Madjer : «Dire que Menad ou Ighil m’ont été imposés est une insulte à mon égard»

Dans son allocution d’ouverture pour sa première conférence de presse, le sélectionneur national a présenté la composante de son staff technique, à savoir Meziane Ighil et Djamel Menad, présents eux aussi à cette conférence hier au Centre technique national de Sidi Moussa.

Rabah Saâdane était absent en raison de ses engagements avec la DTN : «D’abord, je tiens à vous présenter mes amis. Je ne dirai pas mes assistants, mais plutôt mes amis, car chacun d’eux mérite d’être à ma place à la tête de la sélection ; Meziane Ighil est un ancien joueur de l’équipe nationale et qui a entraîné les Verts ; Djamel Menad a un vécu extraordinaire lorsqu’il était joueur et a aussi drivé de grands clubs à l’image du MCA. Donc, je les remercie pour leur confiance et d’avoir accepté de bosser avec moi et cela pour un seul et unique intérêt, le bien de notre équipe nationale. Cette EN qui peine depuis quelques mois et qui traverse une grosse crise. Les récents mauvais résultats de la sélection nous rendent tous tristes, que ce soit vous la presse ou nous les nouveaux membres du staff technique. Donc, on fera tout ce qui est de notre mieux pour faire en sorte que les joueurs retrouvent la confiance perdue », a fait savoir Rabah Madjer.

 

« Les joueurs ont perdu confiance, et on va y remédier »

 Madjer considère que le souci de notre équipe nationale réside plus dans le mental des joueurs puisque la qualité y est : « Bien sûr que nous avons des joueurs de qualité, il faudra juste qu’ils soient en confiance et c’est ce que nous allons tenter de faire en ouvrant aussi la porte aux joueurs locaux de qualité qui peuvent prétendre à une place en équipe nationale. L’élimination de la Coupe du monde en Russie ne s’est pas faite face à la Zambie, mais contre le Cameroun avec le match nul à domicile. Si nous avions battu le Cameroun chez nous, peut-être que l’issue aurait été tout autre. Mais on espère que c’est un mal pour un bien et que ça sera les prémices d’une grande équipe nationale. Je tiens aussi à remercier le président de la Fédération algérienne de football Kheiredine Zetchi, ainsi que tous les membres du bureau fédéral pour leur confiance ; la confiance placée en l’entraîneur local. On ne va ménager aucun effort pour leur donner raison et tout le monde dira qu’ils ont eu raison d’avoir fait ce choix. Ce qui est certain, c’est que nous serons disponibles H24, contrairement à d’autres coachs qui n’étaient présents que lors des dates FIFA et, juste après, ils rentraient chez eux. Nous, nous sommes là sur place et on profitera de ça pour mener à bien notre travail. Certes, c’est une mission difficile, mais pas impossible», a affirmé le nouveau coach des Verts.

 

« Sous la coupe d’un autre, Ighil et Menad n’auraient jamais accepté ce poste»

Toujours concernant la composante de son staff, et à la question de savoir si Ighil et Menad lui ont été imposés, Madjer a été plus que catégorique : « Franchement, dire que ces deux grands hommes m’ont été imposés, je le prends comme une insulte. Je peux vous assurer que c’est moi qui ai choisi le staff technique et personne d’autre. J’ai pris seul l’initiative de contacter Meziane Ighil et Djamel Menad ainsi que Rabah Saâdane qui faisait partie de ma liste. Personne n’a intervenu là-dessus. J’avais toute la liberté et toute latitude dans mon choix, et c’est ce qui me permettra de travailler très à l’aise. J’irai même plus loin en disant qu’Ighil et Menad n’auraient jamais accepté de travailler sous la coupe d’un autre ; la preuve de l’amitié qui nous lie et la confiance qu’ils me vouent. Et comme je l’ai déjà précisé, Rabah Saâdane sera lui aussi avec nous. Quand j’ai parlé de Saâdane, il s’était déjà engagé pour le poste de DTN, mais malgré cela, le boss de la FAF s’est montré compréhensif ; on a réussi à trouver une solution afin qu’il nous épaule dans notre mission vu que c’est le plus expérimenté de nous tous », a précisé le nouvel entraîneur national.

