MCA : Ghrib gagne du temps

Au Mouloudia, c’est déjà la crise. Patrick Liewig qu’on disait intransigeant et acharné travailleur pourrait payer les frais de sa méthode de travail, et plus tôt que prévu.
Acceptant mal la manière avec laquelle le coach Patrick Liewig se comporte avec eux et sa rigueur dans le travail, des joueurs se sont réunis avec le coordinateur de la section football, Omar Ghrib, pour exiger, tout simplement, le départ de leur entraîneur, rien que ça ! Ghrib, qui ne s’entend déjà pas bien avec l’entraîneur qu’il a, pourtant, lui-même recruté, pourrait se retrouver obligé de le limoger avant même que le coup de starter de la saison ne soit donné. Dans la majorité de ces cas, la direction se range toujours dans le camp des joueurs et finit souvent par remercier le coach pour ne pas perdre le groupe. Seulement, le cas de Liewig pourrait s’avérer plus compliqué que les initiateurs de ce projet ne le croient. 

Liewig maintenu… pour l’instant
Pour l’instant, Ghrib évite de prendre une décision à la hâte qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences pour son club. Patrick Liewig a un contrat en béton et pourrait exiger, en cas de limogeage, la totalité de son dû, ce que ne souhaite pas le dirigeant mouloudéen, du moins pour l’instant. L’autre raison pour ne pas se précipiter dans cette affaire, c’est la réaction des supporters si jamais ils viendraient à apprendre que leur coach a été limogé après moins d’un mois de travail à la suite d’une saute d’humeur des joueurs. Omar Ghrib gagne du temps. Il a promis à ses joueurs de régler ce problème le plus tôt possible, et en même temps il garde Liewig auquel il a demandé de se montrer plus souple et plus diplomate avec eux. «C’est bon, tout est rentré dans l’ordre », nous dira un dirigeant du club à ce sujet. 
La moitié de l’équipe veut qu’il reste    
Il faut signaler  en outre que ce ne sont pas tous les joueurs qui ont exigé le départ de Liewig. «Je n’ai aucun problème avec ce coach. Pourquoi je voudrais qu’il parte ? On travaille bien avec lui, il connaît son boulot. Je dirais même qu’il m’aime bien donc… », nous dira l’un d’eux. Un autre joueur nous dira : «Je n’ai pas l’habitude d’entrer dans ce genre de complots. Je travaillerai avec n’importe quel entraîneur, parce que je sais ce que je vaux et je sais que je m’imposerai.» «Moi, je souhaite vivement qu’il reste. A quoi servira son limogeage maintenant ?  Il fait bien son travail, ce sont ceux qui veulent son départ qui doivent se remettre en question. J’espère de tout cœur qu’Omar le gardera», nous dira un troisième joueur qui a requis l’anonymat. « Pour ne pas porter atteinte à mes coéquipiers », nous dira t-il. Il est utile de signaler par ailleurs que certains joueurs qu’on pense être derrière cette affaire ont préféré soit éteindre leur téléphone portable ou ne pas répondre carrément à nos appels.   
Le plan de destitution enclenché en Pologne 
Il se murmure dans l’entourage immédiat des joueurs que lors du stage effectué en Pologne, les relations entre Liewig et certains joueurs commençaient déjà à se détériorer. Il a imposé une certaine discipline et certaines règles que quelques éléments n’ont pas appréciées, préférant plus de liberté. Mais à ce moment-là, ils ont encaissé le coup sans dire quoi que ce soit, tout en enclenchant leur plan de destitution. Chacun a ses propres raisons et devant cette contestation, certains leaders au sein du groupe ont décidé de passer à l’action. L’un des leaders de ce groupe est une nouvelle recrue. Ils sont déterminés et prêts à tout pour chasser cet entraîneur qui a osé traiter tous les joueurs sur un pied d’égalité, sans donner la moindre importance aux statuts et aux noms et qui leur a pourri la vie avec ses règles et la discipline qu’il a imposée depuis son premier jour en Pologne.

