L1 : LES FAITS DU FOOT

MOB-CSC : équilibré, match nul USMB-MCA : avantage MCA, à huis clos JSS-RCA : favorable à la Saoura ASMO-DRBT : victoire de l’ASMO.

Le mot de la semaine : «Pression»

 

Si ailleurs les mots ont un sens, chez nous les mots vont dans tous les sens. Le mot pression au sens figuré veut dire «force s’exerçant sur une personne ou un groupe en influençant d’une manière ou d’une autre le comportement individuel ou groupal, soit dans le sens où s’exerce la pression, soit en suscitant des réactions à la pression ou des réactions négatives». Notre football national est sous pression, les clubs sont sous pression des supporters, les joueurs jouent sous pression, les arbitres ont une pression terrible de tout le monde, les médias mettent la pression quotidiennement, mais pourquoi autant de pression ? A qui profite cette compression ? Mon impression est qu’il faut aller volontairement vers une dépression.

 

Le Dilemme de la semaine

Comment peut-on se préparer pour un match de championnat professionnel sans savoir sur quel terrain on va jouer ? Ni le club local ni le club visiteur ne peut vraiment avoir une approche méthodique du match, sachant qu’entre un terrain synthétique et un terrain en gazon naturel, la différence est de taille. Comment s’organise un club de L1 (sans terrain fixe) pour accueillir une rencontre de football professionnel vu que la désignation du stade accueillant n’est connue que tardivement et peut changer à tout moment ?

Comment peut-on avoir une gestion économique avec retour sur l’investissement en changeant de stade régulièrement, en se privant d’une partie des pourvoyeurs de fonds (partenaires économiques, télévision, abonnés) ?

Et la notion identitaire (club, ville, couleurs, stade, histoire) de nos clubs dans tout ça ?

 

La Chronique de la semaine

Chronique d’un stade pas comme les autres

Cheraga ! Le cinq ! Le tribunal ! Le cimetière ! Tels sont les appellations usitées par toute une génération qui a grandi avec le temple du football algérien, un stade qui nous a procuré tellement de joies, une enceinte familière à tous les supporters algériens. Raconter l’histoire du 5-Juillet, c’est raconter un peu notre histoire, c’est narrer les exploits légendaires d’hommes restés gravés dans la mémoire collective, c’est se souvenir du bien-faire algérien, mais aussi, une histoire de dégradation continue, une gestion chaotique, des scandales à répétition, des responsables peu responsables à responsabilité limitée, de tragédies humaines. En effet, ce stade ne laisse jamais indiffèrent !

Inauguré en 1972, il abrita plusieurs grandes manifestations sportives ; la sélection maghrébine a eu le privilège d’animer les premières rencontres, emmenée par Lalmas, Faras et Chekroun face au grand Milan AC et au légendaire Palmeiras.

Première grande sensation en 1975 en finale des Jeux méditerranéens face à la France : victoire (2-1) des Verts face à l’ex-colonisateur. Un grand Betrouni, un but de Menguelti et une explosion de joie indescriptible, que de symboles !

Et que dire du fameux MCA-Hafia Conakry (3-0) en finale retour de la Coupe d’Afrique des champions en 1976 ? Les Bachi, Bachta, Bousri et autres Betrouni ont marqué à jamais de leurs empreintes l’histoire de ce stade.

Les Jeux africains de 1978 consacrèrent les Verts, encore une fois, sous la houlette de Mekhloufi-Soukhane avec Draoui à la baguette.

La grande épopée de l’EN avec son lot de grands matches, de grandes équipes, de joueurs de légende, d’entraîneurs mythiques : le Real de Madrid, Manchester United, FC Porto, Fluminense, le Perou, la Juventus, Aston Villa - excusez du peu - Platini, Boniek, Futre, Cubillas, Robson, Santaina, pour ne citer que ceux-là, Trapatoni, Maturana, Artur Jorge, etc.

 Des finales de Coupe d’Algérie mythiques : MCA-USMA (4-2), MPA-ASCO (4-3), JET-WKF Collo (1-0), CRB-O Médéa (2-1), CR Beni-Thour-WAT (2-1) avec de scénarios hitchcockiens et des affluences record pleines de couleurs et de convivialité.

Des matchs de championnat ou de coupe ont également écrit leur part d’histoire, des derbys à gogo, des prouesses techniques, des chants, des tifos, des ambiances colorées, du spectacle, des buts, le récital de Bencheikh face à la JSK (3-2) en Coupe d’Algérie, le retourné de Bouiche (MCA) face au CRB, Yahi (CRB), qui se met sur le ballon face à l’USMH en coupe, le toucher de balle de Belloumi à chacune de ses apparitions.

