EN U20 : L’espoir de se qualifier au Mondial existe toujours

Incapable de battre le Bénin, notre équipe nationale a chuté mardi devant une équipe d’Egypte assez compacte et très homogène dans son jeu. Pourtant, en conférence de presse, l’entraîneur national Jean-Marc Nobilo n’a pas paru traumatisé par la défaite, préférant retenir de cette rencontre la qualité de jeu montré par son équipe.

«On peut tout nous reprocher, sauf la qualité de jeu déployé, on a dominé outrageusement les débats en seconde mi- temps», se targuera de dire l’ancien formateur au Havre. Néanmoins, entre admiration et scepticisme, pour les Algériens, c’est le résultat qui compte (qualification au Mondial de Turquie), mais là aussi, Jean-Marc Nobilo a des arguments pour se justifier : «Il faut battre le Ghana, et c’est tout !», le déclarer, c’est facile, mais sur le terrain, ce sera une toute autre affaire, préviennent les inconditionnels des Verts, qui vont devoir retenir leur souffle jusqu’à demain à 19H30 à la fin des deux matches de cette poule (Algérie-Ghana et Bénin-Egypte).

 

Nobilo aligne-t-il les meilleurs ?

C’est la question qu’on se pose, le choix de l’équipe rentrante de Nobilo est-il judicieux ? Si dans certains postes de l’équipe, il n’y a rien à dire, en revanche, d’autres choix sont contestables. La très belle prestation de Zinedine Ferhat, mardi, illustre bien les doutes que susciteraient les choix du coach national. Sur le banc de touche au coup d’envoi du match Algérie- Bénin (0-0), Ferhat a brillé de mille feux mardi, laissant même des regrets auprès des supporters algériens, qui n’ont pas compris pourquoi Nobilo a laissé sur le banc samedi passé cet élément. «Pour motiver un joueur, cela passe par plusieurs étapes, peut-être qu’en le mettant sur le banc, cela l’a remué», se dédouane Nobilo, qui a été déjà sévèrement critiqué pour ce choix après le nul concédé au Bénin, alors que de l’avis de certains de nos techniciens, qui maîtrisent le volet jeunes, Jean-Marc Nobilo n’a pas mis dans sa liste pour cette CAN U20 des éléments encore plus brillants. En tout cas, ceux-là ont raison de décrier certains choix du sélectionneur national vu les résultats réalisés jusqu’à là. Si en défense, on ne retient que la bonne prestation du portier Nassim Torche, voire de l’arrière gauche Ayoub Abdelaoui, c’est devant que le coach national est obligé de faire des choix judicieux. Le robuste attaquant Bilal Ouali, qui a été moins à son avantage mardi, devrait logiquement pour le dernier match de cette poule (Algérie-Ghana) céder sa place à Thomas Paul Izerghouf, auteur d’une rentrée jugée intéressante avant-hier. Le coach national doit faire une meilleure évaluation des forces dont il dispose afin de dégager l’équipe type la mieux efficace. Même si tout le monde est unanime pour reconnaître la qualité de jeu montrée par notre EN face à l’Egypte notamment, et le mérite revient bien entendu à Nobilo.

 

Le match de demain, une première finale

Dès sa première conférence de presse à Aïn Témouchent, soit la veille d’Algérie- Bénin, Jean- Marc Nobilo avait déclaré : «Vivement le soir du 22 mars pour célébrer notre qualification au Mondial de Turquie.» Ces propos sont-ils prémonitoires ? On espère qu’ils le seront, car si demain notre sélection nationale parvient à battre le Ghana, et en même temps l’Egypte en fera de même face aux Béninois, notre EN se qualifiera aux demi- finales et décrochera, par conséquent, une place qualificative à la prochaine Coupe du monde juniors. On dira alors que notre EN est revenue de loin, c’est même le scénario souhaité, car après Jean-Marc Nobilo aura le temps de faire son autocritique, et, éventuellement, dégager une sélection qui sera la plus compétitive.

M. S.

 

Les Egyptiens doivent jouer le jeu

 

72 heures après avoir brillamment arraché sa qualification au prochain Mondial, l’équipe nationale égyptienne affrontera le Bénin dans une partie sans enjeu pour elle, mais dont l’issue finale pourrait avoir une incidence directe sur le nom du deuxième qualifié dans cette poule. Car admettons que l’Algérie s’impose demain, et que les Béninois ont font de même, après, tout se jouera dans la différence de buts. C’est pour dire que tous les scénarios sont possibles, toutefois, il faudrait éviter que le Bénin ne batte l’Egypte. Après, tout dépendra de la capacité de notre EN de triompher ou non du Ghana.

