Bourdim, le talent fou oublié par Madjer

S’il y a un joueur qui est en train de faire de très belles choses en silence et loin des médias, c’est bien le meneur de jeu de la JSS, Abderrahmane Bourdim. Ce talent est malheureusement oublié par le sélectionneur national, Rabah Madjer.

Le championnat de Ligue 1 Mobilis regorge de talents, cela est indéniable. Abderrahmane Bourdim fait partie de cette catégorie de joueurs qui sont en train de monter en puissance, loin des regards, loin des médias. Un joueur de très grande qualité qui est en train de faire une excellente saison à la JSS et qui guide son équipe vers le podium. Celui qui est passé par l’USMA et le RCR est en train de mettre tout le monde d’accord de par son talent fou mais aussi par son impact au sein de l’équipe du Sud. Cependant, malgré tout ce qu’il est en train d’accomplir, le joueur n’a toujours pas eu la chance de faire la moindre apparition avec l’équipe nationale. Rabah Madjer ne l’a pas convoqué depuis sa prise de fonction. C’est l’oublié du sélectionneur qui, pourtant, veut relancer le joueur local et Bourdim semble parfaitement remplir les critères de sélection. Il est jeune, performant et compétitif. Toutefois, cela n’a pas encore suffi pour attirer l’attention du staff technique national pour le moment. Peut-être que dans un proche avenir pour les deux matchs du mois de mars, il pourrait enfin avoir une chance de faire valoir ses qualités. Entre-temps, le joueur ne s’en fait pas et attend un geste de la part de Madjer pour montrer ce dont il est capable.

  1. Z.

 

«Je ferai tout pour attirer le regard du sélectionneur»

 

- «Je ne pardonnerai jamais à Haddad»

- «Je ne sais toujours pas pourquoi l’USMA n’a pas accepté l’offre de Dijon»

- «Zerouati m’a fait confiance, je ne l’oublierai pas»

 

Contacté par nos soins durant la journée d’hier, le joueur a répondu à nos questions et se livre sur plusieurs dossiers. Son passage à l’USMA, comment Haddad l’a utilisé comme une vulgaire monnaie d’échange mais aussi, sur son parcours en tant que footballeur et son plan de carrière dans un avenir proche et les contacts avec Monaco, Dijon, le Sporting et les managers tunisiens qui ne le lâchent pas d’une semelle. Entretien.

 

Avec un peu de recul, comment expliquez-vous la défaite face à l’USMB ?

Je pense que c’était un match vraiment difficile pour nous face à une équipe qui lutte pour assurer son maintien parmi l’élite. Ça a été vraiment compliqué pour nous du début à la fin. C’est décevant de perdre une rencontre mais cela ne remet rien en cause pour la suite du parcours. On a digéré ce faux pas et on prépare la suite avec beaucoup de sérénité.

 

La défaite face à l’USMB a été fatale à Bouali. Qu’en pensez-vous ?

Je crois qu’on a fait de belles choses avec le coach. Maintenant, la direction a décidé de s’en séparer, c’est un sujet qui me dépasse. On attend maintenant l’arrivée du nouveau coach pour continuer le travail et essayer de rapidement nous relancer.

 

Pensez-vous que cela affectera le groupe ?

Dire que cela ne va pas affecter le groupe, ce serait mentir mais bon, je crois que nous devons faire la part des choses concernant ce sujet. On est pleinement concentrés sur notre travail qui est le terrain. Comme je l’ai dit, on va essayer de faire le nécessaire pour vite reprendre de bonnes habitudes et aller de l’avant.

 

Vendredi, vous affrontez l’USMA en coupe d’Algérie. Comment se présente ce match ?

Je crois que ce sera une partie très compliquée pour nous face à une très bonne équipe de l’USMA. Cependant, cela fait presque trois ans que nous n’avons pas perdu sur notre terrain et on compte bien faire durer cette statistique. On jouera en étant très motivés à aller chercher la victoire et la qualification pour la suite de la compétition.

 

Ce sera aussi une rencontre très spéciale pour vous…

Effectivement, je retrouverai mon ancienne équipe au sein de laquelle j’ai passé de bons moments. Néanmoins, je défends les couleurs de la JSS actuellement et je donnerai tout sur le terrain pour aider mon équipe à gagner et valider son billet pour la suite du parcours.

 

Vous affichez une très belle forme cette saison. Quel est votre secret ?

Il n’y en a pas justement. Ma première année à la JSS a été quelque peu compliquée vu que l’équipe n’était pas au meilleur de sa forme. Cette saison, les choses se passent très bien pour moi. D’abord, je me suis très bien acclimaté et cela fait que je me sens plus à l’aise. Après pour le reste, c’est le travail. Je m’entraîne sans relâche pour me perfectionner et être plus important pour mon équipe.

 

Pour beaucoup de spécialistes, vous méritez une convocation en équipe nationale. Qu’en pensez-vous ?