Le bouquet final fut certainement la victoire de la sélection algérienne en 1990 lors d’une CAN magnifiquement organisée : 5 matchs, 5 victoires, des buts, du spectacle, un stade archiplein, les Madjer, Menad, Saïb et Oudjani sous la houlette de Kermali ont offert à l’Algérie le plus beau sacre (et le seul titre africain).

Après ce flashback plein de joies et d’émotions, le stade du 5-Juillet vivra ses vaches maigres avec ses rénovations continues, des fermetures à répétition, son changement de pelouse catastrophique les unes après les autres, avec en somme la plus grande honte de son histoire et avec le fameux match face à la Bosnie joué sur une patinoire, un champ de patates, on a touché le fond.

Les responsables se sont succédé, le résultat est le même, des décisions étranges, des discours fleuves, des morts sur la conscience et une attente désespérée de milliers de supporters nostalgiques ou de jeunes qui n’ont jamais eu le plaisir d’y vivre leurs légendes personnelles.

L’ouverture de l’enceinte emblématique ne fera que du bien aux clubs, aux supporteurs, aux joueurs, aux médias, à l’équipe nationale qui retrouvera son stade mythique qu’elle n’aurait jamais dû quitter par ailleurs.

On a tous quelque chose en nous du 5-Juillet, un stade pas comme les autres.

 

 

LA DECLARATION DE LA SEMAINE : Hillal Soudani

«Demandez au coach pourquoi je suis sur le banc»

Pourquoi Soudani a-t-il réagi de la sorte ? Lui le récidiviste, il n’avait pas accepté son statut de remplaçant à la CAN 2015. Dans le fond, un joueur professionnel n’a pas le droit de discuter le choix de son entraîneur, ce n’est pas de ses prérogatives, mais dans la forme, sa mise à l’écart l’a surpris, car il était prévu qu’il commence le match sachant que Mahrez a été incertain. Réaction légitime pour l’actuel meilleur buteur de la sélection et sa réponse fut sur le terrain en inscrivant deux buts.

 

La question du lecteur : Nesrine Meguetounif, 20 ans, étudiante journalisme, Alger

Pourquoi Gourcuff ne compte pas sur les joueurs locaux ?

Réponse : Tous les sélectionneurs qui se sont succédé à la tête de l’EN depuis une décennie n’ont pas compté sur les joueurs locaux ; ce qui dénote d’un côté la faiblesse du produit local et de sa non-compétitivité sur le plan international, avec une quasi inexistence d’une politique de formation de  joueurs et, de l’autre côté, c’est une politique prônée par la FAF, à savoir monter une équipe nationale compétitive à tout prix. Une stratégie offensive à la recherche de joueurs algériens là où ils sont. Les avantages : joueurs bien formés, compétitifs, attractifs médiatiquement et économiquement. Les inconvénients : un football algérien à deux vitesses, des joueurs locaux démotivés, une équipe nationale qui ne représente nullement le football national.

Gourcuff ne fait qu’appliquer cette politique en faisant semblant de suivre les joueurs locaux dans un championnat ennuyeux et d’un faible niveau.

 

La révélation de la semaine : Khalfallah Hichem (USMH) 22 ans

 Encore un jeune joueur formé à l’ASMO ; les dirigeants harrachis ont réussi un bon coup en le dénichant au SA Mohammdia. Ce pur gaucher de 22 ans, fin techniquement, dribbleur racé, vif, explosif, évolue aisément à gauche ou à droite et même derrière l’attaquant de pointe ; il a inscrit plusieurs buts lors des matchs de préparation et  fait un très bon début de championnat où il est en train de s’imposer comme titulaire indiscutable dans l’échiquier de Charef. S’il confirme, il sera la révélation de notre Ligue 1 et tapera rapidement à la porte de l’EN  des U23.

 

LE GRAND FORMAT

USMH-NAHD (2-0) : une parodie de football 

Note du match : 6/20

Arbitrage de M. Bekouassa : Excellent 16/20

Le jeu : Pour la réouverture du temple du football algérien qui a fait peau neuve à cette occasion, avec une pelouse digne des grandes arènes européennes, Harrachis et Nahdistes nous ont offert une parodie de football. Un match ennuyeux et pauvre techniquement. Sur un rythme très lent, les 22 acteurs n’ont jamais réussi à hisser leur niveau d’un ton. Quel gâchis ! Que de maladresses !

