Taïder : «Bologne, franchement, je ne pense pas à partir…»

A la fois sympathique et faisant preuve d’une grande modestie, le plus apporté par SaphirTaïder en équipe nationale est incontestable. Titulaire avec son équipe de Bologne à seulement 21 ans, le milieu de terrain des Verts a confirmé tout le bien qu’on pense de lui depuis son arrivée en équipe nationale. En plus de son rôle défensif au milieu de terrain, Taïder est aussi très efficace devant les buts. En seulement trois matchs officiels, il en a déjà inscrit deux dont le dernier contre le Rwanda. Dans cet entretien, Taïder nous parle de la clé de la réussite de l’EN lors de ses deux derniers matchs et les six points arrachés en dehors de nos bases. Le joueur de Bologne estime aussi que le groupe était déjà fondé avec de grandes qualités et que l’apport des nouveaux tels que lui, Brahimi et Ghilas a juste été une aide pour ce groupe. Concernant le match du Mali et les deux matchs de barrage, Taïder affirme qu’ils joueront tous les matchs pour les gagner, car il n’y a qu’un seul objectif qui est d’aller au Brésil l’été prochain. Enfin, sur son avenir, et interrogé sur le fait qu’on évoque avec insistance son départ dans la presse italienne, Saphir Taïder nous fait savoir qu’un probable départ de Bologne n’est pas d’actualité pour le moment.

- Deux buts déjà en trois matchs officiels avec les Verts, en plus un but victorieux synonyme de qualification après le nul du Mali face au Bénin…

- On est tous très contents de la victoire et bien sûr de la qualification. C’est vraiment fantastique d’être qualifié comme ça pour le prochain tour avant même de disputer la dernière rencontre face au Mali chez nous en Algérie. Je suis heureux aussi pour mon but, mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’avant tout c’est une victoire de tout un groupe et on la mérite tous. Tous les joueurs ont vraiment bien travaillé durant ce stage pour chercher ces six points, et cette qualification est la récompense de toute une équipe.

- Le gardien rwandais vous a donné du fil à retorde dimanche, justement racontez-nous votre but ?

- Franchement, je n’ai pas encore revu les images, mais je sais que le keeper du Rwanda fait une première parade et après le ballon me revient et après je n’ai plus qu’à le pousser au fond. Certes, c’est moi qui aie marqué ce but mais comme je vous l’ai déjà dit, c’est le travail de tous les joueurs et sans eux, je ne suis rien.

- Votre premier match avec l’EN fut le 26 mars dernier, comment on fait pour s’adapter aussi vite dans un groupe mais aussi dans un onze type ?

- Franchement, il n’y a pas de recette secrète. Je pense tout simplement que tout joueur qui vient en équipe nationale se donne à 100% et donne le maximum sur le terrain, et c’est exactement ce que j’essaye de faire lors de chaque rencontre. En fait, c’est la méthode la plus simple pour s’adapter. Je dois dire que tous les joueurs qui sont venus à l’image de Nabil (Ghilas) ou des autres qui ont honoré leurs premières sélections dernièrement se sont vite adaptés grâce à l’ambiance qui prime  et les couleurs de l’Algérie. Donc, après tout devient facile. 

- Qu’est-ce qui était dur lors du deuxième match face au Rwanda ?

- Il est vrai que c’était plus dur que face au Bénin. En première période, nous avons eu beaucoup d’occasions mais nous n’avons pas réussi à les concrétiser et à les mettre au fond. Mais bon, il est vrai que la chaleur, le manque d’air car nous avons joué en altitude, jouer sur une mauvaise pelouse en fin de saison, c’est l’accumulation de plein de choses et c’est ça qui fait qu’on soit un peu moins lucides.

- Vous avez pratiquement joué tous les matchs avec votre équipe de Bologne, comment on fait pour gérer une fin de saison pareille ?

Il est vrai que ce n’est pas très évident. Pour rester performant, il faut juste rester hyper concentré, très motivé et se dire qu’on est là pour aller en Coupe du monde. Le Mondial passe par des victoires, on n’y est pas encore car il nous reste encore deux matchs à jouer, mais on a un objectif et on donne tout pour essayer de l’atteindre.

- Le match du Bénin fut votre première expérience africaine, si vous devez faire une comparaison avec le jeu en Europe, que diriez-vous ?

- C’est vraiment différent. En Afrique, c’est tout à fait un autre football car avec la chaleur et les conditions ce n’est pas facile. Maintenant, pour nous les nouveaux, tels que Nabil, Yacine ou moi-même, je ne pense pas que nous ayons ramené un plus spécial, car le groupe était déjà fondé avant. On est là juste pour aider le collectif. Honnêtement, nous avons d’énormes qualités dans ce groupe, le coach nous a fait appel et on essaye de le lui rendre. Si on est sur le terrain, c’est tant mieux, maintenant si nous sommes sur le banc de touche, on sera aussi supporters de nos coéquipiers, donc il n’y a pas eu plus de qualité qui a été apportée, je vous dis ça en toute franchise.

- A présent que vous êtes qualifiés, ça sera la grande fête lors du dernier match…

- On jouera ces qualifications pour la Coupe du monde pour gagner tous les matchs. Quand on est compétitifs, on joue pour gagner, même si nous sommes déjà qualifiés. Il est vrai aussi que nos statistiques à domicile sont bonnes, mais je dois dire que l’apport de nos supporters et leurs encouragements, tout ça pousse énormément lorsqu’on est sur le terrain, et dans les moments difficiles ça fait souvent la différence.

- La grande satisfaction, c’est de ne pas avoir encaissé face au Rwanda, mais aussi d’avoir inscrit 12 buts en 5 matchs, non ? 

- Il est vrai qu’offensivement nous avons de bons atouts avec nos attaquants Djebbour, Nabil, Slimani, Soudani qui fait du bien et Sofiane. Mais il ne faut pas oublier les défenseurs qui tiennent bien leur rôle et qui font du bon boulot. On est une équipe, on défend et on attaque ensemble, car si les attaquants ont de bons ballons, c’est que forcément le boulot a bien été fait derrière, donc une fois de plus il faut rendre hommage à tout le collectif.

- Parlons un peu de votre avenir, vous êtes annoncé dans plusieurs clubs que ce soit en Italie ou en Europe, qu’en est- il au juste ?

- Franchement, je ne fais pas très attention sur ce qui se dit dans la presse. Quand je suis en équipe nationale, je suis concentré à 100% et je ne pense pas à autre chose.

- La possibilité de vous voir changer de club est possible en cette fin de saison…

- Honnêtement, je ne pense spécialement pas à un départ pour le moment. Ça se passe très bien pour moi à Bologne. Il est clair que je suis ambitieux mais pour l’instant, je n’y pense pas. Là, je vais passer mes vacances tranquillement pour attaquer la reprise.

A. H. A.

- «… Je m’y sens vraiment très bien»

- «En EN, on s’adapte vite, car on est tous là pour défendre les couleurs de l’Algérie»

- «Le groupe était déjà fondé, nous les nouveaux on vient juste aider»

- «Même qualifiés, on jouera le Mali pour le gagner»

- «Le jeu en Afrique est vraiment différent»

 

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