MCA-Bracci : «Une finale, tu la joues pour la gagner»

L’ex-entraîneur du MCA, détenteur de la coupe d’Algérie contre les Usmistes, donne des conseils pour battre Courbis et ses poulains

- Vous avez toujours été la bête noire de l’USMA et le bourreau qui a arraché la coupe d’Algérie face aux Usmistes…

- Et j’en suis fier. Gagner une coupe fait un grand plaisir. J’ai vécu des moments intenses. Quand vous avez un public en or comme celui du Mouloudia d’Alger, vous ne pouvez qu’être aux anges. J’ai vécu la grande joie avec le Mouloudia d’Alger et j’espère que l’équipe assurera cette fois encore, car elle le mérite vraiment.

- Que pensez-vous de l’USMA et de son coach Courbis ?

- Je connais bien Courbis. Il se basera sur le volet psychologique. D’ailleurs, dans ses différentes déclarations, on voit très bien qu’il fait dans la psychologie et la diplomatie. Il mettra son ascendant  sur la partie. Il mettra tout en œuvre pour les préparer tactiquement et techniquement, mais surtout psychologiquement, car ce genre de confrontation exige un mental d’enfer.

- Donc, la finale, selon vous, se jouera sur le mental, n’est-ce pas ?

- Ça se jouera sur le volet psychologique certainement. Dans ce genre de match, il faut parler avec le cœur. Il faut verbaliser l’image et il faut tout mettre en œuvre pour être prêt le jour J, pas mardi ni encore jeudi, mais être bien présent et concentré mercredi. C’est comme ça qu’on gagne une finale.

- Cette discussion vous rappelle certainement la finale que vous avez gagné contre l’USMA, non ?

- Je me souviens d’une anecdote quand j’ai gagné la coupe d’Algérie avec Bouacida comme capitaine. J’ai tenu un discours aux troupes et je leur avais dit ceci : «Quand vous arriverez au 5-Juillet, vous serez face à la coupe d’Algérie et face au président Bouteflika. Saisissez-là. Ne regardez qu’elle et rien d’autre. Des années ont passé et quand j’ai retrouvé Bouacida, il m’a rappelé de ce fait. Il n’avait pas oublié et ça lui a servi pour gagner le trophée

- Vous qui êtes habitué à ce genre de confrontations, quel conseil pourriez-vous donner aux Mouloudéens ?

- Il faut ressentir cet événement. C’est l’affiche rêvée et donc vivre à fond l’événement. Etre bien préparé tactiquement et avoir des individualités de marque ne suffira pas. Il faut se mettre dans la tête qu’il n’y a pas de prolongations, qu’il n’y a pas de 90’ de temps réglementaire, mais qu’on a 65’ pour marquer. C’est le temps effectif et dans cette période, il faut tout donner. C’est le cœur qui doit donner. Si les joueurs auront plus envie de gagner la finale, personne ne peut les arrêter.

- A dix jours du choc, comment passent les journées des joueurs et de l’entraîneur ?

- J’ai vécu ce genre de situation en tant que joueur et entraîneur et je peux vous assurez que chaque jour, chaque minute même, on parle de cela. Il y a une effervescence qui ne te laisse pas indifférent et, donc, tu ne peux pas oublier. Tu es toujours dedans. Une grosse pression t’envahit. Tu ne peux rien faire ou parler sans évoquer cette finale, car tu as envie de la gagner et à n’importe quel prix et c’est pour cela que la finale prend une grande place dans ta vie de tous les jours.

- Une grosse pression qui peut être néfaste, surtout pour les joueurs qui ne sont pas expérimentés, non ?

- Et c’est le rôle des joueurs expérimentés qui ont joué ce genre de match, tel que Chaouchi, Babouche et Bouguèche. Ils doivent aider leurs camarades. Il faut faire tout ce qu’il faut pour que le groupe reste serein. Pas tranquille, car la tranquillité ne te permet pas d’anticiper, mais la sérénité si. Et je pense que le Mouloudia d’Alger est serein. Il reste sur une courbe ascendante et ça va lui renforcer le mental.

