Ghoulam : «La CAN ? Vous le saurez le 2 janvier»

24 heures après son arrivée en Algérie, Faouzi Ghoulam s’est présenté hier devant la presse nationale dans une conférence de presse organisée par la FAF à la salle des conférences du stade du 5-Juillet.

 

Accompagné de son père et de quelques-uns de ses frères, le latéral gauche des Verts de Saint-Etienne a répondu aux questions des journalistes. Ces questions étaient toutes dirigées vers un point précis, celui de sa participation ou pas à la CAN. Même si le joueur a eu la gentillesse d’être disponible pour la plupart des questions, il a évité de répondre à celle qui concerne le tournoi africain : «Je ne peux pas vous répondre, ça ne dépend pas de moi, je sais que j’ai été qualifié, c’est une bonne chose, mais je préfère ne pas parler de la CAN. Je suis ici, j’ai 21 ans seulement, je préfère par conséquent parler du Mondial 2014 et 2018. La CAN arrive assez vite, je suis venu pour des échéances, c’est 2013, 2014, 2015 et 2018» s’est-il contenté de dire, avant d’ajouter : «Le rassemblement, c’est le 2 janvier, vous verrez le 2 janvier si je serai là ou pas.»
«C’est le choix du cœur» 
Comme il fallait s’y attendre, Faouzi a joué la carte de sa connaissance du pays pour expliquer sa décision. La famille, d’après lui, y était aussi pour beaucoup : «Je ressens beaucoup de fierté, car je me sens algérien comme tout le monde ici, fier de représenter ma famille. C’est le choix du cœur, je suis un Algérien qui vient souvent en Algérie, parfois même deux fois par an, donc je connais quand même très bien ce pays. Voilà, c’est un réel plaisir de venir jouer dans cette équipe nationale.»
«Les joueurs m’ont parlé d’une très bonne ambiance, j’ai envie de voir ça de plus près»
En plus de la famille et de la FAF, Ghoulam avoue avoir été influencé par les joueurs de l’EN évoluant en France. «J’ai déjà parlé avec eux, cela date de la saison passée, avec Ryad, Foued et aussi Medjani. Ce dernier m’a demandé de venir les rejoindre en équipe nationale. Après, je pense, je n’avais pas encore confirmé dans mon club, donc je ne pouvais pas faire un choix sur ce sujet. J’ai préféré patienter, et comme on dit, la patience est une vertu. Donc, aujourd’hui, je pense avoir fait le bon choix. C’est vrai, j’ai eu une conversation avec Ryad avant le match de coupe de la Ligue, je ne vais pas dire que c’est lui qui m’a fait venir, mais les joueurs ont contribué, car ils m’ont parlé de cette bonne ambiance, de ces bonnes infrastructures et de cette qualité de jeu qui m’a donné envie de voir ça de plus près et de porter les couleurs de l’Algérie.»
«Les Bleuets, un très bonne expérience pour moi»
Le Stéphanois avoue être content de son choix, mais n’oublie pas son expérience avec les espoirs de la France. «J’ai 21 ans, la décision, je l’ai prise, mais jouer sous le maillot de la France avec les espoirs, c’était une très bonne expérience pour moi. Après,  l’Algérie, c’était dans un coin de ma tête, mais je manquais un peu de maturité, mais aussi, j’avais besoin de confirmer dans mon club pour pouvoir prétendre à une sélection en EN A. Je sors d’une saison pleine et j’attaque une troisième saison. Donc, je suis plus apte à faire ce choix.»
«Avant de voir Raouraoua, j’ai d’abord discuté avec Galtier»  
Ghoulam a pris tout son temps avant de trancher. D’ailleurs, pour ne pas commettre de bêtises, il a pris l’avis de son coach à Saint-Etienne avant de parler avec la FAF. «La première chose que j’ai faite avant le rendez-vous avec le président de la FAF, j’en ai parlé avec le coach Galtier, parce que je pense que mon club est mon employeur, j’ai vu qu’il doit le savoir. J’ai donc averti mon coach que j’allais avoir des pourparlers avec la Fédération, il m’a dit que cela ne lui posait pas de problèmes et que c’était un choix de la sélection A et qu’il n’avait pas à me contredire. Il m’a dit que si je me sentais algérien, la porte était grande ouverte, et si je pouvais répondre oui, ça ne sera sans aucun souci.»
