El-Morro : «Voici mes priorités»

Mohamed El-Morro, qui a déposé sa candidature pour la succession de Mahfoud Kerbadj, reste confiant à l’idée de prendre les commandes de la Ligue. Dans cet entretien réalisé mardi, le P-DG de la SSPA/ASM Oran nous parle de ses priorités en cas d’élection.   

 

Vous êtes candidat à la LFP, donc vous avez déposé votre dossier de candidature…

Tout à fait. J’ai déposé mon dossier de candidature. Vous savez, je suis candidat à la demande d’un grand nombre d’amis de la famille footballistique. C’est une demande incessante d’amis qui m’a poussé à présenter ma candidature.

 

Depuis quand l’idée a émergé ?

Pour être clair, je m’y intéresse depuis quatre ou cinq ans déjà. D’ailleurs, on voit des idées venir qui datent de quelques années, par exemple la convention entre le club amateur et le club professionnel. Et bientôt on va parler de logos et j’en serai content. 

 

Vos chances de l’emporter sont grandes…

Je ne sais pas vraiment, mais c’est ce qu’on m’a dit, comme quoi les sondages sont favorables.

 

Quelle serait la priorité en cas de victoire ?

En dehors des affaires courantes qui sont dans les statuts de la ligue, on n’a rien à inventer. Maintenant, parallèlement, je voudrais travailler en collaboration avec le Bureau Fédéral, à sa tête M. Zetchi ainsi que l’ensemble des membres des Ligue 1 et 2 avec lesquels je voudrais tisser ou mettre en place des canaux de communication permanents pour pouvoir étudier, voire comment contribuer à l’amélioration des trois grands dossiers que confère la loi aux membres du sport d’une manière générale et aux membres du football en particulier.

 

Quels sont ces trois axes ?

Ce sont trois axes fondamentaux qui sont la formation, la lutte contre la violence et la lutte anti-dopage.

 

De quoi souffrent ces dossiers, selon vous ?  

Chacun a sa façon de voir les choses. Moi, la mienne est ainsi, après avoir bien étudié le dossier j’ai vu qu’il y a énormément d’incohérences dans les textes. A titre d’exemple, je vais citer le cas du tiers bloquant du club amateur. Dans la dernière assemblée, on est revenus à la raison selon laquelle le club amateur doit détenir le tiers bloquant et vous personnellement vous êtes bien placé pour savoir que je le dis depuis 7 ans. Maintenant, la décision vient d’être prise. En clair, on a enfin compris que dans la politique nationale du sport pour des raisons évidentes, le club doit avoir sa place par au moins le tiers bloquant mais parallèlement dans la loi 13-05 et dans le décret 14-06 et celui qui est venu le remplacer, on trouve une interdiction de mouvement de flux financiers entre le club amateur et la société. Cette incohérence ne permet pas au club amateur de garder ses 34% dans le capital social puisque, à travers le flux des capitaux, les actionnaires vont prêter de l’argent et augmenter leur capital. Le club amateur étant dans l’interdiction de le faire son capital social va diminuer en deçà des 34% et va disparaître. Donc, toute incohérence doit être sur la table et revoir ou refaire des amendements de cohérence pour que la loi soit homogène. On ne peut pas construire une infrastructure quelconque si on n’a pas des plans cohérents. S’il y a des erreurs dans les plans, ça ne marche pas. Donc, la première préoccupation de l’heure est de voir quel est l’état d’avancement des grands dossiers, où en est cet état et qu’est-ce qui ne va pas.

 

Donc, il y a des choses à revoir…

Il y a des problèmes sérieux qui se posent. Il faut mettre en conformité tous les textes qui interdisent le flux de mouvements entre les deux entités. Quand on parle de convention, comment donner une assise légale au club dont le logo n’est pas encore déposé. Le club a une identité et cette identité n’existe pas encore, les logos ne sont pas reconnus légalement, c’est ça le problème.  

