Ali Fergani, l’ancien capitaine d’équipe de la JS Kabylie, explique pourquoi les Canaris devraient être le second représentant algérien en coupe de la CAF, la saison prochaine. Ses arguments sont tranchants.

La coupe d’Algérie ne va sans doute pas se poursuivre, de ce fait la JSK devrait être le deuxième représentant algérien en coupe de la CAF, n’est-ce pas ?
Oui, la JSK devrait représenter l’Algérie en coupe de la CAF, et je vais vous dire pourquoi. Les propositions ne sont pas très claires. Il est vrai que la Fédération s’appuie sur le Conseil scientifique pour envisager la suite. Mais, moi, je ne comprends pas une chose. En Tunisie et au Maroc, on joue, on aurait donc dû jouer aussi en Algérie, cela me semble clair. C’est anormal. Le fait d’avoir sondé les membres de l’assemblée générale pour décider du sort du championnat a été une bonne solution, cela a donné une couverture à la FAF. Mais pourquoi ne pas en avoir fait de même avec la coupe d’Algérie ? On est toujours dans le bricolage.

Mais on sait que la coupe d’Algérie dépend aussi de la présidence de la République qui arrête la date de la finale…
D’accord, mais jusqu’à quand va-t-on attendre ? Amon sens, comme on a opté pour l’arrêt du championnat, on doit en faire de même avec l’épreuve populaire.

On doit donc prononcer officiellement l’arrêt pour la coupe d’Algérie, c’est ça ?
Oui. S’il ne restait que la finale, cela ne poserait pas de problème, à la reprise du championnat on la jouerait. Et encore, la FAF doit donner les noms des représentants algériens en coupe d’Afrique avant la 31 août 2020. Donc, arrêtons tout simplement. De toute façon, même la coupe d’Algérie n’a plus de goût, les décideurs doivent laisser la fédération faire son choix. Après, on devra passer à une autre étape. Parce que, là, on ne sait même pas quand va reprendre le championnat. Comme il faut six semaines de préparation, cela va être un peu juste puisque les clubs sont à l’arrêt depuis longtemps.

Les plages viennent d’être rouvertes, le foot, lui, attend toujours sa rentrée…
Oui, en plus les matches se jouent à huis clos, donc ça pose moins de soucis qu’au niveau des plages. Les championnats d’Allemagne, d’Espagne, d’Angleterre et d’Italie sont tous allés à leur terme et on a joué partout sans public. N’allons pas loin, regardons juste nos voisins. Les Tunisiens et les Marocains sont en train de jouer, nous on les regarde. Je crois que ça dépasse le cadre sportif. Chez nous, tout est politisé.

La JSK a enregistré plusieurs jeunes recrues, cela vous enchante…
Je ne sais pas si cela est dicté par le budget de fonctionnement ou pas. Si la JSK avait prôné une politique de formation, on doit rappeler qu’il faut du temps pour former des jeunes. Qu’on ne me dise pas qu’on peut le faire en deux ans, ce n’est pas vrai. Penser à rajeunir l’effectif est une bonne chose. Après, il ne faut pas se tromper sur les joueurs qui arrivent. Aussi, il faut encadrer ces jeunes avec une colonne vertébrale solide. Si on a une dizaine de jeunes, il faut une quinzaine d’éléments expérimentés en leur compagnie. Il faut dire que la JSK ne joue pas pour se maintenir uniquement, elle joue normalement pour les titres. Donc, plus on rajeunit, moins on a de chances de remporter des trophées. Demain, si la JSK joue la coupe d’Afrique, elle sera attendue dans les coins de rue. Alors, il faut y aller de manière modérée.

H. D.