Je l’espère bien. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu la chance de faire le moindre rassemblement avec Madjer. J’en ai déjà fait avec l’ancien staff mais pas avec le sélectionneur actuel. Je reste patient et je me dis que mon heure va arriver.

 

Est-ce que cela vous affecte ?

Non, je n’irai pas jusque-là. D’après ce qu’a dit le sélectionneur, il n’a pas encore eu l’occasion de voir la JSS se produire et c’est ce qui explique le fait que je ne sois pas convoqué. A vrai dire, c’est ce qui me fait tenir le coup. J’attends une occasion ou un déplacement de l’équipe à Alger en espérant qu’il sera dans les tribunes pour me voir. Rejoindre la sélection est un objectif pour tout joueur ambitieux et j’en suis un.

 

Vous êtes porté vers l’attaque. Quel est votre poste préférentiel ?

Je suis très à l’aise lorsque je joue derrière l’attaquant en 9 et demi. Ça me permet d’être dans les meilleures conditions pour servir mes équipiers.

 

Quel a été votre parcours en tant que footballeur ?

J’ai débuté ma carrière de footballeur dans les jeunes catégories de l’ESS. Après, lorsque je suis arrivé à ma première année en cadet, j’ai rejoint l’académie de la FAF où j’étais en compagnie de Meziane. J’ai joué une saison et je suis revenu à Sétif. J’y suis resté une saison et j’ai signé à l’USMA un contrat de 4 ans. Après avoir fait mes preuves chez les U21, j’ai été prêté à Relizane puis je suis revenu à l’USMA avant d’atterrir à la JSS, voilà deux ans maintenant.

 

Justement, tout le monde vous attendait pour confirmer à l’USMA mais vous signez à la JSS. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ?

Je n’oublierai jamais ce que m’a fait Haddad. D’ailleurs, je ne lui pardonnerai jamais. En revenant de Relizane, Haddad me fait signer un contrat de 5 ans et je pensais que j’allais enfin faire partie des plans de mon équipe. Par la suite, il (Haddad) s’est intéressé à Ziri Hammar qui était la star du mercato. Zerouati en voulait 3 milliards et le président de l’USMA était prêt à les lui payer. Cependant, Zerouati a négocié avec lui et a demandé mes services.

 

Et alors, ça a donné quoi ?

Haddad est venu me voir directement et il m’a dit : «Tu vas à la Saoura ?» Il ne s’attendait pas à ce que je dise oui. J’ai accepté et avec Hammar, on a été échangés. Ils ont été ingrats avec moi et ne m’ont fait preuve d’aucune considération. On ne m’a ni estimé, ni rien du tout.

 

Vous vouliez rester à l’USMA ?

Bien sûr, je voulais m’imposer mais ils ne m’ont jamais donné une chance pleine. Bengrina a eu plus de chance que moi. On me faisait rentrer dans une période où l’équipe était en plein doute et avec la pression et tout, il était difficile de tirer son épingle du jeu. Même les joueurs les plus confirmés avaient peur de jouer. Moi, je voulais faire de grandes choses à l’USMA mais Haddad en a décidé autrement et c’est pour ça que je ne lui pardonnerai jamais.

 

Echanger Hammar qui valait 3 milliards contre vous, un jeune, c’est une marque de confiance, non ?

Plus que de la confiance. Zerouati a tout mis pour que je sois à l’aise. Il m’a offert le triple du salaire que je touchais à l’USMA et m’a fait confiance. Ça aussi, je ne l’oublierai jamais.  

 

Avant la JSS, vous étiez convoité par beaucoup de clubs, pourquoi ça n’a pas marché ?

Il y avait le CRB qui insistait pour m’avoir mais aussi le CSC mais Haddad m’a bloqué, il ne voulait pas me laisser partir. Il m’a dit : «On compte sur toi.» Je n’ai rien exigé lorsque j’ai signé mon nouveau contrat à l’USMA. Je ne demandais rien, à la fin, on a été ingrat avec moi.

 

Votre nom est bien connu puisque vous avez fait des essais au Sporting mais aussi en France. Racontez-nous…

Alors pour le Portugal, j’ai été au Sporting et j’étais chez Slimani qui s’est bien occupé de moi. Après, le contact le plus sérieux, c’était celui de Dijon. J’ai passé des tests, on m’a accepté mais les négociations avec Haddad n’ont pas abouti. D’ailleurs, jusqu’au jour d’aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce qui s’est passé. J’aurais pu décrocher un contrat et même maintenant, on me dit qu’il y a des intérêts mais je ne me pose pas trop de questions.

 

Des contacts actuellement ?

Oui, je ne le cache pas. J’ai des contacts des pays du Golfe mais aussi un contact en Turquie. Il y a aussi des managers tunisiens qui ne cessent de m’appeler. Je trouve que c’est normal surtout qu’ils savent qu’il ne me reste plus qu’une année de contrat avec la JSS.

 

Et vous envisagez quoi ?

Je veux encore faire mes preuves ici en Algérie et après on verra.

  1. Z.

 

 

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