Le peuple ne veut que Vahid

L’avenir du sélectionneur national Rabah Madjer à la tête des Verts est des plus incertains. Il ne devrait pas survivre à la défaite concédée jeudi soir à Lisbonne contre les coéquipiers de CR7 (3-0). La quatrième de rang après celles subies contre successivement l’Iran, l’Arabie Saoudite et le Cap-Vert.

Le Bureau Fédéral devrait se réunir dans les prochains jours en vue de débattre du sort de Madjer. La succession de ce dernier est désormais ouverte. Si c’est le cas, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, devrait trancher rapidement. D’autant plus que plusieurs échéances sont inscrites sur la feuille de route algérienne. La piste étrangère semble désormais la plus souhaitée par le public algérien. Vahid Halilhodzic, auteur de la qualification historique au deuxième tour en Coupe du monde 2014 et le rêve de tous les Algériens, même si l’arrivée de Djamel Belmadi n’est pas également mal vue. Certains pensent, par ailleurs, que le technicien local est en mesure de relever le défi. On parle notamment de  Saâdane ou de Charef. Mais des contraintes se dressent rendant difficile de concrétiser toutes ces pistes. Zetchi est tenu de ne pas rater ce virage visiblement vital pour lui à la tête de la maison de Dely Ibrahim. Surtout qu’il est ‘’coupable’’ de deux ratages de casting depuis son arrivée. Après le fiasco de l’Ibérique Lucas Alcaraz, Zetchi vit le même ‘’cauchemar’’ avec Madjer. N’est-il pas temps pour l’industriel de la céramique de se montrer attentif à la vox populi ?

 

Halilhodzic : un nom creusé dans les esprits

Pas besoin de recourir aux techniques des sondages d’opinion pour être fixé sur le profil de l’entraîneur souhaité par les Algériens. Il s’agit, en effet, du Franco-Bosniaque Vahid Halilhodzic. La sentence du public est tombée au terme du match perdu le 1er juin dernier au stade du 5-Juillet contre le Cap-Vert (2-3). Les supporters présents sont montrés au créneau appelant la fédération et les responsables du football national de recruter Vahid. «Allahou Akbar Halilohdzic» n’a pas cessé d’être scandé par le public algérois. C’est la même chose qui s’est produite, jeudi à Lisbonne, quand les Algériens, venus de toute part au stade, ont exprimé leur souhait du retour du coach Vahid, actuellement sans club après sa séparation d’avec le Japon. Le projet est réalisable dans la mesure où l’entraîneur en question ne ferme pas la porte. L’obstacle majeur demeure les exigences financières de Vahid. Son salaire se compte en milliards de centimes. La crise financière du pays pose problème. C’est pourquoi la FAF doit solliciter d’abord les autorités du pays avant de passer à l’action.

 

Beaucoup souhaitent Belmadi

Les supporters des Verts seraient également favorables à la venue de Djamel Belmadi. Converti en entraîneur depuis huit ans, l’ancien international algérien cumule déjà plusieurs titres au Qatar. Avec Lekhwiya dénommé actuellement Al-Duhail après le jumelage des clubs de Lekwiya et Al-Jaish, Djamel Belmadi fait grande sensation. Son atout est aussi d’avoir eu des expériences en sélections nationales du Qatar. Entre 2013 et 2015, il a dirigé la sélection B avant d’être promu entraîneur en chef de l’équipe première. S’y ajoutent sa force de caractère et sa connaissance parfaite des joueurs venus de l’étranger. Avec l’emblématique capitaine des Verts Madjid Bougherra, entraîneur des espoirs d’Al-Duhail, Belmadi peut offrir le duo dont rêve la sélection d’Algérie.

  1. A.

 

Saâdane ou Charef, les seuls locaux à avoir le profil

Après l’échec de Rabah Madjer de redonner au moins l’espoir d’une progression de l’EN, la compétence locale semble avoir pris un sérieux coup. D’où le consensus «populaire» sur la nécessité de revenir à la piste étrangère. Faut-il pour autant enterrer ou fermer la porte des Verts aux techniciens algériens. Les plus initiés disent non. Des Algériens estiment, en effet, qu’un Rabah Saâdane (DTN) ou Boualem Charef (DEN) pourrait faire l’affaire. Le nom de Saâdane est d’ailleurs collé à plusieurs exploits de l’équipe nationale. Il était le principal artisan de la qualification de l’EN aux Coupes du monde de 1986 et 2010. Tacticien rusé, l’actuel DTN est connu pour ses capacités de s’adapter à toutes les composantes pour mettre en place des plans de jeu sur mesure, sans parler de sa personnalité et son coté humain qui plait aux locaux comme aux expatriés. Charef lui n’est plus à présenter. Il a réalisé avec Saâdane une belle CAN 2004 en Tunisie. Saâdane et Charef avaient réussi lors du tournoi tunisien de passer en quarts de finale avec en plus, lors du tour des poules, une victoire sur l’Egypte et un nul contre le Cameroun d’Eto’o, M’boma et autres Song. Aux dernières nouvelles, Saâdane n’est pas prêt à retrouver le banc de touche des Verts préférant se consacrer aux actions du développement du football national. Même chose pour Charef. Néanmoins, les voir dépanner à Banjul est une option plus que sérieuse.

  1. A.

 

Appelant d'abord à un état des lieux général

Bouali : «C’est au président de la FAF de décider, pas les supporters»

L’entraîneur Foued Bouali insiste sur le fait de passer à la table des discussions afin de faire le bilan général de la situation avant de trouver les solutions qui s’imposent. Mais il tient à préciser que la solution doit venir du Bureau Fédéral de la Fédération algérienne de football, seule structure habilitée à prendre les décisions concernant l’équipe nationale. Il estime dans ce sillage que les appels du public d’appeler au retour d’Halilhodzic ou Gourcuff ne doivent pas servir de pression sur les décideurs. «Je regrette, mais la solution ne doit pas venir des supporters», nous déclare en substance l’ancien vainqueur de la coupe d’Algérie en 2014 avec le MC Alger. Et de renchérir : «Je  pense qu’il est nécessaire que la solution provienne du président de la FAF. Il faut s’attabler et discuter de la situation. Avant de prendre la décision, il est important de comprendre ce qui ne va pas dans cette équipe nationale. Il faut savoir si le problème est d’ordre technique ou bien que d’autres paramètres freinent l’évolution de notre sélection. Seul un débat exhaustif du sujet mènera à la mise en place d’une action à même de remettre l’équipe sur les bons rails. Il faut aussi mettre Rabah Madjer dans sa place d’entraîneur. Tarabusté de partout, il se serait déconcentré.» «Il ne faut pas que cela se fasse en tout cas, dans la précipitation avant d’avoir compris réellement les problèmes actuels de l’EN», préconise-t-il encore avant de souligner que «l’équipe nationale contient de la qualité. En témoignent, d’ailleurs, les quelques belles facettes de jeu offensif développées face au Portugal grâce notamment au travail de Riyad Mahrez et Yacine Brahimi.» Cela n’empêchera pas, pour autant, l’ex-coach de la JS Saoura de faire la lecture suivante sur le faible rendement algérien jeudi contre le Portugal de Christiano Ronaldo. «Nous n’avons pas réalisé la prestation souhaitée. Nos joueurs sortaient difficilement le ballon. Ils ont commis beaucoup d’erreurs victorieusement exploitées par l’équipe adverse. Cette dernière ne trouvait pas trop de difficultés à récupérer le ballon, et ce, à la faveur de sa bonne organisation défensive et son bon bloc.» 

  1. A.

 

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