  1. H. A.

Madjer : «J’ai été l’un des premiers à faire appel aux pros, les exclure est insensé» 

En tant que consultant, Rabah Madjer n’a cessé de défendre le joueur local, évoquant même à plusieurs reprises l’option de composer avec une équipe nationale à très grande majorité de joueurs locaux. Une option qui permettra aux Verts de se regrouper à chaque fois que cela s’imposera, comme le font les Egyptiens.

Conscient de ce qu’il avait déclaré par le passé, Rabah Madjer n’a pas attendu le jeu des questions-réponses pour évoquer le sujet. En effet, dans son allocution au tout début de la conférence, le coach national a évoqué le sujet : «Je sais bien que vous allez me poser des questions sur mes déclarations quant au joueur local, et je préfère éclaircir les choses avant que vous commenciez à poser vos interrogations. Il est vrai que dans mes déclarations, j’ai toujours défendu le joueur local, mais cela ne voulait nullement dire que je suis pour le fait qu’on marginalise nos éléments évoluant à l’étranger ou de l’autre côté de la Méditerranée. Nous avons la chance d’avoir des joueurs qui évoluent à l’étranger dans des championnats d’un très bon niveau et c’est un acquis pour nous. J’ai souvent dit que les joueurs locaux ont été marginalisés surtout ces dernières années, donc il est important de leur rouvrir les portes et de les intégrer progressivement. Néanmoins, ce n’est pas parce que j’encourage le joueur local que je vais mettre de côté tous les professionnels, et ce, juste pour le plaisir d’intégrer des locaux.»

 

« J’ai un grand respect pour ces joueurs, ils ont toujours été disponibles pour l’EN »

Avant de poursuivre : « (…) Il faut que vous sachiez que j’ai un grand respect pour ces joueurs professionnels car ils ont toujours été disponibles pour l’EN, et ne serait-ce que pout ça, il ne faut pas se montrer ingrats, et soyez en sûrs, nous ne sommes pas ingrats vis-à-vis de ces éléments. Bien au contraire, on va essayer de leur remonter le moral en leur prouvant qu’il y a un changement qui est en train de se produire. On les considère comme de grands joueurs car ils le sont vraiment. Je vais avoir des conversations avec eux, prendre le temps de les écouter et tenter de trouver des solutions pour bâtir cette équipe nationale sur des bases solides avec des objectifs à court et à moyen terme. Donc encore une fois, je n’ai aucun problème avec les joueurs professionnels, bien au contraire. Je n’ai de problème avec personne, j’ai beaucoup de respect pour eux. Mes propos ont souvent été déformés. En équipe nationale, on ramènera les meilleurs, vous pouvez en être sûrs. Pour ce qui est de la prochaine liste, on va se réunir avec mes collaborateurs et on vous fera part de nos décisions.»

 

« Seuls des gladiateurs seront sélectionnés »

« Des changements radicaux, il n’y en aura pas. Peut-être qu’on enlèvera certains et qu’on ramènera d’autres, mais par rapport à ce qui s’est fait récemment, pas de grands chamboulements en perspective, notamment en prévision du match face au Nigeria. Après, on aura tout le temps de définir le fiche de chacun et le choix se fera en fonction du profil qu’on aura défini et déterminé préalablement. Nous, on choisira des gladiateurs qui se donneront à fond en Algérie et en Afrique. Juste pour la précision, j’ai été l’un des premiers à faire appel aux joueurs professionnels, ils étaient trois face à la Belgique et beaucoup de joueurs évoluant à l’étranger à l’époque me contactaient pour me dire qu’ils souhaitaient défendre les couleurs nationales. Donc, comment pouvez-vous imaginer un seul instant que je peux les exclure, c’est complétement insensé», affirma Rabah Madjer.

 

« Je n’ai aucun problème avec Feghouli »

Interpellé sur le cas Feghouli quant aux déclarations et aux critiques qu’il l’avait faites à l’encontre du joueur, là aussi Rabah Madjer a tenu à préciser : « Vous voulez m’incriminer sur un truc dont je ne suis pas responsable. Quelqu'un sur le plateau où je me trouvais a critiqué Feghouli, je n’avais rien à avoir là-dessus. Encore une fois, je n’ai de problème avec personne, ni avec Fegouli ni avec un autre », a déclaré le sélectionneur national. 

