EN : Vahid transforme Bafokeng en camp retranché

L’appellation peut paraître pour certains un peu trop forte, mais on n’a pas trouvé mieux pour vous décrire le dispositif sécuritaire qui entoure la sélection algérienne au niveau du centre d’entraînement choisi par la FAF pour que l’EN y prépare sa CAN.

En effet, il s’agit, comme on vous l’a déjà rapporté, du Bafokeng Sports Campus, un endroit paisible situé dans la province de Rustenburg. Compétition est allé visiter les lieux quelques heures après l’arrivée de l’EN et malgré l’interdiction, on a pu quand même franchir le seuil du portail ultra sécurisé de ce très beau centre.

 

Très beau, très grand et ultra sécurisé à cause de l’EN

Le but de cette visite était d’assister à la séance d’entraînement programmée en fin d’après-midi dans ce centre, environ 6 heures après l’atterrissage de l’avion d’Air Algérie à Johannesburg. Tout comme les Verts, on venait d’arriver en Afrique du Sud, et on ne savait encore rien du programme d’entraînement. C’était donc le but de cette visite au QG des Fennecs, pour prendre contact avec les responsables de la communication de l’EN et nous informer.

On s’est présentés à l’entrée, et là c’est une série de questions auxquelles on a eu droit. Il fallait vraiment dire les mots qu’il fallait pour passer ce premier obstacle, qu’on a d’ailleurs vite franchi et au bout de 300 mètres, qu’on a parcourus dans notre véhicule, le long d’une route naturellement tracée par du gazon présent en force dans ce centre, on est arrivés devant les bungalows qui servent d’habitations pour les locataires. Il y avait plusieurs, mais là, on a aussitôt cherché la réception du ‘’Royal Marang Hôtel’’ puisque c’est dans cet hôtel que l’EN est hébergée.

 

Vahid arrête la séance, pas question de dévoiler les plans

Avant d’y accéder, on a jeté un œil sur deux terrains faisant face à l’entrée de l’établissement, juste pour voir si l’EN avait commencé cet entraînement. Mais il n’y avait rien et au moment où nous allions stationner dans le parking de l’établissement, on a aperçu juste derrière l’hôtel un terrain très vague gazonné de bout en bout, sur lequel des joueurs vêtus de vert s’exerçaient. Il n y avait aucun doute, c’était bien l’EN, mais on pouvait bien remarquer qu’ils étaient seuls et il n y avait pas de journalistes sur place. Un agent nous a aperçus il est venu droit vers nous et nous a priés de ne pas nous approcher et de rester à 50 mètres du terrain. Vahid avait arrêté la séance à cause de ce contretemps.

 

Les agents de sécurité ont afflué de partout et on a même voulu nous subtiliser notre appareil photo

Dès lors, les consignes de Vahid étaient très claires : pas de journalistes, même pas des Algériens, il ne voulait être suivi par personne. On a senti que des consignes très strictes avaient été données aux responsables de l’établissement, en témoigne le nombre impressionnant d’agents de sécurité qui nous ont vite encerclés, le talkie-walkie a visiblement bien fonctionné. Après les deux agents de sécurité algériens qui nous avaient priés de quitter les lieux gentiment, ce sont des dizaines d’agents «locaux» qui avaient l’air agacés et surtout énervés d’avoir été «dribblés» sur leur propre territoire, alors que ce n’était nullement le but de Compétition qui était juste venu s’informer pour renseigner à son tour ses lecteurs.

 

Un interrogatoire avant de sortir et gare au prochain !

Mais notre but principal n’a pas été atteint, puisque même la personne censée nous renseigner était introuvable. On a donc été priés de rebrousser chemin, mais après avoir effacé toute photo prise sur les lieux. Afin de baisser la tension, on s’est exécutés sur le champ (mais on a pu récupérer les photos par la suite) avant de devoir sortir sous les regards très piquants des vigiles du centre. A notre arrivée au portail de sortie, on a été soumis à une série de questions, histoire de prendre des renseignements sur ces «espions» pas comme les autres, venus espionner la sélection de leur pays. 

 

Taoussi, le coach du Maroc, le savait bien

Dans l’interview que Rachid Taoussi, le sélectionneur marocain, nous a accordé, il n’a pas caché ses craintes par rapport au «régime militaire» habituellement utilisé par Vahid, il sait qu’une bonne discipline est primordiale dans la gestion d’un groupe. Mais quand c’est exagéré, elle risque de tourner au vinaigre, en tout cas ce que l’on a vu au camp d’entraînement des Verts avant-hier, c’est une démonstration de jusqu’à où Vahid peut aller pour sécuriser son groupe. Ce qui est sûr, c’est qu’il veut assurer une meilleure préparation de son équipe, et cela nous laisse tout de même optimistes, car avec un tel dispositif, l’EN ne peut que réussir sa mission.     

S. M. A.

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