«On ne m’a pas parlé de la CAN, mais du Mondial 2014»
A la question de savoir s’il a reçu des garanties quant à une possible place dans le onze ou même dans la CAN, Faouzi rétorque : «J’ai un énorme respect pour les joueurs de l’EN, et même en club, il y a toujours de la concurrence. Donc, je suis venu ici pour apporter de la concurrence à mon poste, après, c’est au sélectionneur de faire ses choix. On n’a pas parlé de place à avoir ou de ne pas avoir, on m’a parlé d’une CAN, mais d’une Coupe du monde qu’on essayera d’aller chercher en 2014. On m’a parlé d’une Coupe du monde 2018, d’un groupe jeune et d’une équipe qui aime jouer au ballon. On m’a parlé de très bons et grands joueurs aussi. Donc, mon choix était assez rapide, et au vu de tous ces éléments là, je pense que j’ai fait un très bon choix.»  
«L’Algérie, c’est une ferveur exceptionnelle» 
Et quand on demande au latéral gauche de Saint-Etienne quelle sera sa réponse si on fait appel à lui pour la CAN, il évite de répondre aussi, mais déclare : «D’abord, j’évolue dans un club qui est très médiatisé en France, c’est l’ASSE, un club très populaire. Mais l’Algérie, c’est une ferveur exceptionnelle. A Saint-Etienne, on le vit moins, mais ce sont les mêmes sensations. Je sais qu’avec la sélection, on joue avec le cœur, la ferveur et la pression n’est pas la même. Je joue dans un très grand club, j’ai l’habitude, on verra bien incha Allah.»
«La Coupe du monde, c’est plus important, et notre équipe fait désormais peur»
Enchaînant sur le même sujet, à savoir la CAN et ses attentes par rapport au groupe D dont on a hérité, le nouveau joueur des Verts déclare : «Depuis le début, je ne parle pas beaucoup de la Coupe d’Afrique, mais plutôt de la Coupe du monde, car c’est la compétition la plus importante, ce sont de très grands groupes et de très grands joueurs. Je pense que l’EN a un niveau qui fait peur aux nations étrangères, car il y a de bon joueurs qui sont performants au niveau de leurs clubs. Moi qui côtoie beaucoup de joueurs comme eux, je peux vous dire qu’on a une équipe qui a de l’avenir», ajoute-t-il.
«Le premier contact avec la FAF remonte aux éliminatoires des JO de Londres»
Le natif de Saint-Priest-en-Jarez revient en arrière pour révéler que les contacts avec l’EN datent depuis une année déjà, plus exactement à l’époque où les U23 disputaient les éliminatoires des JO. «Le premier contact a eu lieu il y a très longtemps depuis les éliminatoires des JO, après, les choses ne se sont pas faites, car il y avait un problème de planning avec le championnat de Ligue 1 et la sélection espoirs. Après, les choses se sont faites, puisque je suis parti avec l’équipe de France espoirs. On a renoué les contacts et pris la décision assez rapidement avec l’équipe nationale d’Algérie. Cette idée a mûri dans ma tête d’année en année, et maintenant, j’ai tranché. Je suis là aujourd’hui.»
«Une sélection A, ça se mérite»
C’était de l’opportunisme ? J’ai 21 ans, j’ai pris ma décision très tôt. Il y a des joueurs qui l’ont prise tard, moi, c’est venu au bon moment. Ma décision ne dépendait pas d’une opportunité, car cela dépendait de mon club. C’est mon employeur qui me fait vivre au quotidien, il fallait d’abord confirmer en Ligue 1. Une sélection A, ça se mérite, il faut jouer des matches et convaincre. C’est ce que je n’avais peut-être pas la saison dernière ou celle d’avant.
«L’aspect sportif a pesé dans mon choix»
Faouzi révèle que sa famille n’était pas la seule qui a influencé son choix. Il a donné aussi une certaine importance à l’aspect sportif : «Dans de tels cas, il y a plusieurs aspects qui entrent en jeu. Je suis sportif, donc, c’est l’aspect sportif qui est pris en considération en premier lieu, après il y a l’aspect familial. Je voulais venir, ma famille aussi. Il y a eu un choix assez rapide avec le président de la FAF. J’ai  7 frères et deux sœurs et ce sont les frères qui m’ont donné leur avis.»
«Tout s’est fait dans la discrétion, seul Galtier savait»
La FAF n’a laissé aucune opportunité à la FFF pour lui barrer la route. Ghoulam nous explique pourquoi la démarche de Raouraoua a été fructueuse : «Il y a eu des pourparlers qui ont eu lieu assez discrètement. Donc, on n’en a pas trop parlé, à part au coach Galtier qui était au courant. Il n’y a que peu de personnes qui l’étaient, ou peut-être si, les journaux algériens. Vous êtes vraiment forts. Non, on n’a pas tenté de me dissuader. Mon choix fut assez rapide, je n’ai pas hésité. S’il y avait eu peut-être une hésitation, ils auraient pris contact, mais c’était assez rapide. Il n’y a pas eu assez de temps entre la rencontre avec le président et ma décision.» 