Que retenir de cette empoignade sinon les deux buts des Harrachis inscrits par Meziane en fin de la première mi-temps et Harrag sur penalty à la fin du temps réglementaire. A part ça, l’USMH a fait de l’USMH : possession du ballon, jeu dans la largeur  manquant de profondeur, mais surtout de milieu relayeur capable de changer de rythme sur les transitions offensives. Disposés en 4-2-3-1 avec bloc équipe médian, dans l’entrejeu Ait Ouamer, trop seul, ne trouvant pas les décalages, Younes pas du tout inspiré, et Koumbassa transparent, des latéraux freinés par les milieux excentrés du NAHD, dans l’ensemble ce qu’a fait l’USMH était plus cohérent.

En face, les Nahdistes sont passés complètement à côté ; disposés en 4-2-3-1 aussi qui s’est transformé en 4-1-2-3 parfois quand le bloc équipe se positionnait en zone médiane afin de récupérer le ballon assez haut, mais un manque de symétrie entre les lignes et entre les joueurs à la récupération du ballon ou en situation offensive, en plus du déséquilibre flagrant du milieu de terrain où l’on dénombrait trois gauchers avec des profils similaires (Allag, Metref et Ouali).

Manquant de fraîcheur physique, le Nasria n’a jamais réussi à inquiéter l’arrière-garde harrachie  défensivement très fébrile à l’image de Zeddam, Guebli, Herida et Allali (4 défenseurs centraux). Sur le but de Meziane qui a eu le temps de mettre une tête, de récupérer le ballon et de la mettre tranquillement au fond.

Les changements n’ont rien apporté de part et d’autre ; l’USMH a mérité sa victoire en faisant le minimum et surtout l’essentiel. Quant au NAHD, au vu de la prestation générale, il y a lieu de  s’inquiéter tellement rien ne va plus à tous les niveaux.

LES JOUEURS : USMH

Chaal *** : Un match paisible pour le portier harrachi ; une seule intervention réelle en seconde période ; rassurant, doit améliorer son jeu au pied.

Boulekhoua *** : Très sobre défensivement, beaucoup moins offensif qu’à son habitude, il gagnerait à canaliser sa fougue.

Harrag *** : Il a trouvé du mal à se situer, il a été malmené parfois par son vis-à-vis, meilleur en 2e période, un bon pied gauche, très fin techniquement, il a inscrit un but, encourageant.

Lebihi  *** : Solide, bien placé, relance appliquée, il est vrai face à une faible adversité, il manque de vitesse et tout  juste dans le jeu aérien.

Bouguideh *** : Match correct, pas grand-chose à faire défensivement, bonne relance, un élément rassurant.

Ait-Ouamar *** : Le capitaine des Jaune et Noir a beaucoup couru, il est quand même meilleur avec que sans ballon ; en 1er relanceur, il ne trouva que rarement de la profondeur, il gagnerait parfois à jouer long et à basculer le jeu ; il est trop prévisible, sorti sur blessure.

Boucherit *** : Il s’est contenté de colmater les brèches dans l’entrejeu, peu en vue en situation offensive.

Younes *** : Pas très inspiré, beaucoup de déchets techniques inhabituels, il n’a pas pesé offensivement, il dézone trop et déséquilibre l’organisation de son équipe.

Coumbassa *** : Prestation moyenne, ses prises de balle ne sont pas un modèle du genre, manque d’automatismes avec ses partenaires, quelques bonnes choses, mais insuffisant pour un joueur évoluant dans la zone de déséquilibre.

Meziane **** : Opportuniste à souhait, une occasion, un but, son gabarit lui a permis de peser sur la défense adverse ; des déplacements intéressants, un profil d’attaquant moderne, une bonne pioche.

Khalfallah **** : Le meilleur des 22 sans conteste, un pied gauche magique, des gestes techniques de haute facture, une passe décisive, auteur d’un très bon match. Une bonne vision du jeu, habile techniquement, il a le défaut de ses qualités, il garde un peu trop le ballon et doit muscler un peu plus son jeu.

NAHD

Boussouf ** : Pas du tout rassurant, planté sur sa ligne sur le 1er but, très fébrile dans ses sorties aériennes, un jeu au pied défaillant, mauvaise soirée.

Allali *** : Seul défenseur à avoir surnagé, il a contenu son adversaire direct, sobre et sans fioriture.

Herida ** : Il a eu toutes les peines du monde à défendre sur Khalfallah, peu agressif, neutre offensivement, meilleur dans l’axe.

Guebli ** : Lent, un placement douteux, une relance approximative, la bonne volonté ne suffit pas dans le haut niveau.

Zeddam * : Complètement à côté de la plaque, on est loin du joueur du MCA, rugueux, solide, serein, on a affaire à un défenseur fébrile, sans repères, sans âme, match catastrophique.

Allag ** : Dominé par les milieux adverses, il est loin de son rendement habituel ; son positionnement pas clair, il a raté son match.