- Que se passe-t-il dans la tête d’un joueur qui se prépare à jouer une finale ?

- On n’arrive pas chaque fois en finale et quand tu arrives au dernier tour, comme on le dit toujours, une finale tu la joues pour la gagner. Et c’est le refrain qui revient dans la tête du joueur. Il arrive à la fin et veut cueillir les fruits de son grand travail. Lors de la finale de la coupe d’Algérie que j’avais gagnée, j’avais vu les têtes de l’adversaire et, sincèrement, personne ne voudrait être à leur place.

- Le Mouloudia d’Alger se prépare à Beni Messous, qu’en pensez-vous ?

- A notre époque, on avait fui la pression à l’hôtel Hilton. Je pense que le centre militaire de Beni Messous est un bon choix. Ça va permettre aux Mouloudéens de travailler en paix et rester concentrés sur la préparation sans être interrompus par quoi que ce soit.

- Quel serait le rôle d’un coach pour booster les troupes afin qu’ils assurent la gagne ?

- Un coach doit dégager de la sérénité. Les Méditerranéens ont tendance à être surexcités et, donc, c’est là qu’intervient le coach, car à l’approche de la finale, le groupe devient crispé, le coach doit leur donner le sentiment de la sérénité. Il faut leur faire comprendre que ce genre de matche, il faut le vivre et pas le jouer.

- Pour vous, la force du MCA se trouve où cette saison ?

- La grande force du Mouloudia d’Alger se situe dans son attaque. Il y a dans ce compartiment de la complémentarité. Néanmoins, on n’a pas parlé beaucoup des Usmistes, car, de l’autre côté ça va jouer aussi. Néanmoins, le MCA, qui gagne le CSC en quarts de finale et assure dans une autre belle affiche contre le leader du championnat en demi-finale, doit continuer sur cette voie en battant l’USMA.  

- A votre avis, qui fera la différence mercredi prochain : Bouguèche, Yachir ou Djallit ?

- On ne peut pas dire que celui-là ou l’autre fera la différence. Ce que fait Djallit dans la vitesse, Yachir le fait dans la technicité et Bouguèche réunit les deux. Il a de la vitesse et de la technique. Sans oublier cette hargne qu’il a et l’expérience qu’il a acquise au fil des années. Mais il faut s’attendre que l’enjeu prenne le dessus sur le jeu. Mais tout le monde sait qu’en finale, on n’aura qu’un seul gagnant. Un joueur doit se mettre dans la tête qu’en gagnant Dame Coupe, il rentrera dans l’histoire du club. Il marquera son nom en gras.

- Qui marquera face à l’USMA, à votre avis ?

- J’ai toujours été dans les photos des grandes finales à côté de Babouche. Il a donné beaucoup au club et je pense que ça sera lui qui fera la différence. C’est lui qui marquera le but de la victoire.

- Mais il n’a pas marqué cette saison…

- Certes, il n’a pas marqué cette saison, mais je suis persuadé qu’il le fera en finale. Bouacida a eu ce privilège et Babouche l’aura aussi.

- Votre pronostic pour cette finale entre le MCA et l’USMA ?

1-0 pour le MCA et Babouche sera le buteur de la partie. Je le lui souhaite de tout mon cœur, car il le mérite amplement. Mercredi, Babouche rentrera dans l’histoire et écrira son nom en lettres d’or et c’est lui qui prendra dans ses bras Dame Coupe, c’est sûr.

A.   Z.

- «Babouche marquera le but de la victoire»- «La force de Djallit, c’est la vitesse, Yachir la technicité et Bouguèche réunit tout cela»- «Le secret de la gagne, c’est vivre le match pas le jouer»

 

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