Le supporter avait raison : «Il ne tiendra pas longtemps»
Il y a quelques jours, Liewig a remis Chaouchi à l’ordre, puis c’était le tour de Hachoud et Kaci Saïd… Un supporter qui assiste assidûment à toutes les séances d’entraînement du MCA au 5-Juillet nous dira : «Cet entraîneur se fera limogé bientôt. Il ne durera pas, il impose une discipline digne d’un club professionnel, ce que beaucoup de nos joueurs n’aiment pas, cela est de notoriété publique.» Il a fini par avoir raison ce Chenoui. Liewig ne va certainement pas durer longtemps au Mouloudia parce que le mal est fait et la confiance est perdue entre le coach et ses joueurs, le travail deviendra impossible et si le coach ne démissionne pas, Ghrib se retrouvera obligé de le renvoyer avec tous les risques que cela engendrera. Il y a quelques jours, on a comparé Liewig à Halilhodzic pour sa discipline et son intransigeance dans le travail. Le sélectionneur a duré parce que Raouraoua l’a soutenu à fond et a accepté toutes ses décisions. Ce ne sera pas le cas de Liewig apparemment parce qu’Omar a choisi le camp des joueurs. 
A. M.

Liewig veut briser la glace

Le technicien français s’est encore une fois réuni avant-hier avec ses joueurs pendant plusieurs minutes. Sachant très bien que la moitié de son effectif n’est pas d’accord avec sa méthode, l’ancien entraîneur du Club Africain a choisi la communication comme moyen de régler le différend qu’il y a entre lui et certains joueurs du Mouloudia.  

Absence énigmatique de Kaci Saïd
C’est la première fois que l’entraîneur adjoint du Mouloudia d’Alger s’absente à l’entraînement. Kamel Kaci Saïd ne s’est pas présenté au Creps de Ben Aknoun, lieu d’entraînement du MCA avant-hier. 
On a essayé d’en connaître les raisons, mais aucun dirigeant n’a voulu nous donner une réponse claire et précise à cette histoire. Un dirigeant nous a dit qu’il avait une affaire personnelle à régler, un autre nous a affirmé qu’il est malade, une troisième  personne proche de Kaci Saïd nous dira qu’il est furieux contre Liewig qui, selon lui, parle aux entraînements, devant les joueurs et surtout les gens de la presse d’une façon irrespectueuse. 

Sa relation avec Liewig s’est détériorée dernièrement 
Kaci Saïd, ancien international, ex-joueur du Zamalek et du Mouloudia d’Alger, a travaillé pendant  4 ans avec l’équipe nationale militaire. Il n’est donc pas à sa première expérience comme coach et il veut que l’entraîneur en chef le sache. «Je connais mon travail. Je n’ai pas besoin qu’on me remette à l’ordre pour que je le fasse correctement. Je suis un professionnel et  je sais ce que j’ai à faire une fois sur le terrain. J’ai travaillé avec l’EN militaire pendant 4 ans et jamais je n’ai été remis à l’ordre. Je connais la discipline et je n’ai pas besoin de leçon dans ce sens, par contre, je pourrais en donner moi…», nous disait Kaci Saïd après qu’on ait publié l’article disant que Liewig l’avait remis à l’ordre il y a une semaine. Aujourd’hui, Kaci Saïd n’en peut plus de supporter les remarques qu’il considère lui  déplacées de son chef. Et question travail, il n’est pas d’accord avec lui sur nombre de choses, mais parce que c’est Liewig le chef et lui l’adjoint, en vrai professionnel il suit ses ordres et essaye de paraître d’accord avec ses méthodes, au moins devant les joueurs et les gens de la presse. 

Entraînement au Creps de Ben Aknoun 
Sur demande de l’entraîneur Liewig, la séance d’entraînement de mercredi dernier s’est déroulée au Creps de Ben Aknoun. En fait, le coach s’est plaint des conditions de travail au 5-Juillet. L’éclairage, la qualité de la pelouse synthétique, le terrain qui est trop petit… sont des choses qui ont dérangé le Français. Il a donc demandé à ce qu’il s’entraîne sur un autre terrain. 

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