 

Les Algériens leur font la… cour 

N’ignorant certainement pas le rôle d’arbitre que va jouer l’Egypte dans cette ultime course finale pour arracher le deuxième billet qualificatif de ce groupe, les supporters algériens, contrairement à leurs anciennes habitudes, ont réservé une standing-ovation très chaleureuse à l’équipe d’Egypte au coup de sifflet final mardi, alors que les organisateurs appréhendaient des débordements. En adoptant cette attitude, les supporters algériens voulaient lancer un message aux Egyptiens, celui de respecter l’éthique sportive en jouant sérieusement leur match de demain contre le Bénin. A la fin de la rencontre, les dirigeants de la FAF ont même rendu visite à l’équipe égyptienne dans son vestiaire pour la féliciter à la suite de sa qualification au Mondial. Il paraît que c’est Mohamed Raouraoua à partir de la Suisse où il se trouve (le président de la FAF assiste à un congrès de la FIFA, Ndlr) qui aurait demandé par téléphone à ses collaborateurs de faire ce geste. Mais au fond d’eux-mêmes, les Algériens cherchaient sans doute à gagner la sympathie des Egyptiens, ces derniers qui ne cessent, faut-il le rappeler, dans leurs déclarations de souhaiter la qualification de l’équipe algérienne à la prochaine Coupe du monde juniors. Pourtant, ironie du sort, ils pourront contribuer indirectement à la réalisation de cet objectif en battant le Bénin, c’est le seul service que les responsables algériens, qui sont aux petits soins avec eux, souhaitent ardemment.

M. S.

 

Ferhat crève l’écran

Disposant d’une réputation de futur grand joueur en Algérie, le joueur, à travers sa prestation époustouflante mardi contre l’Egypte, a justifié cette réputation. Zinedine Ferhat a été tout simplement épatant, et ce n’est pas pour rien que le public d’Aïn Témouchent, qui a conspué toute l’équipe (à l’exception du portier Nassim Torche), a scandé son nom à la fin du match.

 

Le coach ignorait-il son talent ?

En le regardant jouer mardi, on était vraiment étonné, voire scandalisé, pourquoi Jean-Marc Nobilo l’avait mis sur le banc de touche samedi passé face à un adversaire, le Bénin, qui est de moindre envergure que la machine égyptienne. D’ailleurs, interrogé mardi en conférence sur ce choix plutôt surprenant, le coach national s’est un peu dérobé : «Non, peut-être que sa mise sur le banc l’a ressuscité. On ne saura jamais si Ferhat aurait fourni une prestation identique face au Bénin.» Quant à Zinedine Ferhat, lui, il préfère se la jouer diplomatiquement. «Le dernier mot revient au coach, être titulaire ou remplaçant, le plus important, c’est que l’équipe nationale atteigne ses objectifs», répondra Ferhat à la question s’il est frustré d’avoir commencé le match du Bénin sur le banc de touche. Désigné meilleur joueur de son équipe après la rencontre par le jury de la CAF, Zinedine Ferhat aura répondu à sa façon à son entraîneur.

 

Il est dans le calepin de plusieurs agents

Les quelques agents qui travaillent pour les clubs européens qui sont présents à cette CAN U20, qui avaient déjà des échos favorables sur le talent du joueur de l’USMA, ont tous essayé après le match d’entrer en contact avec son père présent au stade d’Aïn Témouchent afin d’avoir ses coordonnées pour éventuellement le caser dans un club du vieux continent à l’avenir. L’agent de Rafik Halliche a même dîné après le match à Oran avec le père de Ferhat qui, au passage, portait le maillot de l’USMO (club mythique oranais pendant l’époque coloniale), durant les années 1970. Néanmoins, d’après ce qui ressort de cette première approche entre l’agent de Halliche et son père, ce dernier préférerait temporiser un peu. «Si l’Algérie se qualifie à la Coupe du monde juniors, je pense que mon fils, au vu de son talent, pourrait voir sa cote monter en flèche.»

 

Son employeur ne le cédera pas

D’après nos informations, la direction de l’USMA, qui est la formation du pays la mieux nantie financièrement, serait peu encline à laisser partir son oiseau rare prochainement, et vu que cet élément qui vient de fêter le 1er mars son vingtième anniversaire, l’USMA a encore besoin de ses services. D’ailleurs, on croit savoir que son papa l’aurait déjà dit aux nombreux agents qui ont tenté d’arracher son accord. 

 

Il s’appelle Zinedine…

Quand on le voit fouler le terrain et sa façon de caresser le ballon, inévitablement son jeu, toutes proportions gardées, rappelle celui de Zidane, coïncidence notre petite pépite a le même prénom que l’ancienne icône du football mondiale, cela est-il prémonitoire ? En tout cas, les prémices d’un talent fou sont là et si celui-ci est bien canalisé, Ferhat qui est à l’aube d’une carrière, qui s’annonce plus que prometteuse, peut devenir une grande star du football, quel sommet atteindra t-il ? Seul l’avenir nous le dira.

M. S.

Classement