Ainsi, le 7 à 0 face à la Tanzanie n’a pas suffi au Breton pour qu’il change son organisation de jeu. Pourtant, tout le monde sans exception, y compris Gourcuff lui-même, était d’accord pour dire que jamais la sélection n’a fourni une prestation aussi parfaite que ce jour-là. Brahimi, à gauche, a réalisé son meilleur match en sélection. La même chose peut-être dite de Mahrez et Slimani. Pour ce qui est de la défense et du milieu de terrain, jamais au grand jamais elle n’a été aussi rassurante, aussi sereine et aussi tranquille que face à la Tanzanie qui avait pourtant un certain Samata à la pointe de son attaque.
Fébrile même avec Bentaleb-Taïder
Pour se justifier et comme argument principal, Christian Gourcuff dira qu’avec un grand Bentaleb et un Taïder au summum de sa forme, le milieu «serait stabilisé». «Notre problème est au niveau de la récupération. Quand Bentaleb récupérera de sa blessure et que Taïder retrouve sa forme, on n’aura pas besoin de Medjani au milieu» expliquera-t-il. Et si ce n’est pas le cas, Que fera-t-on ? Devrons-nous retourner au 4-1-4-1 avec Medjani comme sentinelle ? Et puis, Bentaleb et Taïder étaient époustouflants lors de la CAN 2015 en Guinée équatoriale, ça n’a pas empêché pour autant le Ghana, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud de percer notre défense avec une facilité incroyable. C’est pour dire que l’argument avancé par l’ancien entraîneur de Lorient n’a pas convaincu grand monde. Le départ à la retraite de Lacen est peut-être pour quelque chose, mais le tandem Taïder-Bentaleb est loin de pouvoir sécuriser notre arrière-garde des Verts.
Serait-ce à cause de Feghouli ?
Il y aurait donc une autre raison qui pousserait Christian Gourcuff à rester fidèle à son schéma initial. Certains spécialistes pensent, ils y sont même convaincus, que ça aurait un rapport direct avec Sofiane Feghouli, absent lors du match retour face à la Tanzanie. En effet, le numéro 10 algérien n’a pas pris part à la balade face aux Taïfa Stars. Ceci a permis à Ryad Mahrez d’évoluer à droite, son poste de prédilection, mais aussi à Yacine Brahimi de jouer à gauche comme avec Porto. Mesloub, qui a jusque-là bricolé comme milieu récupérateur, a fait son meilleur match sous les couleurs nationales en évoluant comme relayeur. Il faut dire que les Verts ont bien tourné ce jour-là, et ce, malgré l’absence d’un pilier de cette équipe, Sofiane Feghouli en l’occurrence. La logique dit : on ne change pas une équipe qui gagne, apparemment, Gourcuff n’y adhère pas. Il est même prêt à tout chambouler, quitte à faire évoluer ses meilleurs joueurs dans des postes qui ne sont pas les leurs pour ne pas à avoir à faire le choix entre Feghouli et Mahrez. Il est vrai ces deux joueurs sont incontournables, il est vrai aussi que d’aucuns ne souhaitent voir l’un d’eux sur le banc, néanmoins, la situation et l’enjeu exigent à ce que Mahrez et Brahimi jouent sur les couloirs. Le match de la Tanzanie et le résultat final de la rencontre l’exigent. On ne va pas donner des solutions à Gourcuff, parce que d’abord, on n’en est pas apte, mais aussi parce que le coach national est payé gracieusement pour en trouver. Mais ce qu’on pense pouvoir faire, c’est de dire que les grands entraîneurs qui coachent de grandes équipes, donc de grands joueurs, sont appelés à chaque match à faire des choix difficiles, impossibles même et ils le font, sinon, ils trouvent des solutions moins dangereuses. (Changer le poste à un joueur-clé est mieux de changer toute une tactique et les postes de plusieurs joueurs pour permettre à un seul joueur de commencer les rencontres, ndlr). Qu’il fasse jouer Feghouli dans l’axe derrière Slimani tout en laissant Brahimi et Mahrez sur les couloirs, ou mette Mahrez ou Feghouli sur le banc, on s’en fout, l’essentiel est que Gourcuff nous prouve qu’il a les choses en main et qu’il est capable de mener cette équipe, et surtout assez courageux de prendre des décisions fermes à l’encontre de certains joueurs pour le bien de la sélection.
- A. B.
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