EN : CAN 2013, le bilan joueur par joueur

La CAN 2013 continue jusqu’au 10 février, jour de la finale, mais pour notre équipe nationale elle s’est achevée avant-hier soir, au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, après un très encourageant 2-2 face au «mastodonte», l’équipe de Côte d’Ivoire, grand favori du tournoi.

L’équipe nationale a certes été éliminée au premier tour, ne ramenant qu’un tout petit point dans sa musette, toutefois, même si beaucoup d’erreurs ont été commises et de manques constatés, il y a eu aussi de très bonnes choses et de grandes satisfactions dans ce jeune groupe aligné par Vahid Halilhodzic. A l’heure des bilans, nous avons décidé de vous dresser une analyse de la prestation de tous les joueurs algériens qui ont participé à cette CAN.

Raïs Mbolhi : Le gardien titulaire et numéro 1 absolu dans la tête de ses entraîneurs Kaoua-Belhadji, mais aussi dans l’esprit de l’entraîneur en chef, Vahid Halilhodzic, est à créditer d’une bonne CAN. Même s’il a encaissé cinq buts, dont 4 sur lesquels il ne pouvait absolument rien, puisqu’à bout portant, il a aussi sauvé, grâce à ses parades, pas mal de situations périlleuses, lorsque sa défense se faisait prendre à revers. On a senti toutefois chez «Raïs» un léger manque de rythme, dû au fait qu’il est resté sans club durant plusieurs mois. Un chômage forcé qui, dans ce poste clef, ne pardonne pas.

Cedric Si Mohammed : Le portier de la JSM Béjaïa n’a pas eu de temps de jeu durant cette CAN. Il s’est contenté de jouer son rôle de troisième gardien à la perfection, mettant Mbolhi dans les meilleures conditions possibles. L’entente entre les trois gardiens étant primordiale.

Azzedine Doukha : Promu gardien numéro 2, Azzedine Doukha n’a pas pu avoir du temps de jeu et s’exprimer  durant cette CAN, à cause d’une blessure au pouce. 

Essaïd Belkalem : Durant cette CAN, le défenseur de la JSK a eu une certitude, il a la totale confiance de son coach. Car s’il y a eu du «turn over» dans la défense centrale verte durant le tournoi, notamment entre Medjani et Halliche, «Sasa» comme l’appellent ses fans a joué les 3 rencontres, de la première à la dernière minute. Durant cette CAN, Belkalem a, comme à son habitude, tout donné. Et si sa défense et lui ont péché, puisqu’il y a eu 5 buts encaissés, c’est plus par naïveté que par incompétence. Et puis, en guise de circonstances atténuantes, avec Msakni, Adebayor, Drogba et Yaya Touré, il y avait des «clients» en face. Une bonne CAN pour Belkalem dans l’ensemble.

Carl Medjani : Le néo Monégasque, promu vice-capitaine de l’équipe nationale pour services rendus à la nation, est à créditer d’une bonne CAN. Il a été égal à lui-même durant ce tournoi, c\'est-à-dire sérieux, appliqué et professionnel. Même si Vahid Halilhodzic lui a préféré Halliche sur les deux derniers matchs, sa volonté et sa motivation sont restées intactes.

Rafik Halliche : Lui qui avait vu son nom dans la liste des 23 dans la «photo finish», grâce à un retour sur le fil de nulle part et surtout  in extremis, a finalement joué 2 matchs sur 3. Sa place de titulaire, Halliche l’a gagnée d’abord sur le terrain en faisant de bonnes séances d’entraînements et aussi en dehors des terrains où son expérience a joué au lendemain d’une défaite et où il a su, par son expérience, redonner le moral à ses coéquipiers avec un zeste d’humour et de grinta. Sa seule erreur, le but de Drogba, mais l’Ivoirien en a eu bien d’autres avant lui, le grand «Barça» peut en témoigner.

Ali Rial : Il n’a disputé aucun match.

Faouzi Ghoulam : Le Stéphanois devait jouer le troisième et dernier match, mais une contracture à la cuisse en a décidé autrement. Nous attendons avec impatience les prochains matchs des Verts pour le voir à l’œuvre.

Mehdi Mostefa : S’il y a une qualité dont ne manque pas Mehdi Mostefa, c’est le cœur. Le joueur polyvalent de l’AC Ajaccio, qui est tantôt aligné milieu récupérateur, tantôt arrière droit, est prêt à mourir sur le terrain pour son pays. C’est ce punch et ce cœur qu’il met sur le terrain qui le poussent à se transcender, même face à des adversaires plus forts que lui techniquement. Mehdi Mostefa est tellement un compétiteur, qu’après les deux premières défaites il avait les larmes aux yeux de rage. L’enfant de Mazouna a tout donné. Il a réussi sa CAN, c’est indéniable.

Lyassine Cadamuro : Titulaire lors du premier match face à la Tunisie, il a perdu sa place de titulaire pour les matchs suivant, car son rendement n’a pas été celui escompté. Peut-être tétanisé par le fait de jouer sa première CAN et bridé par l’enjeu, le joueur de la Real Sociedad a révélé un manque flagrant d’expérience au niveau international africain. Gageons que l’expérience accumulée lors de cette CAN 2013 le rendra plus fort aux éliminatoires de la Coupe du monde et à la CAN au Maroc dans deux ans.

Djamel Mesbah : Impeccable à la fois par son jeu, son comportement et la lucidité de ses analyses, Djamel Mesbah a été l’une des grosses satisfactions de cette CAN sur tous les plans. Il a défendu, attaqué, harangué les troupes. Un grand monsieur et un mur porteur pour ce jeune groupe.

