Djebbour : « Je veux marquer la CAN de mon empreinte »

Rafik Djebbour n’a pas pris part à la dernière CAN. Il s’agit d’ailleurs de la seule compétition qu’il n’a pas jouée alors qu’elle lui était accessible. Dans cette interview, il nous parle de ça, de sa forme actuelle, il nous rassure par rapport à sa blessure au genou. Il nous parle aussi d’Abdoun qui ne cesse de gravir les échelons au niveau de son club et affirme qu’il peut apporter un plus à l’EN. Une interview exclusive qu’on vous laisse découvrir.

- Vous avez marqué deux buts face au Panathinaikos, une équipe qui vous réussit bien. Marquer apporte du baume au cœur même si vous n’avez pas gagné à la fin, n’est-ce pas ?

- On connaît tous l’importance de ce match en Grèce. Marquer dans ce match, c’est toujours un plus, même si, au bout, il n’y a pas eu la victoire. Ça fait plaisir, mais au fond il y a une certaine frustration.

 

- Vous étiez menés et vous avez réussi à remonter le score, qu’est-ce qui a fait que vous n’avez pas gagné, hier ?

- C’était primordial de gagner pour montrer notre supériorité dans le championnat. C’est nos rivaux, que ce soit dans la compétition ou dans la popularité. Donc, dans nos têtes, on visait une victoire sur leur terrain. Maintenant, on a joué sur une pelouse qui était un peu grasse, boueuse, où il était difficile de pratiquer un beau football. On a eu l’opportunité de marquer, pour tuer le match, ils ont bien répondu et bien réagi. Ils ont fait une bonne seconde mi-temps et sont revenus logiquement à la marque à 2-2.

 

- Il n’y a pas longtemps, vous étiez blessé, vous aviez pris tout votre temps pour vous soigner. D’ailleurs, vous avez même demandé à Halilhodzic de vous dispenser du match face à la Bosnie. Peut-on à présent dire que la blessure est définitivement guérie ?

- C’était une période difficile, car elle intervenait entre les rencontres de la Ligue des champions, le championnat et une période internationale. Donc, c’était au mauvais moment, elle m’a vraiment dérangé. Maintenant, j’ai vu l’état du 5-Juillet, on peut penser que je n’ai pas raté grand-chose, mais, pour moi, c’était quand même une grande frustration de ne pas pouvoir répondre à une convocation de l’équipe nationale.

 

- C’était le genou, c’est ça ?

- Oui, c’était le genou.

 

- Dans l’une de ses dernières conférences, le coach national a déclaré que vous auriez mieux fait de vous faire opérer l’été dernier pour vous débarrasser définitivement de cette blessure…  

- J’en ai parlé avec lui après. Il pensait que c’était la blessure que j’avais auparavant, et là c’était un étirement du ligament, donc ça n’a rien à voir, c’est une blessure complètement différente. De ce fait, il connaît très bien le dossier maintenant.

 

- On a vu que vous avez pris votre temps pour vous soigner. Même par rapport à votre club et la Ligue des champions, vous n’avez pris aucun risque…   

- Si je n’avais pas joué, c’est qu’il y avait une gêne. En même temps, le club ne voulait pas prendre de risque. Après, je me suis soigné et je suis rentré quelques minutes dans un match de championnat juste avant de le faire en Ligue des champions. La douleur était toujours présente jusqu’à il y a une semaine.

 

- Et maintenant, plus aucune douleur…

- Non. Hamdoullah tout va pour le mieux.

 

- On vous a vu marquer but sur but en championnat, mais en C1, vous n’avez pas scoré cette année, n’est-ce pas une frustration pour vous ?

- Cette coupe d’Europe, je ne l’ai pas très bien vécue, d’abord, il y a eu le début raté face à Schalke, on a mal commencédès le premier match, et, au moment où la machine commençait vraiment à tourner, où l’équipe se sentait mieux, il y a eu cette blessure. Avec mon retour, lors du dernier match, j’ai eu des opportunités de marquer, mais ça ne s’est pas fait. Mais, comme je le dis souvent, c’est vrai que marquer, c’est bien, mais être disponible pour le reste de l’équipe est aussi intéressant. Et puis, j’aime bien pouvoir me déplacer pour en faire profiter mon équipe, posséder le ballon. C’est vrai que marquer, c’est plus intéressant, mais c’est aussi tout ça être attaquant.

 

- Vous êtes reversé en Europa League, donc vous aurez l’occasion de débloquer votre compteur buts européen…

- Non, je marquerai, il n’y a pas de souci, j’aurais même pu marquer, n’était la blessure. Même avec les bouts de matches en C1 que j’ai eus, j’aurais pu marquer, mais, voilà, je ne suis pas frustré pour ça, il me reste l’opportunité de marquer encore et si ça n’arrive pas, l’essentiel, c’est que l’équipe arrive à jouer au football et que ma présence apporte à l’équipe un plus.