 

Vous avez une bonne vision, alors, des choses…

Personnellement, j’ai ma vision sur le sujet, je sais ce qui ne va pas, mais je vais le faire en collaboration avec la fédération et avec les  pouvoirs publics et bien sûr en y associant tous les clubs de l’élite professionnelle. Je suis en train de poser le problème des cotisations, des charges fiscales et parafiscales, j’espère qu’on va y arriver. Vous savez, je suis légaliste, je m’en tiens aux dix-huit recommandations, aux tâches qui sont celles de la LFP qui lui sont conférées par ses statuts et aux trois axes de travail qui sont conférés à la fédération et la ligue par la loi. Donc, je ne vais rien inventer. Je vais voir l’état de ces trois dossiers au cas où je serais élu. Je ferai en sorte de m’entourer de cadres compétents Je ne remets rien en cause, je ne dis pas que tout est bon, je ne dis pas que tout est noir.

 

Le dossier vous tenait à cœur depuis la proclamation du professionnalisme…

Oui, c’est un dossier qui me tient à cœur et vous en êtes témoin. Cela dit, j’ai essayé de me faire entendre. D’ailleurs, j’étais extrêmement content quand on a parlé de la convention entre les deux clubs qui est obligatoire,  j’ai eu un sentiment de satisfaction, cela est arrivé après 7 ans !  

 

Avez-vous commencé à parler aux clubs pour votre candidature ? 

Par éthique, par déontologie, j’attends la date limite de dépôt des dossiers. J’attends par respect l’annonce des candidats officiels et là je pourrai commencer à faire campagne.

 

Avec Zetchi, avez-vous abordé le sujet de votre candidature ?

J’attends que ma candidature soit retenue officiellement pour le faire, je vais lui en parler.

 

Sa gestion est-elle cohérente, avez-senti un changement ?   

Oui, il y a eu un changement. Comme je le vois, d’abord dans la tête de Zetchi, il y a une volonté d’aller vers l’avant, qu’il le fasse bien ou non, il y a une volonté. Il n’y a que ceux qui ne travaillent pas qui ne font pas d’erreurs. Moi, je suis là pour travailler en collaboration avec lui.

 

On vous sent confiant…

Oui, je le suis. Vous savez, il faut s’ouvrir à toutes les compétences, il faut éviter l’exclusion, il faut vraiment que ce ne soit pas un club fermé.

 

Y a-t-il des compétences au sein des instances, à votre avis ?

Je ne connais pas vraiment le personnel, mais vu ce qui s’est passé dans la ligue après le départ de Kerbadj que je salue au passage et que je respecte beaucoup, ce vide a été géré par trois personnes sans le moindre problème. Ça veut dire que Kerbadj a laissé derrière lui des mécanismes qui fonctionnent.

 

L’implication de la DNCG est-elle pour demain ?

La DNCG, ça reste du ressort de la fédération mais moi je pense que ses missions devront être revues. En clair, quand on voit l’état d’endettement des clubs, on n’a même pas besoin d’une DNCG. On a besoin d’une application de la loi. Il faudrait d’abord voir quelles sont les raisons qui nous ont amenés à être passibles de la DNCG. Elle peut avoir un rôle d’accompagnement et  d’orientation.

 

Sinon, où en sont les dettes de l’ASMO ?

Pour votre information, l’APC d'Oran a suspendu ses subventions à la société de l’ASMO à la suite de la circulaire du 5  octobre 2015 émanent du Premier ministre. L’ASMO n'a pas reçu les droits  de télévision comme tous les clubs de deuxième division. Ce manque à gagner a dangereusement menacé le maintien du club cette saison, n'était l'intervention du DJS  et du wali d'Oran. Concernant l'hôtel Fantazia à qui le club doit payer une facture  conséquente, son personnel est à remercier pour son aide et sa contribution au sein du club. Quant aux salaires des joueurs locaux, nous n'avons pas de problèmes puisqu'ils restent au club. Pour les autres, nous sommes en train de les régulariser.

  1. M. A.

 

 

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