EN : Mbolhi, 90 minutes pour faire taire les critiques

Après une Coupe du monde «conte de fée» et des saisons réussies en Bulgarie puis en Russie, durant cette saison 2012-2013, la carrière du gardien numéro 1 de l’équipe nationale, Raïs Mbolhi, a pris un tournant inquiétant et cela a eu bien sûr une incidence sur l’équipe nationale dont il est l’un des piliers, où il est de plus en plus contesté.

Malgré les critiques dont il fait l’objet et sa saison difficile, il conserve la confiance de Vahid Halilhodzic, puisque ce soir, il sera aligné d’entrée. Gageons que celui que ses fans appellent «Spiderman», qui ne s’exprime pas beaucoup dans les médias, s’exprimera ce soir dans ses bois pour définitivement assoir sa place de numéro 1 et faire taire ses détracteurs. Car, pour lui, ce soir, c’est faux pas interdit.

Doukha dans son rétroviseur

Dans la tourmente depuis le début de saison avec une demi-saison sans club et une autre demi-saison où il a fait naufrage avec l’ensemble de son équipe, le Gazélec d’Ajaccio, un club qui a fait une saison de Ligue 2 française digne de celles du CR Témouchent chez nous, même si ses détracteurs tentent de lui mettre les nombreux buts encaissés par le Gazélec sur le dos, toute personne qui connaît le football sait que c’est un sport collectif où il faut certes attaquer, mais aussi défendre à 11. Un but encaissé, c’est une faillite collective, sauf exception. Le problème de ces contreperformances, c’est qu’elles finissent par agir sur le moral du joueur qui semble avoir perdu ses sensations de 2010 où il marchait sur l’eau. Ajoutez à cela un Azzedine Doukha qui fait une saison exemplaire avec l’USMH, et Zemmamouche qui sort une finale de coupe d’Algérie de folie, même s’il est out pour cause de pubalgie, et l’équation sera complète. Mbolhi est fragilisé et il faut absolument qu’il retrouve sa sérénité, dès ce soir, en sortant un grand match.

C’est son match référence

Le caractère difficile du portier des Verts est à la fois sa plus grande force, mais aussi sa faiblesse. C’est ce caractère bien trempé qui le fait transcender pour ne jamais se laisser abattre quelle que soit l’adversité, là où d’autres auraient jeté l’éponge et qui lui a permis par exemple de survivre en Bulgarie, au Japon ou en Russie et même d’affronter à lui tout seul l’équipe de Libye pour secourir un coéquipier. Mais c’est ce même caractère et ses relations houleuses avec les médias qui font que ce joueur, un peu à la manière de Zlatan Ibrahimovic, est souvent attendu au tournant et que l’on ne lui pardonne pas grand-chose. Autant dire que ce match face au Burkina Faso sera sa finale de Coupe du monde à lui, son match référence en quelque sorte et chacune de ses prises de balle sera examinée à la loupe.

Il devra faire un match exemplaire

Ce soir face aux Etalons du Burkina Faso, Raïs Mbolhi devra faire un match exemplaire pour à la fois rassurer ses défenseurs, les supporters, faire taire ses détracteurs et surtout conforter Vahid Halilhodzic qui l’a toujours soutenu. Ce soir, on devra retrouver le Mbolhi de Bangui ou de Cape-Town face à l’Angleterre, avec des prises de balles sûres, de la sobriété et de l’efficacité, qui feront repartir sa confiance du bon pied. Tout but gag ou casquette pourrait lui être fatal, et ça, il en est conscient. C’est lorsqu’il est blessé dans son orgueil que Raïs est le plus redoutable, alors comme on dit, c’est ce soir ou jamais Raïs.

Mohamed Bouguerra

 

 

 

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