Lacen : «On doit assurer 6 points avant la Côte d’Ivoire »

L’international algérien Mehdi Lacen s’est exprimé sur le site officiel Footafrica 365. Le joueur de Getafe a parlé de l’EN, de la CAN et de son avenir sportif.

- Mehdi, Vahid Halilhodzic a communiqué la liste des joueurs retenus pour la CAN. Vous en faites partie. En avez-vous douté et en aviez-vous parlé avec le sélectionneur précédemment ?

- J’avais eu le coach au téléphone une ou deux semaines avant, par rapport à ma situation en club, qui est un peu compliquée. Il m’avait dit de continuer à bien travailler, de ne pas douter et m’avait rassuré en me disant que, sauf blessure de dernière minute, je serais dans la liste.  - Parmi les joueurs écartés figure notamment Bougherra, l’habituel capitaine. Cela signifie-t-il que vous porterez le brassard, comme vous l’avez déjà porté en son absence ? - On n’en a pas parlé dernièrement. Mais dès son arrivée, le coach  a souhaité que je prenne plus de poids dans l’équipe. A l’époque, il y avait encore Madjid Bougherra et Antar Yahia. En leur absence, j’étais chargé du capitanat. Je ne sais pas encore si je vais l’être en Afrique du Sud. Comme cela s’était bien passé les autres fois où j’ai porté le brassard, cela me ferait évidemment plaisir, mais je ne réclame rien.  - On est tentés de dire que le vrai capitaine de l’équipe, c’est coach Vahid, par rapport à sa forte autorité. Qu’en pensez-vous ? - Je ne dirais pas forcément « forte autorité ». Maintenant, c’est vrai qu’il a la réputation d’être quelqu’un de très carré et de dur. En tout cas, les résultats ne lui donnent pas tort, et les joueurs adhèrent. 