 

Aussi, à quelques jours du match face au Nigeria, une rencontre qui revêt davantage un caractère amical du fait que les Verts sont d’ores et déjà éliminés de la course au Mondial, Rabah Madjer a affirmé qu’il ne changera pas grand -chose au sein de l’effectif et même que cette rencontre, on la jouera pour l’honneur car il est important de provoquer un déclic quant à la suite du parcours : « Il n’y a aucun enjeu lors de cette rencontre comme tout le monde le sait, mais on se doit de se battre pour l’honneur du pays. Donc cette rencontre, ça sera la première pour nous. On tentera de la gérer du mieux possible, mais on sortira le grand jeu après ce match face au Nigeria », a tenu à affirmer Rabah Madjer.

«Mon meilleur diplôme, c’est ma carrière et mon vécu»

Rabah Madjer, accompagné de ses adjoints Meziane Ighil et Djamel Menad, était hier au rendez-vous du CTN de Sidi Moussa.

Le nouveau coach des Verts est revenu sur les circonstances de son arrivée en sélection, défendant crânement le choix de son supérieur, Kheireddine Zetchi.

D’emblée, Madjer a tenu à remercier ses adjoints d’avoir accepté de le seconder. «Je remercie mes amis Menad et Ighil, qui ont accepté de travailler avec moi ; je remercie la FAF pour avoir choisi un staff local», dira-t-il.

«J’étais entraîneur dans les studios»

La nomination de Madjer au poste de sélectionneur a été suivie d’une série de critiques, d’autant plus qu’il n’a pas pris d’équipe depuis près de 12 ans. L’ancien joueur de Porto affirme qu’il est bien armé pour contrer ces critiques, il retrace le chemin parcouru et parle d’une expérience acquise sur les plateaux de télé : «Les critiques, j’ai l’habitude d’y faire face ; je suis assez fort pour les accepter ; on est en démocratie ; il y a des hommes d’Etat qui ont été critiqués, des chanteurs et des artistes, la critique fait partie de la célébrité de chacun et je la respecte. Pour mon éloignement des terrains, je dis que je ne suis pas resté loin des terrains. Quand j’ai quitté l’EN en 2003, je suis allé au Qatar à beIN Sports ; j’y ai travaillé 10 ans ; je suis même l’un des membres fondateurs de la chaîne.

Croyez-moi, quand vous êtes dans les studios, vous apprenez beaucoup de choses ; j’étais entraîneur sur le terrain, puis entraîneur dans les studios, parce que j’ai eu l’opportunité de travailler à El Jazzeera Sport et dans d’autres télés du monde. J’ai bossé en Angleterre à El Arabya, avec le championnat d’Angleterre, ou à JSC avec le championnat espagnol. J’étais responsable, avant l’arrivée des autres consultants ; j’ai aussi suivi le championnat d’Allemagne ; j’ai suivi le parcours de l’EN ; je connais mieux le foot, les studios m’ont ouvert les yeux, j’ai beaucoup appris, le talent ne s’oublie jamais.»

 

«Je suis comme Heynckes»

Madjer avance l’exemple du Bayern qui a engagé Jupp Heynckes après 3 ans d’arrêt. Il n’hésite pas à se comparer au technicien allemand auteur d’un retour réussi à la maison bavaroise : «Le Bayern de Munich, après avoir remercié Ancelotti, a ramené Heynkes, après 5 ans d’arrêt. Il a gagné 5-0 pour son retour. Rummenigge et Hoeness, c’est des gens qui connaissent le foot, il leur a laissé 8 titres, ils ne l’ont pas oublié.

Maâloul aussi était consultant, il revient et il est à 1 point du Mondial.»

