Hichem Chérif : «J’ai déposé plainte contre le beau-frère du président»

L’attaquant du MCO fut abattu et déprimé par l’agression dont il a été victime, ce jeudi, jurant de ne plus remettre les pieds au MCO.

 

Hichem, qu’est-ce qui s’est passé réellement jeudi ?

En arrivant au stade, il y avait une personne, un proche du président, qui rodait aux abords du terrain. Cette personne ne cessait d’insulter les joueurs ; après elle s’en est prise à moi et à Heriat. Ne pouvant supporter une telle humiliation, je lui ai répliqué en lui demandant pourquoi s’acharne-t-il sur moi. Il m’a répondu que je suis l’un des instigateurs qui a poussé les joueurs à faire la grève ; ce qui est faux. La veille, je me suis rendu chez le président pour lui demander de me verser deux salaires et la somme de 50 millions restant du montant d’une ancienne dette.

Vous avez également demandé la résiliation de votre contrat…

J’ai fait cette demande au président mais en contrepartie, j’’étais prêt à me désister de deux mensualités. Revenons à l’incident de ce jeudi ; ce qui m’a affecté le plus, c’est le fait que cette personne est le beau-frère du président. En plus ce dernier, qui était installé dans la tribune officielle, n’a pas réagi. C’est vraiment grave ce qui est passé jeudi !

Quelle était la réaction des autres joueurs ?

Ils sont tous sous le choc ; déjà cet intrus ne devait pas approcher l’équipe. Pour votre information, j’ai déposé une plainte au niveau de la sûreté de wilaya.

Etes- vous allé au commissariat avec Heriat ?

Non, mais il m’a dit qu’il allait déposer sa plainte après dans la soirée (entretien réalisé jeudi soir) ; cette personne qui m’a agressé, je ne la lâcherai pas !

Après, vous avez appelé des personnes qui sont venues au stade pour vous… venger ?

Dans la tribune officielle, il y avait mon frère et un ami ; lorsqu’ils ont vu la scène, ils ont appelé des amis, lesquels effectivement sont arrivés quelques minutes après sans toutefois se bagarrer avec quiconque puisqu’ils sont repartis après, lorsque je me suis dirigé au commissariat.

C’est une triste fin de saison à laquelle on assiste malheureusement au MCO…

Les joueurs n’y sont pour rien, allez poser cette question au président ! On cherche à me coller l’étiquette de joueur qui crée la zizanie dans le groupe, ce qui est faux !

Le président a-t-il déclaré que vous êtes l’un des principaux  instigateurs de la grève ?

Le problème est qu’il croit à tout ce que lui rapportent ses proches ; hélas ces derniers, au lieu de lui rapporter la vérité, ne font que casser du sucre sur le dos des joueurs ; ils ont fait aussi cette sale besogne avec les précédents présidents. Ce qui est certain, une fois la saison finie, je vais citer nommément cette personne qui est en train de mener le club à la dérive en rapportant des mensonges à Baba.

 

                        M. S.

Baba : «C’est lui le fautif»

Pour Ahmed Belhadj regrette cet incident, mais qui toutefois apporte quelques précisions sur ce qui s’est passé jeudi, voici sa version : « Tout d’abord, je précise que mon beau-frère Mahi est un employé du club. Alors qu’il accompagne partout l’équipe, maintenant on le décrit comme un étranger au club, c’est du n’importe quoi. » Revenant sur le déplorable incident entre son beau-frère et le joueur Hichem Chérif, le président relate les faits : « Mon beau-frère s’est approché des joueurs pour les réprimander à propos de leur acte irréfléchi (grève) ; cela n’a pas plu à Hichem Chérif qui a l’a insulté et tenté même de l’agresser. En tout cas, cet élément payera chèrement son acte », prévient Baba qui accuse ouvertement  Hichem Chérif. « Qu’est-ce qu’il faisait mercredi chez un membre de l’opposition ? On est au courant de tout », se lamente le président.

 

                   M. S.

Où va le MCO ?

