Gourcuff : «Mes choix sont différents de ceux de Vahid»

Le sélectionneur national, Christian Gourcuff, a accordé un entretien au site de la FIFA durant le quel il est revenu sur plusieurs sujets, notamment sa prise de fonction et le challenge qui se présentait devant lui. Extraits.

Christian Gourcuff a carrément changé de vie après avoir quitté Lorient pour se lancer dans un nouveau challenge pour tenter l’aventure avec la sélection nationale algérienne qui sortait tout juste d’une Coupe du monde réussie sous l’ère de Vahid Halilhodzic. C’était un changement radical pour le technicien qui a passé toute sa carrière en club et majoritairement avec Lorient. Ainsi, le coach dans son entretien à FIFA.com a révélé la difficulté de prendre la relève d’un Halilhodzic qui avait mis la barre très haut en parvenant à faire suer l’Allemagne, qui a remporté pat la suite le titre de championne du monde. Pour le coach, c’était donc plus difficile. «Evidemment, plus compliqué ! Mes choix techniques étaient à l'opposé de ceux de mon prédécesseur, et l'équipe surfaite médiatiquement sur ce succès. Ma prise de fonction a commencé directement sur des éliminatoires, donc il ne fallait pas se louper. Les deux matches contre l'Ethiopie et le Mali ont été excessivement importants. C'était un nouveau départ, donc il fallait afficher les choix tactiques sur lesquels j'entendais travailler, et le faire avec suffisamment de tact pour qu'il y ait une continuité. J'estime que ça a été bien fait, étant donné que les qualifications se sont bien passées. J'avais aussi un avantage, et c'était aussi une des conditions de mon engagement avec l'Algérie, c'était que je percevais la sensibilité des joueurs assez proche de la mienne. Ça n'était pas une garantie, mais ça a été un élément supplémentaire qui m'a poussé à m'engager.»


 

«Les joueurs algériens respirent le foot»
Continuant dans son analyse, le coach est revenu sur les caractéristiques de ses joueurs et ne se gêne pas pour louer cet état d’esprit même si ce n’est toujours pas évident, notamment pour gérer les humeurs en compétition officielle pour ceux qui ne jouent pas. «Sur le plan technique, le ballon est au centre de leur plaisir de jouer. Des garçons comme Yacine Brahimi ou Sofiane Feghouli respirent le foot et la joie de jouer. Sur le plan humain, j'ai découvert une sélection avec beaucoup de fraîcheur. Je ne veux pas idéaliser non plus, mais cette fraîcheur émotionnelle m'a beaucoup surpris au départ. J'ai trouvé une richesse dans les échanges qu'on ne trouve plus dans les clubs de Ligue 1, par exemple. Ça me fait beaucoup de bien. Il y a beaucoup d'ambiance, de joie de vivre et de vie dans ce groupe. Après, il y a évidemment d'autres problèmes qui se posent en compétition, comme la frustration chez ceux qui ne jouent pas, mais ça c'est dans toutes les sélections. D'une façon générale, j'insiste sur l'esprit collectif, sur le fait d'avoir du plaisir à jouer l'un avec l'autre, de jouer l'un pour l'autre. Le plaisir de jouer ensemble passe par des devoirs envers son partenaire. A partir du moment où c'est accepté, on peut avancer. S'il n'y a pas de sensibilité par rapport à ça, tout ce qu'on peut mettre en place sur le plan tactique sera toujours un peu bancal.»

 

«On avait les moyens de gagner la CAN»
Lorsqu’il a été interrogé sur la dernière CAN en Guinée équatoriale, le sélectionneur national a une fois de plus affirmé que son équipe aurait pu remporter le trophée. «C'était enrichissant à beaucoup d'égards. Sur le plan de la compétition elle-même on sait bien que les conditions étaient difficiles, avec des terrains plus favorables aux équipes qui avaient des arguments athlétiques. Même si on s'y attend, on est toujours un peu surpris du changement par rapport aux conditions que l'on peut connaître en Europe. La CAN a été une déception parce que je pense qu'on avait les moyens de l'emporter. Ça s'est joué en quarts contre le futur champion, mais c'est un match où on a fait trop d'erreurs sur le plan défensif pour passer, même si, à mon avis, on s'est montrés supérieurs à notre adversaire. J'ai des regrets, parce que je sais qu'en avançant on allait forcément évoluer sur des terrains plus adaptés à notre football.»

I. Z. 

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