Adlène Guedioura : L’autre vice-capitaine de l’EN a fait sa CAN. Il a donné sur le terrain ce qu’on attendait de lui. Ce «guerrier» du Championship n’était pas là pour faire de la poésie. Il a récupéré, tiré, défendu, taclé, bref il a été au niveau, transmettant même sa rage de vaincre à ses coéquipiers. Ses larmes après le second but togolais sont révélatrices de sa volonté de gagner.

Mehdi Lacen : Le capitaine des Verts n’a pas été la révélation du tournoi sur le plan de son jeu, car cela fait presque trois ans maintenant qu’il produit des prestations de bonne facture. Mais c’est sur le plan mental que nous avons découvert Lacen. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un capitaine de l’EN qui se bat à la fois dans sa tâche, la récupération, mais qui se bat aussi contre l’arbitrage injuste, qui protège ses camarades et assume totalement et lucidement les défaites après-match et s’efface lorsque la résultat est positif pour laisser la gloire à ses coéquipiers. Lacen a réussi une bonne CAN.

Khaled Lemmouchia : Il a été njustement accusé par une frange des supporters d’avoir été responsable de la défaite face à la Tunisie, alors qu’il n’avait joué que dix minutes dans ce match et que la décision aurait dû être faite bien plus tôt au vu des occasions que l’Algérie s’est créé. En réalité, lorsqu’on analyse les minutes passées par Lemmouchia sur le terrain, notamment face à la Côte d’Ivoire, on peut être satisfait de son rendement.

Saad Tedjar : Une poignée de minutes jouées contre la Côte d’Ivoire ne nous permettent pas de juger son rendement.

Hameur Bouazza : Dans la fonction de joker qui est la sienne depuis 2010, on peut dire que le joueur du Racing Santander a réussi sa CAN. Aligné face au Togo, il n’a pas réussi à rééditer le coup de l’Angola en inscrivant un but, mais dans cette CAN, il n’y a pas beaucoup d’Algériens qui en ont inscrit non plus. Une bonne CAN pour le «sérieux» Bouazza. Egal à lui-même.

Ryad Boudebouz : Alors qu’on craignait que le fait de devenir le remplaçant de Feghouli allait finir par lui peser, voire lui faire «péter les plombs», nous avons été agréablement surpris par la maturité, la patience et l’amour du maillot dont a fait preuve Boudebouz durant cette CAN. Ryad a patiemment attendu son tour, et n’a pas raté son entrée face à la Côte d’Ivoire où il a fourni une très belle prestation. Même son penalty raté ne lui a pas fait perdre sa concentration. Du grand Boudebouz sur et en dehors du terrain.

Sofiane Feghouli : Que dire de Sofiane Feghouli qui ne soit pas encore été dit. Feghouli c’est le «boss» de l’EN. Il en est le maître du jeu. Tout le monde le connaît, tout le monde l’attend, tout le monde ne parle que de lui, et à chaque fois il réussit ses matchs en se procurant des occasions, en donnant des ballons de but et en obtenant une multitude de penaltys qui sont souvent non sifflés. Feghouli ne flanche jamais. Même en zone mixte, Feghouli a eu un discours de leader, de patron, parlant toujours de l’équipe, de l’avenir et refusant de parler de ses prestations personnelles. C’est la star de l’EN, incontestablement.

Foued Kadir : Il avait tellement survolé les matchs de l’EN version Halilhodzic et la première partie du championnat de Ligue 1, que ses deux matchs «sans», face à la Tunisie et au Togo, avaient surpris les observateurs, devenus exigeant avec un tel joueur. Toutefois, même si les critiques qu’il a essuyées l’ont piqué dans son orgueil, il a su remonter la pente face à la Côte d’Ivoire, en fournissant une très bonne prestation, bien qu’entré en cours de jeu.

Yassine Bezzaz : Yassine Bezzaz est un joueur talentueux et expérimenté. Et c’est grâce à ces qualités qu’il a d’abord réussi à avoir son nom dans les 23, puisqu’il s’est imposé dans le groupe en gagnant du temps de jeu. Bezzaz a été très bon face au Togo, et il n’y a qu’à compter le nombre de fois où Vahid et Moine le félicitaient à chaque exercice à l’entraînement pour voir que l’enfant de Grarem Gouga a réussi sa CAN.

Mohamed Amine Aoudia : Pas assez de temps de jeu pour analyser la prestation du Sétifien.

Islam Slimani : A l’image de toute l’attaque algérienne, l’attaquant du CRB est passé un peu à côté de sa CAN et a manqué de chance. Le canonnier du CRB avait grandement contribué à la qualification des Verts à cette CAN, et cela lui avait valu la confiance de Halilhodzic qui l’avait préféré à Djebbour. Mais même s’il a péché par manque d’expérience, Slimani a tout donné dans cette CAN, au point de pleurer de rage. Il a manqué de chance et on lui a refusé un penalty. N’oublions pas qu’il revenait de blessure, et que, comme l’a dit son entraîneur, sa marge de progression est encore énorme. Il reviendra très fort à la prochaine CAN. Car comme l’a dit Sofiane Feghouli, ce sont les moments difficiles qui nous font progresser.

Hilal Soudani : L’autre goléador de l’Algérie version Halilhodzic, Hilal Soudani a, à l’image du reste de l’attaque algérienne, joué de malchance durant cette CAN. Bien qu’ayant déjà disputé un «Chan» qu’il a survolé, alors qu’il était titulaire indiscutable et qu’il était au sommet de sa forme avec l’ASO Chlef, cette fois, les conditions étaient différentes. Soudani revenait de blessure et franchissait un palier supplémentaire, la CAN étant au-dessus du Chan. Il a eu besoin de deux matchs pour régler la mire, avant de nous gratifier d’une belle partie et d’un très joli but, dans le jeu, face à la Côte d’Ivoire.

 

 

 

 

 

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