Antar Yahia : «Je vis une injustice à Angers»

Le héros d’Omdourman souffre au SCO Angers. Il n’a pas figuré une seule fois dans les 18, cette saison. Antar Yahia ne supporte plus cette injustice qui lui commande de changer de club au prochain mercato.

On ne vous voit plus dans l'effectif du SCO Angers, que se passe-t-il ?

On m'a fait comprendre en début de saison que ce serait difficile pour moi, après ma longue indisponibilité pour blessure. Je suis un compétiteur et, ce discours, je l'ai entendu plusieurs fois dans ma carrière. Mais on m'a appris aussi que le travail finit toujours par payer. Seulement, pour que le travail soit payant, il faut avoir des chances égales. Aujourd'hui, ce qui est frustrant, c'est ce sentiment d'injustice qui m'anime. Comme j'ai encore envie de jouer, je me dis que l'aventure avec Angers doit se terminer, ici.

L’équipe marche bien, c’est peut-être pour cette raison que le coach ne fait pas appel à vous ?

Je sais que l'équipe tourne très bien, il y a de très bons résultats, je n'ai pas la prétention de vouloir venir et tout chambouler, même en début de saison. Au contraire, j'ai toujours été derrière l'équipe, j'ai fait mon travail dans le vestiaire. Mais quand on te met avec l'équipe réserve et que ton statut ne change pas, même si tu es bon et que tu marques, il y a problème. Je ne suis pas un joueur de réserve parce que j'estime avoir fait ce qu'il fallait faire dans ma carrière pour mériter un minimum de respect. Alors je me dis que je peux quand même figurer dans les 18. Or, il n'y a jamais eu de place pour moi même dans cette liste.

Vous n’avez jamais été convoqué avec l’équipe première, cette saison ?

Oui, on ne m'a jamais mis dans les 18 depuis le début de saison, même si je réalisais des performances entre-temps avec l'équipe réserve. Que je fasse de bons matches ou pas, ça ne changeait rien. A un moment donné, on le vit comme une injustice de la part du club.

Votre président est d'origine algérienne, a-t-il essayé de faire quelque chose ?

Mais ce n'est pas parce que nous avons la même origine qu’il doit me faire un cadeau. Auparavant, je n'avais jamais eu de président algérien, mais cela ne m'avait pas empêché de jouer.

Votre souci est-il avec le président ou avec l'entraîneur ?

Pour moi, c'est pareil : c'est le club. Là où j'ai eu tort, c'est peut-être de croire en début de saison qu'avec le travail je pouvais faire tourner les choses en ma faveur et apporter mon expérience au groupe. C'est vraiment dur et, aujourd'hui, je vis une injustice comme je n'en ai jamais connu dans toute ma carrière. J'ai encore un ou deux ans, au moins, devant moi à jouer en tant que défenseur central, je ne peux pas tout le temps évoluer en réserve sans jamais apercevoir le groupe professionnel. Et ce qui est le plus frustrant, c'est de ne pas être traité à chances égales.

Donc, vous allez quitter Angers ?

Oui, je pense que les choses sont claires, je suis obligé de partir. Ce sera à moi de trouver une solution au prochain mercato. Je suis ouvert à toute opportunité. J'ai beaucoup travaillé physiquement pour revenir et je sais que je peux encore donner beaucoup.

H. D.

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