Violence dans les stades : Que faire pour que ça cesse ?

La violence dans les stades est un phénomène qui revient souvent en Algérie. Dans le monde, cela se traduit plutôt en dehors des stades, mais chez nous, les supporters semblent attendre les matches de football pour s’exprimer, certainement de manière négative, dans les gradins.

 

L’exemple le plus édifiant de l’année dernière était le fameux Boca Juniors - River Plate. Le match s’est déroulé dans d’excellentes conditions. La Bombonera et les graves incidents se sont produits dans la rue lors de la deuxième manche qui devait se dérouler au Monumental. On voit très rarement les supporters se livrer bataille dans les gradins dans les stades du monde. Les organisateurs se permettent même la conception de stade sans grillage et sans séparation matérielle entre les fans. On voit cela notamment dans le championnat du pays du hooliganisme, la Premier League. Ce qui s’était passé la semaine dernière avec les deux matches de coupe d’Algérie entre l’IB Lakhdaria  et le CS Constantine et CR Village Moussa et le MC Alger n’a pas d’explication. Personne ne pourra évoquer la rivalité sportive entre les clubs, car l’IR Lakhdaria et le CR Village Moussa ont affronté respectivement le CS Constantine et le MC Alger pour la première fois de leur histoire. Certaines langues n’avaient pas hésité à faire le lien des évènements dans les deux stades avec la grosse animosité entre les supporters du MCA et ceux du CSC. Une sorte de bataille à distance, puisque curieusement ce sont les matches de ces deux clubs qui avaient enregistré des incidents. 

 

La rivalité sportive n’explique pas tout

Cependant, il ne faut pas mettre tout sur le dos de la rivalité sportive. Car si on parle de MCA-CSC, ça n’a rien à voir lorsqu’on parle de rivalité entre le MCA et l’USMA ou le MCA et la JSK. Pourtant, il ne se passe pratiquement jamais de dépassements entre supporters lors des affiches entre ces équipes. Par exemple, MCA-USMA se limite souvent à une bataille «culturelle» dans les gradins avec les différents messages à travers les tifos déployés par les deux galeries. Entre les supporters du Mouloudia ou ceux de l’USMA et même ceux de la JSK, il existe un grand respect. Cette saison, les choses ne s’annoncent pas sous de bons auspices et la deuxième partie de la saison sera très difficile à gérer. On a vu ce qui s’était passé à Bordj Bou-Arréridj lors du match CABBA-MCA ou encore à Sétif avec ESS-JSK. On est passé à autre chose puisqu’il y a eu atteinte à l’intégrité physique des personnes. Des joueurs touchés à l’arme blanche, des supporters ont vu leurs doigts coupés et leur crâne fracassé par de lourds projectiles et cela risque d’être encore plus dangereux. On n’a pas retenu les leçons des évènements du match JSK-MCA à Constantine, qui ont été favorisés par l’inconscience de certains dirigeants, qui n’auraient jamais accepté le déroulement du match dans cette ville.

 

Le huis clos a prouvé ses limites  

On avait frôlé mort d’homme, pourtant, tout le monde garde encore en mémoire la tragédie de 2017 lors de violents affrontements entre des supporters du CR Aïn Kebira et du Widad Aïn Touta où un supporter avait perdu la vie. Les responsables ne semblent pas faire l’effort pour trouver d’autres règles dissuasives et extrêmes. Le barème des sanctions doit être revu et s’il faut frapper fort, les responsables ne devront pas hésiter. Ce fléau ne risque pas de disparaître de sitôt. Ce n’est pas en infligeant quelques matches à huis clos et des sanctions financières que cela va empêcher le problème de se poursuivre. En cette deuxième période de la saison avec de chaudes confrontations pour la course au maintien ou au titre dans les différentes divisions, il faut agir et bien réfléchir. Un stade de football est un lieu de spectacle et il ne devrait pas être un lieu dangereux. Beaucoup de personnes évitent d’aller au stade parce qu’ils ne savent pas ce qui peut les attendre là-bas. Ce lieu est devenu le meilleur endroit pour exprimer le mal-être des jeunes. Le stade est devenu un défouloir, un cadre pour exposer un mal-vivre général et cela n’est pas interdit puisque la Constitution assure la liberté d’expression. Ce qui est interdit, c’est de toucher à l’intégrité physique des gens et à l’infrastructure.

 

Le fichier national du supporter, qu’en est-il ?

Dans les stades en Algérie, il y a des comportements violents enregistrés par-ci et par-là. Mais force est de reconnaiître que ce ne sont pas tous les supporters qui sont violents ou voyous. Au contraire, les «extrémistes» des stades sont une minorité. C’est cette minorité qui provoque les évènements et la plupart d’entre ces pseudo-supporters s’extirpent des sanctions. Il faut lutter contre les comportements et appeler à l’esprit fair-play. Les insultes, les jets de divers projectiles sont des comportements à bannir en urgence. Le modèle expérimental de la JSK a quelque peu calmé les esprits au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Mais cela ne doit pas être la seule solution. L’installation de caméras de surveillance, la mise en place de stadiers suffisamment formés pas supporters, et la mise en place d’un fichier national du supporter. Les récalcitrants, ceux reconnus coupables de violence et fauteurs de troubles doivent être interdits d’accès à tous les stades du pays. Cela se fait à travers le monde et permettrait la diminution sensible du nombre des voyous dans un stade. L’affaire de la gestion de ce fléau doit être prise en charge par toutes les parties. De l’Etat, des organisateurs des rencontres, du comité de supporters, des dirigeants de club et des joueurs également. Il faudra une réelle volonté pour lutter contre le phénomène de la violence dans les stades.

  1. N.

 

Il sera ménagé demain face à Nacional de Madeira

Plus de peur que de mal pour Brahimi

 

Yacine Brahimi, le milieu de terrain offensif du FC Porto, n’est pas allé au bout du dernier match de son équipe en championnat. Sorti à la 77e minute pour blessure à la cuisse dans le match où il avait délivré une passe décisive sur l’unique but victorieux de son équipe, le club portugais a rassuré tout le monde, hier, dans un communiqué de presse. Porto a confirmé que la blessure de Brahimi n'était pas grave et qu’elle nécessite seulement un traitement maximal de deux jours. Le club a indiqué que la nature de la blessure consiste en une contraction musculaire au niveau de la cuisse et que sa sortie était préventive. L’entraîneur Sergio Conceição, qui s’était inquiété pour l’état  de santé de son joueur, a affirmé qu’il ne va pas prendre de risque lors de la réception du Nacional de Madeira en championnat, demain lundi.

Ilyès N.

 

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