«Brahimi, j’espère qu’il va venir, car ce joueur est vraiment exceptionnel»
Coéquipier de Brahimi en sélection française espoirs, il n’y avait donc pas mieux que Ghoulam pour nous parler du milieu de Grenade : «Je suis en contact avec lui. On était souvent ensemble du fait qu’on soit Algériens. Il avait envie de venir, mais c’est son choix, il faut le respecter. Moi, j’espère qu’il va venir, car je l’ai côtoyé au quotidien, il est vraiment, vraiment exceptionnel. C’est l’un des joueurs qui m’ont le plus impressionné en tant que professionnel. J’espère qu’il va venir, car ça sera vraiment un atout majeur pour cette équipe», a-t-il souhaité. 
«J’ai des frissons quand j’entends le nom de Mekhloufi»
Avant Ghoulam, un autre Algérien a fait les beaux jours de l’ASSE, il s’agit de Rachid Mekhloufi qui a écrit son nom dans l’histoire de ce club. Alors, quand le jeune Faouzi entend son nom, il est tout ému et frisonne de bonheur. «Déjà rien que de citer son nom, j’ai des frissons. Pourquoi ? Parce qu’à Saint-Etienne, c’est une icône. C’est quelqu’un de très important pour le club, et en EN, je ne me l’imagine même pas ! Donc, pour moi, c’est un réel plaisir de le connaître. Je l’ai connu cet été dans une équipe qui s’appelle les Algériens du Chambon qui faisait un tournoi, et il est venu remettre les récompenses. C’était la première fois que je l’ai vu, j’ai demandé une photo, et ironiquement, il m’a répondu que c’était à lui de me la demander. J’ai vraiment du respect pour lui. Des personnes comme ça, il faut les féliciter. J’espère qu’il vive le plus longtemps possible, car il le mérite pour ce qu’il a fait pour l’Algérie. Je pense qu’on ne lui rendra jamais assez, et l’ASSE aussi. C’était un grand, il a permis à des joueurs connus de nous faire connaître, car il a fait connaître les Algériens en France, c’était une référence à Saint-Etienne.»
«Le jeu de Belhadj est une marque de fabrique» 
En évoquant le côté technique, Ghoulam s’est présenté aux médias comme étant le digne successeur de Belhadj. Il avoue son amour pour le jeu du joueur d’Al-Sadd : «En France, mon style se nomme un style contre-attaquant porté vers l’offensive.
Pendant ma jeunesse et ces dernières années, il y avait une personne qui me plaisait beaucoup, c’est Nadir Belhadj. C’est vrai qu’aujourd’hui, il est parti au Qatar, mais quand il jouait en EN, en France ou en Angleterre, je le suivais beaucoup. Pour moi, c’est une marque de fabrique. Je suis tombé amoureux de ce jeu là, j’essaye beaucoup de m’inspirer de lui, et d’Evra aussi, car ce sont des joueurs qui ont un style que j’admire beaucoup et à qui j’essaye de ressembler.»
«Je travaille l’aspect défensif de mon jeu et je progresse» 
Comme il a choisi d’imiter Belhadj, il aura le même défaut que lui, celui de s’oublier en attaque et de défendre moins, mais Faouzi dit qu’il veut travailler ça : «Pour mes défauts, on a beaucoup pointé l’aspect défensif de mon jeu, mais ces derniers temps, 2 à 3 ans, je travaille beaucoup cet aspect là. J’ai beaucoup progressé et il me reste une marge de progression. Je compte beaucoup progresser avec Coach Vahid.»
S. M. A.
Il est officiellement qualifié par la FIFA
Comme nous vous l’avions révélé la semaine passée, la qualification de Faouzi Ghoulam par la FIFA devait intervenir au milieu de l’actuelle semaine. C’est déjà chose faite, puisque le joueur a reçu officiellement le feu vert des responsables de la FIFA. L’annonce a été faite hier lors de la conférence de presse, et le joueur en était d’ailleurs content.
Sur conseil de la FAF Ghoulam diffère l’annonce de sa participation à la CAN   
Selon une source proche du dossier, la participation du latéral gauche à la CAN en Afsud ne fait aucun doute. Le joueur sera bel et bien à Rustenburg avec les Verts le 4 janvier, mais la FAF aurait demandé au joueur de différer l’annonce pour éviter la polémique. Certains sont allés même douter des intentions du joueur, voire même de le soupçonner d’opportunisme, lui qui vient à ce stade de la saison et qui rejoindra directement la CAN. C’est cela qui a alerté la FAF qui se serait entendue avec le joueur pour différer son arrivée chez les Verts.
D’après des échos, Ghoulam finira par l’annoncer en France dans une conférence de presse qu’il tiendra avec son club. 