 

Par M.STITOU

Le MCO vit une grave crise en cette fin de saison, alors que, sportivement, l’équipe a assuré son maintien. Ahmed Belhadj est confronté, depuis qu’il préside le club, à sa première crise avec cette grève inattendue des joueurs qui campent sur leurs positions. « On ne reprendra l’entraînement qu’une fois la direction aura débloqué les salaires », insistent les joueurs qui se présentent depuis mercredi au stade, mais refusent de s’entraîner. Présent au même endroit, le président touché dans son orgueil ne fait aucun effort pour dénouer la crise. « Je ne négocierai avec personne, mais qu’ils (joueurs) sachent qu’ils ont terni l’image du club à travers leur comportement scandaleux », ne cesse de déclarer le président depuis que l’équipe est en grève.

« Voilà pourquoi j’ai bloqué les salaires »

Après avoir promis de verser deux salaires aux joueurs, il y a 15 jours, contre toute attente, Baba a décidé de différer cette opération pour plus tard. «Vous toucherez les salaires après le match de l’avant-dernière journée », annoncera le président aux joueurs. Ces derniers, qui doutent fort que leur président tienne ses engagements, d’autant qu’il répète à qui veut l’entendre qu’il est démissionnaire et craignent de ne rien toucher, entament cette grève. Toutefois pour le président, la décision de reporter le déblocage des salaires fait suite à ce qu’il a entendu. « On a eu vent que des joueurs, une fois payés, allaient bouder les matches qui restent. Le MCO est un club qui a de tout temps respecté l’éthique sportive afin de ne léser aucune des équipes qui luttent pour le maintien. Si on se présente avec une équipe bis contre Tadjenanet, que vont dire les autres clubs concernés par le maintien ? Par précaution, une fois qu’on m’a mis au parfum des intentions des joueurs, j’ai décidé de ne verser les salaires qu’après l’avant-dernière rencontre du championnat. Sinon les chèques de banque ont été établis depuis le 18 mai », expliquera-t-il. Toujours est-il que si aucune des deux parties ne met pas un peu d’eau dans son vin, cette crise ne connaîtra pas de dénouement.

 

                  M. S. 

Sebbah se démarque

Après Natèche, qui a été clair avec ses coéquipiers mercredi (« Moi, quand j’ai un problème, je le réglerai seul »), Abidine Sebbah lui aurait emboité le pas. En effet ce dernier, contrairement au reste du groupe, n’a pas perçu les deux salaires versés au mois de décembre. A l’époque, il était blessé. Tandis que ses coéquipiers ont déjà perçu six mensualités, Sebbah n’en a touché que quatre. Un épisode que le défenseur du MCO n’a pas oublié, d’où sa décision d’accompagner l’équipe à Béchar pour la rencontre de ce mercredi.

Récupérer Aguid et Moussi

Ecartés de l’effectif, les deux joueurs bannis pourraient faire leur retour pour les derniers matches de la saison afin de compléter l’effectif. En contrepartie, le président promet de leur verser les deux salaires qu’ils réclament, croit- on savoir.

La direction s’est renseignée…

Auprès de la LFP pour éventuellement aligner une équipe composée de joueurs espoirs ; elle a obtenu des assurances. Selon nos informations, le club peut faire jouer des éléments qui ont au minimum, été convoqués en équipe première. Ainsi l’équipe peut compter sur Helaimia, Benamara, Blaha, Frifer, Hamidi, Bencheikh ou le portier Mekhloufi. Pour la compléter, on comptera sur Natèche, Sebbah, voire Aguid et Moussi. Toutefois d’ici mardi (jour de départ pour Béchar), il est possible que la direction récupère d’autres joueurs, laisse-t-on entendre.

Les copies des chèques seront publiées dans la presse

Afin d’enfoncer les joueurs grévistes auprès des supporters et prouver d’autre part sa crédibilité, le président songerait à remettre des copies de chèques de banque, qui sont établis depuis le 18 mai, à la presse pour les publier.

Que va faire Nessakh ?

L’arrière-gauche du MCO, qui sera de retour à l’entraînement en début de semaine après avoir soigné une blessure à l’orteil, va-t-il se solidariser avec ses coéquipiers ? Aux dernières nouvelles, Chemssou, dont le contrat expire à la fin du mois, pourrait faire le déplacement à Béchar avec l’équipe. Alors attendons pour mieux voir.

Repos ce vendredi

Hier, le staff technique n’a pas programmé de séance d’entraînement ; la reprise est prévue cet après-midi.

                M. S.

 

 

 

 

 

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