USMH-Doukha : «Mon argent, sinon je ne reprendrai pas»

Le gardien international Azzeddine Doukha a bénéficié d’un congé supplémentaire par rapport au reste de ses coéquipiers qui ont entamé la préparation d’intersaison le 15 juin dernier. Retenu en EN pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, le portier de l’USMH n’a pas encore repris les entraînements avec son équipe. Pour en savoir plus sur sa situation avec le club harrachi, nous avons jugé utile de le contacter pour connaître sa position.

- Comment se passe votre congé ?

- Au fait, c’est un repos actif, car je dois entretenir la forme, même si je suis en congé. La saison a été longue pour moi, car en plus de mes engagements avec mon équipe en championnat, j’étais également retenu en EN pour les stages effectués et les matches disputés. Franchement, la saison était harassante, mais je suis fier de cette saison, car j’ai contribué à la seconde place décrochée par mon équipe et à la qualification de la sélection algérienne pour le dernier tour qualificatif pour le Mondial brésilien.

- Quand allez- vous reprendre les entraînements ?

- Pour l’instant, j’ai décidé de ne pas reprendre les entraînements en guise de protestation contre la non-perception de mon argent. Croyez-moi, j’ai pris cette décision à contrecœur, car comme on dit la patience a des limites.

- Soyez plus explicite…

- La direction me doit 7 mois de salaire de l’exercice écoulé. A chaque fois, je préférais ne pas faire de problèmes et jouer pour défendre les couleurs de l’équipe, mais le président Laïb n’a pas tenu ses engagements. Je  suis un employé et, par conséquent, il est tout fait normal que je réclame mon argent lorsqu’il y a défaillance de la part de la direction. Si c’était un retard d’un mois ou deux, je n’aurais pas réclamé, car je connais la situation du club, mais là il est question de 7 mois, ce qui est énorme.

- Pourquoi n’avez-vous pas appelé le président ?

- A chaque fois, il me promet que les choses allaient se régler bientôt, mais ce n’est pas le cas. Franchement, tout ça n’est pas sérieux.

- On a entendu parler aussi que vous exigez également de renégocier votre salaire avant d’entamer la nouvelle saison…

- Pour l’instant, je réclame mon dû de la saison écoulée pour reprendre les entraînements, puis pour parler de la nouvelle saison, c’est une autre paire de manches. Je ne suis pas ici pour faire du chantage, mais il faut que les supporters d’El-Harrach sachent la vérité.

- Donc, à travers vos propos, vous voulez lancer un message au public harrachi…

- Les joueurs ont fait des sacrifices énormes la saison dernière. Ils ont tout donné malgré les problèmes financiers. Ils ont défié tous les problèmes pour décrocher la seconde place qualificative pour la Champions League africaine. Je dirais plus que ça, si la direction avait bien pris en charge les problèmes des joueurs, on aurait terminé champions d’Algérie.

- Donc, El Harrach pouvait décrocher le titre…

- Oui  je suis persuadé que si on n’avait pas été confrontés aux problèmes financiers que tout le monde connaît, on aurait largement terminé la saison sur la plus haute marche du podium.

- Malgré les sollicitations, vous avez  préféré continuer l’aventure avec l’USMH…

- C’est pour Charef que je suis resté, car je le respecte beaucoup, et c’est un peu grâce à lui que je suis arrivé à ce niveau.

- Les supporters harrachis vous attendent pour rejoindre le groupe dans les prochains jours…

- Il faut qu’ils sachent que la balle est dans le camp du président. S’il veut que je reprenne les entraînements, il n’aura qu’à régulariser ma situation financière de la saison écoulée. J’ai deux familles à nourrir et je demande mes droits seulement.

- Revenons un peu, si vous le voulez bien, pour aborder le volet EN. Comment jugez-vous le parcours de la sélection algérienne lors des deux derniers matches disputés au mois de juin passé ?

- Le bilan est largement positif avec deux victoires ramenées de l’extérieur. C’est une grosse performance qui confirme un peu la progression de l’équipe.

- Dans quel domaine l’équipe a-t-elle progressé à votre avis ?

- Je pense que nous avons tiré les leçons de la dernière CAN. Les joueurs ont mûri depuis ; la preuve, c’est que l’équipe a négocié positivement les deux matches du Bénin et du Rwanda.

- Vous avez joué une mi-temps lors du match amical contre le Burkina Faso où vous avez brillé, mais le sélectionneur ne vous a pas utilisé contre le Bénin et le Rwanda. Quel est votre sentiment ?

- C’est sûr que j’étais un peu affecté, car je voulais jouer, mais je me dois de respecter le choix d’Halilhodzic. Je suis un joueur professionnel et par conséquent, je dois attendre ma chance. Je suis au service de l’équipe et au service du coach.

- Dans quel domaine, à votre avis, vous avez progressé ?

- Il ne faut pas oublier que je suis en sélection depuis 3 ans, ce qui fait que j’ai acquis une certaine expérience. Je me suis adapté à la méthode d’Halilhodzic, c’est pour ça que je pense que je suis apte à garder les bois de la sélection nationale.

- Mais il y a une forte concurrence avec la présence de Mbolhi, Zemmamouche, Cédric et d’autres…

- Je respecte tous les gardiens que vous avez cités, mais j’ambitionne  d’être le gardien numéro un par mon travail et mes sacrifices.

- La sélection algérienne est qualifiée pour disputer le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, comment voyez-vous les chances des Verts dans le play-off ?

- Franchement, je reste confiant  pour une éventuelle qualification pour le Mondial brésilien. Nous avons tous les atouts pour battre n’importe quelle sélection. Il suffit  de garder le même état d’esprit et de tout donner sur le terrain, comme nous l’avions fait contre le Bénin et le Rwanda.

- A votre avis, est-il préférable pour nous d’éviter l’Egypte ou la Libye ?

- Sincèrement, affronter l’Egypte, la Libye ou même la Côte d’Ivoire, ça m’est égal. Pour nous, il n’y a pas de préférence, notre objectif est la qualification au Mondial brésilien, et, incha Allah, on atteindra cet objectif.

K. H.

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