S. M. A.   
Clin d’œil à papa
Ghoulam n’a pas manqué de faire un clin d’œil à son papa présent à la conférence. Il l’a évoqué et lié sa présence à sa réussite : «C’est depuis l’âge de 7 ans que je suis à Saint-Etienne. Un parcours assez rare pour devenir pro dans le même club formateur. Je fais gros bisous à mon père, il est fier de moi, ça lui fait énormément plaisir à lui comme à toute ma famille.»
Il a visité hier soir le CTN de Sidi Moussa
Durant les premières 24 heures qu’il a passées à Alger, Ghoulam n’a pas visité le CTN, chose qui était prévue hier après-midi avec le président de la FAF. «Arrivé hier matin, j’ai préféré aller à l’hôtel, car j’avais joué la veille et je manquais de sommeil.
Et pour manger, on m’a proposé de le faire à l’hôtel, mais j’ai préféré aller dehors. Une visite du CTN était prévue dans les prochaines heures en compagnie du président pour voir les installations desquelles Boudebouz et Kadir m’ont beaucoup parlé.»
Il comptait animer la conférence de presse en arabe
Bien qu’il vive en France, Ghoulam n’oublie pas la langue de ses parents, puisqu’il s’exprime aussi bien en arabe qu’en français. D’ailleurs, il comptait animer la conférence en arabe avant de changer d’avis de peur de trouver des difficultés : «En une semaine, j’ai rencontré 3 Algériens. Vendredi, je voulais faire la conférence en arabe, puis j’ai eu peur de trouver des difficultés», a-t-il dit.
L’ancien joueur des bleuets a néanmoins accordé une interview à l’ENTV à la fin de la conférence en arabe, avec un accent de l’est du pays d’où son papa est originaire.
Marié, 2 garçons qu’il compte ramener en Algérie
Malgré son jeune âge, Ghoulam est déjà marié et a deux enfants, deux garçons pour être plus précis. Il en parle avec fierté ainsi que de ses frères et sœurs : «Ici, à Alger, j’ai fait une escale 4 jours, mais souvent, c’est à Annaba que je parts, on a une maison là-bas. Au début, on allait ensemble, après maintenant, chacun y va seul. C’est vrai que je n’ai pas encore emmené mes enfants, mais incha Allah, l’été, j’espère venir avec ma femme et mes enfants ici pour qu’ils connaissent les origines de leurs parents. J’ai une femme et deux garçons.» 
Papa Ghoulam : «J’aimerais qu’il joue la CAN, mais…»
Le papa de Faouzi Ghoulam, à savoir Lakhdar, a suivi avec attention la conférence de presse qu’a donnée son fils. A la fin, on s’est rapproché de lui et il nous a dit quelques mots d’abord sur la CAN et sur la possibilité de voir son fils la jouer : «Je ne sais pas encore, on aimerait bien qu’il la joue, mais son équipe et lui ont la coupe de la Ligue, cela fait 20 ans qu’ils ne l’ont pas gagnée. C’est un objectif majeur pour l’équipe, alors s’il vient, il ne pourra pas jouer ce match», nous dira-t-il.
«Il n’était pas à l’aise avec la France»
Ammi Lakhdar qui était tout ému de voir son fils vêtir le maillot de l’Algérie nous a avoué que son fils n’a jamais perdu le contact avec le pays de ses parents et qu’il a même beaucoup d’amis ici. Il nous confie même que son fils se sentait mal à l’aise sous le maillot tricolore : «Il n’était pas à l’aise avec l’équipe de France, moi aussi d’ailleurs. On était contents de son choix.»
«Arrêtez de traiter les immigrés comme des étrangers»
Le père du joueur stéphanois en avait gros sur le cœur, il a tenu à faire passer un message au peuple algérien auquel il a demandé : «Je dis aux Algériens comme moi, arrêtez de traiter les immigrés comme des étrangers. Nous aussi, on est d’ici, et on porte ce cher pays dans nos cœurs, ça il faut que tout le monde le sache.»
S. M. A.
Il est titulaire d’un bac en socio-économie
Rares sont ceux qui le savent, mais en plus de son talent de joueur de foot, Ghoulam a eu aussi son bac en socio-économie, mais il n’a malheureusement pas pu poursuivre ses études préférant se consacrer pleinement au ballon rond.
Plat préféré : le couscous de maman
Questionner sur le genre de plats qu’il aime manger, le Stéphanois était catégorique : «Il n’y a pas meilleur que le couscous de ma maman.»
Fan de LeBron James  
S’il n’était pas footballeur, Ghoulam aurait sans doute été un bon basketteur. Il a avoué son amour pour ce sport où il apprécie les prouesses du joueur et de la star du NBA et du Miami Heat, LeBron James, surnommé «King James.»

 

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