Metref ** : Neutre et sans attrait, aucune influence sur le jeu de son équipe, amoindri physiquement. Où est le vrai Hocine Metref ?

Ouali * : Quel gâchis ! RAS, perdu de vue, un joueur avec autant de qualités. Il a touché peu de ballons, il devait sortir avant tellement il ne servait pas à grand-chose.

Ouhada ** : Il n’a fait que de défendre, inexistant offensivement.

Benayad *** : Le seul qui a tenté de faire des choses intéressantes, dynamique, percutant et une justesse technique notable ; très peu alimenté, un match frustrant avec un but refusé, il aurait pu être le sauveur de son équipe.

Gasmi ** : Rien à se mettre sous la dent, aucun ballon exploitable, son problème, c’est qu’il décroche trop, plus de profondeur dans le jeu, il court partout ; il a de la volonté mais ce n’est pas un attaquant de pointe. Il gagnerait à jouer plus simplement. Un joueur d’expérience comme lui devrait discipliner plus son jeu.

 

Homme du match : Khalfallah (USMH)

 

Coaching  

Charef **** : Cohérent, choix des joueurs et plan de jeu, une assise défensive solide, il ne manque que de la vitesse et du changement de rythme dans la zone de déséquilibre pour espérer déformer le bloc défensif adverse, afin d’avoir une animation offensive plus efficiente. Ses changements ont apporté un plus. Il a été serein sur le banc et ça se transmet.

 

Iaïche ** : Il a vécu une semaine difficile pour les raisons que l’on sait, il a eu le courage et a agi en véritable professionnel en coachant son équipe, bravo !

Par contre, certains choix sont très discutables : 4 défenseurs centraux, 3 milieux gauchers avec le même profil, pas de vrai attaquant, le plan de jeu était simple, récupérer et placer des attaques rapides, le jeu penché à droite, pas de profondeur, les changements n’ont rien apporté. Il est resté sur son banc, son adjoint a essayé tant bien que mal de booster son équipe, rien à faire, un jour sans.

 

Les affiches du jour

 

CRB-JSK : Confirmation du Chabab, les Kabyles dos au mur 

En recevant la JSK dans son antre d’El Annassers, le CRB voudra coûte que coûte confirmer son excellent début de saison. Un moral au beau fixe, le retour de ses supporteurs, le statut de leader et la forme affichée par Derrag and Co sont des éléments qui permettent de l’avancer. Alain Michel comptera sûrement sur le même onze, à un ou deux joueurs près, qui a terrassé le NAHD lors de la journée précédente. Asselah reprendra logiquement sa place, Nemdil et Chebira en latéraux, Cherfaoui et Khelili dans l’axe de la défense, dans l’entrejeu, Ngomo et l’excellent Draoui, Bouazza et Derrag dans l’animation offensive, et Nekkache, Aoudou en finisseurs. Pour une organisation en 4-2-3-1 qui se transforme en 4-4-1-1 à la perte du ballon, beaucoup de variantes s’offrent au coach belouizdadi. Un bac de touche compétitif et profond, les Rebih, Yahia-Cherif, Bougueroua sont là pour apporter des options offensives. La fraîcheur physique de cette formation est palpable grâce à l’excellente préparation concoctée par le préparateur physique Salim Zaâbar.

Incontestablement, les Rouge et Blanc sont favoris, mais attention à la réaction des Kabyles.

De son côté, la JSK a été ébranlée par une succession de tentatives de déstabilisation, le changement de l’entraîneur, le comité de sauvegarde, la sortie de Rial, l’affaire gravissime de Yesli. C’est trop pour une équipe qui doute déjà après trois journées, avec deux défaites à domicile et un nul à l’extérieur, 0 but au compteur et un moral à plat.

Le nouvel entraîneur Bijotat, qui coachera réellement son 1er match, alignera probablement l’équipe suivante à un joueur près : dans les buts Doukha , à droite Ziti, à gauche Medjkane, dans l’axe, Malo, Rial, au milieu du terrain Raiah, Seddiki, Boumechra, en milieu excentré Aiboud et Rahal et Diawara en pointe. Un dispositif en 4-2-3-1 avec une animation offensive en 4-3-3. Les solutions de rechange ne sont pas très nombreuses, mais des jeunes tels que Gagaa, Hantat, Ferguene peuvent apporter un plus.

Un déplacement périlleux dans l’état actuel des choses qui, plus est, face à sa bête noire ; il faudra sortir le grand jeu, redoubler d’effort et un coup du destin.

 

MOB-CSC : équilibré, match nul

 

USMB-MCA : avantage MCA, à huis clos

JSS-RCA : favorable à la Saoura

ASMO-DRBT : victoire de l’ASMO.

 

Tags:

Classement