USMBA-Bira : «Je gère un match comme le jeu d’échecs»

Le coach Abdelkrim Bira a été plus clair dans son intervention lors de la conférence de presse, en parlant de la motivation des joueurs qui reste un facteur important pour la réalisation de l’objectif tracé tout en expliquant dans les détails la victoire difficile de son équipe face à l’OM, vendredi dernier.

- Est-il vrai que vous avez décidé de partir après le retard dans le paiement des primes des joueurs ?

- Les volets financier et psychologique sont très importants. Cela a dû avoir une incidence sur la préparation du match de Médéa. J’ai réuni les joueurs pour leur demander de rester concentrés malgré le fait de ne pas avoir touché les primes de l’ASMO et de l’ABS. Quand une équipe joue l’accession, je pense avoir dit qu’en cas d’échec j’assumerai tout, mais puisque l’on est arrivé à ce stade, maintenant, je vois les choses autrement et je dirai que je n’assumerai plus les échecs tout seul, car je ne suis qu’un individu parmi tout un groupe.

- Malgré la non-régularisation des primes de matchs, les joueurs ont bien répondu face à l’OM…

- Les joueurs sont à remercier pour les efforts fournis. Face à l’OM, ce fut un match d’examen, j’ai dit à mes joueurs que le point que nous avions ramené de Bousada n’a pas été acquis facilement et que nous allons le défendre. Les joueurs ont prouvé qu’ils avaient du mental et de la personnalité et, personnellement, je suis très content, car c’est peut-être la victoire qui m’a fait beaucoup plus plaisir par rapport aux deux précédentes contre l’ASMO et le CAB.

- La victoire fut longue à se dessiner en seconde période, n’est-ce pas ?

- L’adversaire a joué d’une façon intelligente, il a fermé tous les espaces, et a procédé par des contres parfois dangereux qui pouvaient nous faire mal. Heureusement, on a un groupe qui sait comment s’acclimater avec les circonstances d’une rencontre.

- Comment expliquez-vous cette difficulté de frapper très fort, et ce malgré que l’adversaire était en infériorité numérique ?  

- J’ai géré mon match, j’ai fait remplacer un défenseur par un attaquant de pointe avec un milieu défensif, ils étaient trois devant, l’OM est une équipe qui joue bien les contre-attaques, des attaques rapides avec de bons joueurs (Tchikou, Belhamri et Djabali) qui nous ont beaucoup gênés. Pour les contrer, j’ai mis trois défenseurs et un milieu récupérateur, et j’ai libéré Bengorine à gauche puis je l’ai fait sortir pour mettre un troisième attaquant pour jouer sur les côtés, on est arrivés à notre fin, en marquant le second but qu’il fallait le gérer par la suite et cela s’applique pour une équipe qui veut accéder. Il y a des détails auxquels il faut prêter attention et chercher l’essentiel dans un match, mais il faut savoir sauvegarder notre équilibre dans l’organisation du jeu, j’ai su comment exploiter cette supériorité numérique en mettant la pression, éliminer la couverture dans l’axe et puis provoquer des fautes sur l’adversaire.

- On a vu votre équipe accéder à un jeu direct, était-ce des consignes de votre part ?

- Quand on joue direct, on cherche les attaquants de pointe sur des balles en profondeur aérien, alors contre l’OM  on cherchait les couloirs de percussion qui étaient un bloc reculé,  bas, et c’est la façon avec laquelle l’OM avait joué, elle n’a pas joué en bloc médium, on ne nous a pas donné des espaces. Quand on a en face une équipe qui joue avec ce bloc bas, il faut réorganiser notre schéma initial.

Quand il y a un anti-jeu, on n’est pas énervé du tout, on a su aussi cibler les forces de cette équipe, on a usé de l’effort physique de la défense adverse, sachant qu’après une pression constante sur l’adversaire, le physique diminue, la concentration aussi ce qui va provoquer l’énervement et les erreurs se multiplient et là on a procédé à des changements judicieux. Belguerfi, un bon attaquant qui sait comment chiper les ballons, Meddahi, un second attaquant rapide, sur le flanc droit d’autant plus que l’arrière gauche est sorti sur blessure, j’ai misé sur un côté où il n’y avait pas de spécialiste. Moi je ne joue pas un match je le gère comme le jeu d’échecs. 

- A quoi pensez-vous désormais ?

- Il faut s’appuyer sur l’objectif essentiel, et que les moyens s’alignent et s’accompagnent, je ne suis pas Trapottoni et on ne possède pas un Baggio. Les primes doivent être réglées à temps, un grand club, dit-on, doit avoir les de gros moyens et les moyens de sa politiques. A ce rythme lent, je ne pourrais pas travailler ainsi.

Je continue ma mission et je n’ai jamais dit que je vais m’arrêter, moi je prépare le plat pour le manger. Ces matchs sont des indices positifs qui démontrent bien qu’on possède un groupe en pleine construction, je persiste à dire que la motivation a un très grand rôle. J’ai parlé d’un grand projet sportif qui demande de gros moyens et si on n’a pas les moyens de cette politique et de cet objectif, on est en train de mentir, il vaudrait mieux s’arrêter là et que chacun prenne ses responsabilités.

M. B.

 

- «Je n’assumerai plus les échecs tout seul»

- «Quand on joue l’accession, les primes doivent être réglées à temps»

 

 

 

 

 

 

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