Taïder enfonce le clou : «Je n’étais pas au courant pour le GPS»

 

Le milieu de terrain de l’Impact Montréal réfute une fois de plus les arguments de Madjer et son staff ; comme il l’avait déclaré à Compétition, il est en forme. Au cours de l’émission Ghir Footha d’hier soir, l’ancien de Bologne en a remis une couche, et il est on ne peut plus clair. Morceaux choisis.

Après s’être confié à Compétition il y a quelques jours de cela, Saphir Taïder est revenu sur ce qu’on peut désormais appeler « son affaire» au dernier stage de l’EN. C’est à l’émission Ghir Footha d’El Djazaïria One que le joueur a une fois de plus tenu à apporter des précisions sur ce qui s’était déroulé lors du stage et cette fois-ci, il enfonce le clou et parle des mensonges de Madjer et de ses arguments qui ne font pas le poids. Dans un premier temps, il est revenu sur sa forme actuelle : «Je me sens très bien physiquement, et je sors d’une préparation avec mon club avec plusieurs matchs amicaux et en compétition officielle. Je suis arrivé en forme en sélection. Le coach a dit à travers les médias qu’il avait fait des tests GPS et que j’en avais un sur moi durant le stage, dont je n’étais pas au courant. Un GPS, c’est voyant, c’est comme enfiler un vêtement. Si je ne l’avais pas sur moi ou si je n’étais pas au courant, ça se serait su. On n’a pas effectué de tests particuliers pour mesurer la condition d’un athlète. Pour faire court, j’aurais aimé entendre quelque chose d’autre que ça. J’étais surpris par les propos du coach, j’ai respecté ses choix techniques sans pour autant les comprendre. Je ne veux pas que les gens s’imaginent des choses qui sont fausses.»

«Il ne m’a pas considéré, c’est un manque de respect»

Le joueur de Montréal est ensuite revenu sur sa discussion avec le coach national avant le match de l’Iran et apporte des éclaircissements de taille et la volte-face de Madjer qui lui a demandé de se préparer pour ce match avant de changer d’avis : «Je voulais aussi revenir sur ce qui s’était passé la veille du match face à l’Iran et la discussion que j’ai eue avec le coach. Il faut savoir qu’après le match de la Tanzanie, il était venu me voir en me disant de bien me préparer et que ça allait être un match très important. Je me suis préparé le plus normalement du monde et comme je l’ai toujours fait. Durant la discussion, je lui ai posé certaines questions comme le fait qu’il ne m’utilisait pas et qu’il m’avait fait venir de loin. Je lui ai fait savoir que j’étais un cadre de la sélection et que j’avais une cinquantaine de sélections à mon actif. Je lui ai dit aussi que je ne comprenais pas certains de ses choix, tout en les respectant car avant tout, c’est le coach de l’EN et je dois respecter ses choix. Il m’a simplement répondu qu’il ne me sentait pas au top de ma forme. Je lui ai répondu que j’étais compétitif et que je me sentais bien. Puis il n’a pas voulu me donner d’explications en me disant que ce n’était pas dans sa nature. Je suis resté cloué, je n’ai pas compris ses réponses. J’ai ensuite rajouté que je ne voyais pas l’intérêt de me faire venir sachant qu’il me connaît. Le fait de m’avoir rien dit, pas un mot, pas une discussion, ça m’a blessé. Le fait d’avoir si peu de considération est un manque de respect. J’aurais aimé qu’il me parle et qu’il me dise la vérité. En aucun cas qu’il invente des mensonges, je trouve ça petit de sa part et vraiment dommage.»

 «Déçu du stage et de ce qui a été fait par le coach»

Une fois de plus, Saphir Taïder dément formellement l’information selon laquelle il ne veut pas revenir en sélection et clame son amertume : «Concernant ce qui a été dit sur le fait de ne plus revenir en sélection, voilà, je voulais simplement dire que c’était complètement faux. C’est une fausse information, j’ai toujours envie de porter ce maillot. J’aime ce pays, c’est une fierté de jouer pour l’équipe nationale. L’EN n’appartient pas à Saphir Taïder ni à aucun autre joueur d’ailleurs. Elle appartient aux 40 millions d’Algériens. Nous, joueurs, on est tout petits devant ce drapeau. On le regarde d’en bas et ça reste un rêve de porter ce maillot. J’ai seulement dit au coach que je ne voyais pas l’intérêt de me faire venir d’aussi loin, de ne pas m’utiliser, de ne pas me considérer et de ne pas m’avoir adressé un mot durant tout le stage. Au final, voilà, me faire venir, ce n’est pas dans mon intérêt, ce n’est pas dans l’intérêt du coach, ni celui de la Fédération. Je lui ai demandé de se poser les bonnes questions et puis que j’étais déçu de ce stage et de ce qui avait été fait de sa part.»

«Je m’excuse si j’ai offensé quelqu’un, mais il faut se mettre à ma place aussi»

Le joueur, avant de conclure, a tenu à s’excuser : «Je voulais m’excuser auprès des personnes que j’ai pu blesser ou offenser. En aucun cas ce n’était voulu par ce geste. Il faut comprendre les choses et essayer de se mettre dans ma tête car ce n’est pas facile. Je me suis échauffé 45 minutes face à la Tanzanie et à aucun moment, un membre du staff n’est venu me dire d’accélérer mon échauffement sachant que le coach avait effectué deux changements au milieu du terrain. Je me suis aussi échauffé 40 minutes face à l’Iran, alors que soi-disant je devais débuter le match comme l’a dit le coach. Je m’échauffe et je vois l’équipe souffrir et on était menés. J’avais envie d’entrer sur le terrain et même de force. Quand on voit ses coéquipiers perdre, ça stimule et ça donne envie de les aider. Malheureusement, j’étais impuissant et du coup, le temps s’écoule. Il reste une dizaine de minutes. J’ai senti que je n’allais pas rentrer. Je me fais un film, je me dis cela fait 5 ans et demi que je suis en sélection avec des moments extraordinaires, sincèrement les plus beaux de ma carrière. Je suis sur le bord du terrain sans pouvoir aider mes camarades. Je reviens m’assoir sur le banc et puis je reste assis une minute et je me remémore. La frustration monte et du coup je me lève et je vais aux vestiaires car je ne voulais pas perturber le groupe, mais leur laisser la force pour égaliser. J’ai préféré, sans que personne ne me voie, laisser ma frustration au vestiaire sans gêner le reste du groupe. Ça a parlé de moi sur certains médias, mais en tout cas, je n’oserai jamais faire de mal à cette équipe, c’est mon pays.» 

  1. Z.

 

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