 

«En 2002, j’avais fait un excellent travail»

A la question de savoir son avis sur ses deux précédents passages, et les échecs subis, Madjer voit les choses autrement : «Je peux réussir et je peux ne pas réussir ; à chaque fois que je passe en EN, je connais beaucoup de problèmes ; on essaye par tous les moyens de vous mettre des bâtons dans les roues, on vous impose des joueurs, et on vous attend au tournant. Je reconnais que j’ai commis beaucoup d’erreurs, mais je reste persuadé que lors de mon dernier passage, j’ai fait un excellent travail ; l’équipe était prête à aller loin si…»

 

«Voila la liste de mes diplômes»

Madjer, qui n’a pas exercé le métier de coach depuis 12 ans, a été critiqué aussi par rapport à la qualité de ses diplômes, et qui ne lui permettraient pas d’exercer comme sélectionneur. II se défend en évoquant ce point ; il n’oublie pas de dire que, pour lui, son vécu est le plus important diplôme qu’il ait en poche : «J’ai un diplôme de la fédération, j’ai un diplôme de 3e degré du MJS, et un diplôme de Clairefontaine signé par Aimé Jacquet. Sans ça, je n’aurais jamais coaché l’équipe réserve de Porto pendant 2 ans, ni El Wakrah, ni Al Sadd ou Al Rayane. Je n’aurais pas été sélectionneur de l’équipe africaine en 1997 contre une européenne coachée par Berti Vogts, qu’on a battue 2-1. Le meilleur diplôme pour moi, c’est mon vécu, ce que j’ai acquis durant ma carrière footballistique. Quand vous allez sur Youtube, ce n’est pas mes diplômes que vous aurez en effectuant une recherche, mais plutôt mes exploits.»

  1. M. A.

 

Il évoque les objectifs 

«Le problème de l’EN est en Afrique, on doit en finir»

«On vise les demi-finales de la CAN 2019, si on échoue, on partira sans problème»

Alcaraz n’a pas eu le temps d’atteindre l’objectif initial qui lui a été assigné, Madjer prend le relais avec le même but : qualifier l’EN à la CAN au Cameroun et aller en demi-finale.

Ceci dit, le staff étoffé auquel la FAF a fait appel a aussi tracé des objectifs à moyen et long terme : «Notre objectif est de rebâtir cette EN ; un grand travail nous attend, on a le le match du Nigeria, après on se consacrera à la CAN 2019, à sa demi-finale. Si on l’atteint, il sera automatiquement renouvelé pour un autre objectif : les éliminatoires de la CAN 2021, voire le Mondial 2022. Si on échoue, on partira de notre propre gré, sans problème.»

 

«Mission difficile mais pas impossible»

«L’EN s’est fait éliminer du Mondial contre le Cameroun à l’aller», dira Madjer, qui ne rate aucune occasion pour responsabiliser l’ancien BF, mais il positive : «C’est un mal qui nous fera beaucoup de bien à l’avenir, on va reconstruire surs des bases solides.

La mission est difficile mais pas impossible ; le rôle de la presse est important, on a besoin de votre confiance à tous ; on promet qu’il n’y aura pas d’échec à l’avenir.

Si ça marche, je vous inviterai à une conférence, vous allez tous rire et vous serez heureux.»

 

«Une feuille de route sera tracée après le Nigeria»

Madjer, Ighil ou même Menad semblent avoir compris que le problème de l’EN est en Afrique ; ils ont remarqué que l’équipe se loupe lors de ses matches en déplacement, ils comptent y remédier : «Après le Nigeria, on se réunira, on tracera une feuille de route pour préparer mars et les éliminatoires de la CAN ; on va préparer une équipe forte ; on aura les fiches des joueurs et on choisira ceux qui adhèrent à notre vision des choses, ceux qui s’adaptent aux conditions en Afrique. Notre problème est en Afrique et pas ici, car, même si on a perdu contre la Zambie après avoir fait match nul contre le Cameroun à Blida ; on n’a pas l’habitude de perdre beaucoup ici, on n’avait pas le moral, ce n’était ni tactique ni physique.

On suivra les joueurs ici et là-bas, on saura qui sera en forme.»

 

«Le projet de jeu ? Je veux d’abord de bons joueurs»

Madjer reconnaît que les joueurs d’un âge avancé seront remplacés et que d’autres éléments, qui n’entrent pas dans les plans, vont l’être aussi. Il évoque le projet de jeu, disant que la qualité des joueurs est plus importante : «Un joueur d’âge avancé sera remplacé par un joueur plus jeune, et ce, dans tous les postes. Des joueurs vont être écartés s’ils n’entrent pas dans nos plans. Quant au projet de jeu, je veux d’abord avoir de bons joueurs.»

  1. M. A.

 

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