 

- A 40 jours de la CAN et à moins d’un mois du début du stage de l’EN, l’équipe enregistre beaucoup de blessés, en défense et même en attaque, puisque Slimani n’a pas encore repris au même titre que Soudani. Ne pensez-vous pas que ça sera un réel handicap pour l’équipe ?

- Oui, c’est clair, avoir des blessés, c’est quelque chose de frustrant, quand l’équipe commence à trouver un peu de bon rythme, des repères, à avoir une bonne image, à dégager quelque chose de positif, mais ça fait aussi partie du football. Mais je crois que le plus important ce n’est pas le fait de se blesser à un mois de la CAN, mais le plus important, c’est de revenir au bon moment.

 

- Dans une telle compétition où l’on joue tous les 3 jours, ça peut devenir un handicap…

- Quand tu joues tous les trois jours en coupe d’Europe, les matches sont intenses, tu reçois des coups (on le coupe).

 

- Non, en fait je veux parler de la CAN… 

- Je ne sais pas, il faut le demander à l’entraîneur, c’est lui le premier responsable technique, moi je ne suis qu’un joueur.

 

- Le fait d’aller préparer cette CAN durant presque 3 semaines avec en plus 2 matches amicaux, ça servira certainement beaucoup ?

- L’essentiel, c’est d’être en forme le jour J, quand la compétition va commencer. C’est ce jour-là qu’il faudra être au top, ce n’est ni avant ni après.

 

- Votre objectif sera certainement de marquer à nouveau sous le maillot de l’équipe nationale ?

- Ben oui, mais quand tu joues 2, 5, 6 minutes, c’est difficile de pouvoir retrouver une place de titulaire pour pouvoir marquer des buts.

 

- Surtout en présence d’attaquants assez efficaces…

- Oui, que ce soit Islam ou Hillal, ça marque beaucoup de buts, après, peu importe qui marque, l’essentiel est que le constat soit positif pour l’équipe nationale. Pour ma part  je connais le potentiel que j’ai, je sais qui je suis et ce que je peux apporter, où me situer dans cette équipe. Mais je vous mentirais si je disais que je pourrai faire la différence en 6, 7 minutes. Par contre, je sais que j’ai un potentiel qui peut être bénéfique à l’équipe si je joue beaucoup plus. Mais, bon, moi je ne suis qu’un joueur de la sélection et que ce sont les choix de l’entraîneur, il est le seul à pouvoir juger le potentiel de chacun.

 

- Vous êtes suspendu et si vous serez appelé dans le groupe, vous allez rater le derby face à la Tunisie, vous y pensez ?

- J’ai été suspendu deux matches sans raison, je sais ce qui s’est passé et je n’ai pas envie de revenir là-dessus. Il y a trois matches au premier tour de la CAN et j’en rate déjà un, ce n’est pas la meilleure manière d’intégrer l’équipe nationale.

 

- Vous qui connaissez bien l’Afrique, avoir la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Togo, c’est quasiment le meilleur groupe, le plus fort, n’est-ce pas ?

- C’est un des deux groupes les plus relevés de cette CAN, maintenant, je me dis tant mieux, tant mieux d’être dans ce groupe-là, ça nous plonge directement dans la compétition. Avec des équipes fortes, c’est une très bonne référence, un groupe très costaud avec des équipes très fortes, ça sera très disputé.

 

- Les chances de l’EN, à votre avis ?

- Je dirais qu’on peut passer dans ce groupe-là, je le pense et je sais que l’on est capables, l’expérience va jouer un rôle aussi. Il faudra savoir gérer ces matches et les équipes pour pouvoir passer.

 

- Djamel Abdoun nous a déclaré récemment que vous l’avez bien aidé au même titre que le président, est-il vraiment l’une des plus grandes révélations du championnat grec cette saison ?

- C’est une révélation pour les gens qui ne le connaissent pas, pour moi, ce n’est pas une révélation, j’ai appris à le connaître, je l’ai vu jouer avec l’EN, c’est un joueur pétri de talent, c’est quelqu’un qui n’a pas été compris dans le milieu du foot. Aujourd’hui, il a trouvé ce qu’il recherchait, en termes d’affinité envers son club, et il le rend bien. Il apporte beaucoup de choses à l’Olympiakos. C’est un joueur qui a grandi dans ce club, il continue à grandir, il a un avenir dans le football. En fait, c’est un joueur qui peut apporter un plus à n’importe quelle équipe, c\'est-à-dire à l’Olympiakos et à l’équipe d’Algérie.

 

- Vous avez raté la dernière CAN de peu, est-ce que maintenant on peut dire que votre plus grand objectif est de jouer la prochaine ?

- Honnêtement oui, parce que j’ai jusqu’ici disputé toutes les compétitions qu’il y avait à disputer en club ou en sélection, et que c’est la seule qui manque. Moi, cette CAN, j’aimerais la disputer, c\'est-à-dire être un élément de cette CAN, pas seulement dire que j’étais là-bas et j’ai fait le voyage, j’ai vraiment envie d’inscrire mon nom dans l’histoire.     

 

A. H. A.       

 

Entretien Audio de Djebbour

 

 

          

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