- L’Algérie va évoluer dans le groupe D, qui est très relevé, avec la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire. Quel est votre objectif dans ce que beaucoup qualifient de «groupe de la mort» ? - Je suis d’accord pour dire que c’est le groupe le plus difficile du tournoi. L’objectif, c’est de passer ce tour. Le fait de jouer l’équipe a priori la plus forte en dernier est un avantage : si on prend six points avant, on sera qualifiés et on jouera sans pression. C’est le meilleur moyen de se qualifier. Mais ce ne sera pas facile, surtout que la Tunisie veut faire la même chose, comme en 2012.  - Ce match contre la Côte d’Ivoire, cela vous rappelle le quart de finale de 2010. C’était l’un des plus beaux matchs récents de l’équipe nationale, non ? - Oui, c’est un grand souvenir, pour l’intensité incroyable de la rencontre, et parce que la Côte d’Ivoire restait sur 22 ou 24 matchs sans défaite.  - Vahid Halilhodzic a dû vous en parler… - On n’en a pas trop parlé, non. Mais il nous avait dit quand il est arrivé en poste que c’est en partie à cause de nous qu’il n’était plus le sélectionneur de la Côte d’Ivoire. Alors, j’imagine qu’il saura nous motiver pour ce match… - Votre saison à Getafe ne se passe pas aussi bien que la précédente, puisque vous avez perdu votre place de titulaire. Comment vivez-vous cette situation ? - J’ai commencé la saison comme titulaire, j’ai été enlevé de l’équipe type, remis et depuis trois mois je ne débute plus les matchs en Liga. Heureusement, la Coupe du Roi m’a permis de garder le rythme. Je crois que c’est le signe que nous avons une bonne équipe, avec beaucoup de concurrence. Il faut l’accepter. Et attendre, continuer à travailler. Le choix du coach se porte sur un autre joueur que moi, et pour l’instant il faut reconnaître que les résultats ne lui donnent pas tort, puisque l’équipe est bien classée (7e).  - Etant donné cette situation, avez-vous déjà reçu des propositions d’autres équipes ? - Pas encore. Mais j’ai 28 ans, pas 20. C’est l’un des meilleurs moments d’une carrière de footballeur. Or, si ma situation dure, cela peut avoir pas mal de conséquences, notamment en sélection. Je vais donc rester à Getafe jusqu’à la fin de la saison, et je déciderai ensuite si je cherche un nouveau club, selon comment les choses auront évolué d’ici là. - Vous définiriez-vous comme un pur milieu défensif, ou comme un milieu axial plus polyvalent, capable de jouer un cran au-dessus ? - En général, je joue avec un autre numéro 6, plus purement défensif. J’aime toucher le ballon et participer au jeu. Je peux être un relayeur. Mais à d’autres moments, c’est moi qui ai tenu le rôle du 6 défensif, donc… - Une fois que l’on a joué en Liga, peut-on jouer dans n’importe quel Championnat ? - A club équivalent, oui. Bon, je ne vais pas prétendre signer à Manchester United demain (sourire), mais beaucoup de clubs peuvent m’intéresser. Ceci dit, j’ai joué huit ans en Espagne, c’est un championnat qui me plaît. Mes enfants sont nés en Espagne, et nous sommes peut-être partis pour y vivre une fois que j’aurai terminé ma carrière de footballeur. Cela comptera aussi dans mon choix. - Avant d\'évoluer à Getafe, vous avez joué au Racing Santander. Votre compatriote Hameur Bouazza y a été agressé le week-end dernier. Votre réaction ? - Lors de mes trois années là-bas, nous avons eu beaucoup de problèmes, avec des salaires non payés etc. Mais même dans les moments difficiles, cela n\'avait jamais dégénéré à ce point-là. Hameur m\'a raconté ce qui s\'est passé. Cela m\'a surpris, mais, malheureusement, des débiles, il y en a partout. Quand il a signé, on lui a vendu qu\'ils allaient faire une équipe pour jouer la montée, et ils se retrouvent derniers de D2 aujourd\'hui. C\'est dur. Je pense que cela va faire beaucoup de bien à Hameur de se retrouver en sélection.  - L’équipe nationale a cette année été renforcée par Sofiane Feghouli, qui joue aussi en Liga, au FC Valence. Comme vous, c’est un joueur né en France qui a choisi l’Algérie. Quel va selon vous être l’apport des binationaux dans les années à venir ? - Leur apport pour la sélection va être énorme. C’est un potentiel très important. Avant, les joueurs binationaux venaient plus tard en sélection. Regardez, moi-même j’ai attendu l’âge de 25 ans. Les choses ont changé. Ryad Boudebouz et Sofiane Feghouli sont des joueurs qui auraient pu prétendre jouer plus tard en équipe de France. Leur choix de l’Algérie est un geste fort, qui va amener d’autres jeunes talents à faire pareil. - Avoir choisi l’Algérie vous a-t-il permis de vous rapprocher de vos racines ? - Oui, cela m’a permis de beaucoup me rapprocher de ma famille, à Alger. Beaucoup de joueurs binationaux ont deux parents d’origine algérienne, moi je n’en ai qu’un, puisque ma mère est d’origine italienne. Je suis sans doute le seul dans ce cas, donc l’équipe nationale m’a beaucoup aidé à retrouver ces racines.  - Beaucoup de vos coéquipiers décrivent l’ambiance des matchs en Algérie comme unique. Vous confirmez ? - Absolument. C’est un frisson très particulier. Pourtant, j’ai joué au Bernabeu qui est peut-être le plus beau stade du monde. Mais cela n’a rien à voir avec la ferveur du public algérien… Mon plus beau souvenir, cela reste mon premier match avec l’équipe nationale, contre la Serbie. On m’avait prévenu de l’ambiance, mais c’était encore plus incroyable que tout ce que j’avais imaginé.  - Pour la Coupe du monde 2014, au Brésil, vous aurez trente ans. Est-ce le rêve d’une vie ? - Oui. Le Brésil, c’est le plus gros palmarès du football mondial, le plus grand réservoir de joueurs de talent. Jouer le Mondial là-bas, c’est le rêve de tout joueur. J’espère donc pouvoir le faire.   in Football365 

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