EN : La bonne gestion du groupe

On dit toujours qu’on apprend de nos erreurs. Et bien le moins que l’on puisse dire c’est que Vahid Halilhodzic n’a pas commis les mêmes erreurs que lors de la précédente Coupe d’Afrique des Nations où les Verts ont été sortis au premier tour avec un seul point seulement arraché lors du dernier match face à la Côte d’Ivoire.

 En effet, pour les premiers venus en sélection en ce mois de mai, le stage a duré près d’un mois, une période longue où l’ennui et la routine peuvent facilement s’installer. Et bien et contrairement à la CAN, l’entraîneur national a magnifiquement géré son effectif, notamment sur le plan humain. Il est vrai qu’en deux ans, Vahid Halilhodzic a appris à connaître ses éléments, et vice-versa, mais être à leur écoute, faire en sorte de satisfaire leurs besoins ce fut incontestablement l’une des clés de cette qualification et la réussite de ce long stage avec à la clé deux matchs gagnés en dehors de nos bases.

 

«Les joueurs algériens sont succeptibles, il faut gagner leurs cœurs d’abord»

Aussi et si pendant la CAN, les joueurs n’avaient pas bénéficié de quartier libre avant et durant la compétition, ce ne fut pas le cas cette fois. Ayant compris leur mentalité et leur façon de faire. «Les joueurs algériens ont beaucoup de caractère, ils sont très susceptibles. Avec eux, il faut presque avoir une approche sociologique. En fait, avant de prendre leurs têtes, il est impératif de prendre leurs cœurs. Il faut leur parler beaucoup et leur expliquer certaines choses », a fait savoir avant-hier l’entraîneur des Verts sur la radio RMC.

Que se soit au Bénin ou ici au Rwanda, la bonne ambiance et la complicité entre le Bosniaque et ses éléments sautaient aux yeux. Des séances d’entraînement dans la bonne humeur, certes beaucoup de sérieux, mais où le coach national n’hésite pas à taquiner ses éléments. «Quand t’arrives à l’entraînement tu te plaints toujours de quelque chose toi, je sais que ce n’est rien», disait le coach à son capitaine qui s’apprêtait à se faire masser le mollet. Lors de l’ultime séance au stade Amahoro, Vahid Halilhodzic appelle Guedioura. «Adlène, toi t’es fort, va aider tes coéquipiers à porter la cage», cria-t-il.

 

Il a fait participer le maximum de joueurs lors des deux matchs

Certes pour beaucoup de ces joueurs, ils sont nés en France, mais ils demeurent algériens pratiquement avec les mêmes défauts et la même mentalité que ceux qui habitent en Algérie, et ça Vahid Halilhodzic l’a bien compris.

Il l’a tellement compris, qu’il a voulu même faire participer le maximum de joueurs lors des deux matchs. Tout le monde a pu remarquer que les trois changements effectués face au Bénin n’avaient rien à voir avec ceux du Rwanda. Si à Porto-Novo, le coach national a jugé utile d’incorporer Nabil Ghilas et Faouzi Ghoulam, avant-hier à Kigali, ce fut au tour de Rafik Djebbour et Fouad Kadir. Une façon de remercier tout le monde pour tous les efforts effectués durant ce long stage. Les joueurs de leur côté, on les sent beaucoup plus proches de leur entraîneur et on sent bien qu’une belle relation est en train de naître entre les deux parties. D’ailleurs, pour fêter la victoire au Bénin, ils n’ont pas hésité à jeter Vahid dans la piscine, une chose qui aurait été tout simplement invraisemblable il y a deux ans, quand le Bosniaque avait pris les rênes du staff technique des Verts.

A. H. A.  

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