Belmadi dit tout : «Je veux aller gagner en Gambie»

Comme prévu, le sélectionneur national, Djamel Belmadi a tenu sa conférence de presse au CTN de Sidi Moussa. L’occasion pour lui d’aborder ses choix pour la liste mais il est aussi revenu sur l’absence des locaux, la discipline et bien entendu le match de samedi en Gambie.  

Quelques jours après avoir dévoilé sa toute première liste depuis qu’il a été installé en tant qu’entraîneur national, Djamel Belmadi était de passage hier en conférence de presse pour expliquer ses choix et parler de la prochaine rencontre de championnat. Comme prévu, il a tenté de répondre sans détour aux questions des présents en donnant ses arguments et des critères qui lui ont permis de choisir les meilleurs pour sa première rencontre dans le cadre des qualifications pour la prochaine édition de la CAN. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’attente concernant l’EN qui veut retrouver son brillant perdu au cours des dernières années et cela passe clairement par un bon résultat en Gambie. Durant son intervention, l’ancien entraîneur d’Al Duhail a abordé plusieurs sujets et notamment ses choix mais aussi ce qu’il prône pour régler le problème défensif. Il a également abordé le volet disciplinaire et la rencontre qui l’attend en Gambie samedi. Une chose est sûre, le coach des Verts semble plus que jamais déterminé à aller chercher un bon résultat pour bien débuter son aventure et amorcer ainsi le renouveau d’une équipe en perdition depuis pas mal de temps déjà.

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1er contact avec les joueurs :

«Un groupe prêt à changer les choses»

 

C’est donc avant-hier que le stage a débuté et que le coach a rencontré ses joueurs. Sur sa prise de contact avec le groupe et les premières impressions mais aussi le discours qu’il a eu envers Halliche et ses camarades, il a fait savoir : «Comme lors d’une première entrevue, ça s’est bien passé, les joueurs étaient arrivés la matinée en temps et en heure. Ils se sont reposés après leurs voyages vu qu’ils ont joué des matchs de championnat. Il y a eu un discours d’accueil et une réunion le soir. Je ne peux pas dire le contenu mais vous pouvez imaginer. Tout ce que j’ai pu faire, c’est organiser et faire en sorte d’avoir mon staff. Il fallait le recomposer car on n’était plus ensemble. On a voulu organiser le mode de fonctionnement comme je l’imagine et perçois le travail et tout ça pour faire en sorte qu’on accueille les joueurs de la meilleure manière pour les conditions de travail. Il y a eu un long meeting mais il me tardait de les rencontrer et faire un constat de la situation dans laquelle on est. Je ne suis pas le genre à raconter. On peut dire qu’on a fait une mise au point des choses. C’était un long entretien et il y aura d’autres. Je sens un groupe prêt à changer les choses et c’est pour ça qu’on est tous là. »

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Liste des 25 :

«J’ai pris les joueurs les plus à même de l’emporter en Gambie»

 

Entrant dans le détail de ses choix par rapport à sa liste de joueurs rendus publique, l’intervenant a fait savoir que cette liste a été dictée par le fait que les éléments présents peuvent faire la différence et aller chercher la victoire : «Peu importe le mode de fonctionnement, c’est toujours le résultat qui compte. Le groupe que j’ai sélectionné est celui que j’ai estimé le plus capable de gagner le match. Il y a une vision de moyen terme. C’est un mixe entre les joueurs d’expérience. Des joueurs qui ont l’habitude de ce genre de matchs et de jeunes joueurs qui peuvent apporter le plus. Ils viennent avec beaucoup d’envie. On estime qu’il faut un certain changement. Le changement passe par une liste de joueurs, des nouveaux, des revanchards et expérimentés et ceux à qui on fait continuer à croire qu’ils peuvent apporter. Les matchs nous diront. Je redistribue les cartes, je redonne la chance mais pas éternellement. J’ai une vision par la force des choses à court terme. On démarre avec les qualifications, je n’ai pas eu de match de préparation. Il est évident que je prends le groupe le plus à même de l’emporter. Les critères de sélection sont l’expérience en Afrique et le temps de jeu en club. Tous les critères. Maintenant, Boulaya qui arrive en sélection et qui n’a aucune expérience en Afrique. Il peut avoir une chance. Il y a des joueurs qui jouent moins comme Feghouli mais c’est un joueur qui a une grande envie. L’aspect athlétique ne se pose pas. Maintenant, c’est vrai que sur la durée, ça peut poser un souci puisque je veux un joueur qui joue régulièrement. Après, un joueur comme Mahrez, on ne peut pas exiger de lui qu’il joue tous les matchs.»

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Inviter des joueurs :

«Ici, c’est l’EN, pas un mariage mais je pourrais le faire»

 

Répondant à une question sur ce que faisait Alcaraz en invitant certains joueurs à assister à la rencontre, le coach a été clair par rapport à ce sujet et n’a pas manqué de faire savoir  qu’il s’agissait de l’équipe nationale et pas d’un mariage : «Il y a peu de choses que j’ignore mais si je fais ça un jour, j’utiliserai le mot. Peu de jeunes jouent. Des joueurs comme Ounas qui a joué 45 minutes face à la Sampdoria. Des joueurs comme ça, ça aurait été bien de les voir mais pas en tant qu’invité. Venir et toucher au groupe et voir comment  évolue le joueur dans le groupe. Les voir à l’entraînement. La télé c’est bien mais les voir devant nous, c’est encore mieux. Le délai était trop court, il fallait optimiser les séances et voilà. Ça a été pensé, dans l’avenir, je pourrai récupérer une plus grande liste de joueurs mais en même temps, quand on a des matchs couperets, on n’a pas le temps mais sur d’autres regroupements, on pourrait le faire.»

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L’effectif :

«Tout le monde est apte»

 

Certains joueurs ont dû déclarer forfait comme ce fut le cas pour Soudani et Abdellaoui. Répondant à une question sur le sujet, Belmadi n’a pas manqué de dire que tout le monde était a priori prêt : «Oui, ils sont aptes et je pense qu’ils ont envie de faire partie de ce renouveau. C’est ce qu’on recherche, des résultats, état d’esprit et nouveau fonctionnement. Certains d’entre eux ont de petits soucis mais qui ne devraient pas remettre en cause leur participation. Je vais les voir et savoir sur leurs petits bobos. A priori non mais je vois au quotidien pour être sur qu’ils soient tous aptes à jouer contre la Gambie.»

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Absence des locaux dans la liste :

«Tout le monde sait qu’il y a un problème en championnat»

 

Même s’il pensait avoir clos le sujet des locaux et binationaux, Djamel Belmadi s’est emporté et a déclaré : «Je vous avais dit que le débat est clos par rapport à locaux. Que voulez-vous que je dise ? Il y a un constat, j’ai fait une liste de footballeurs pour l’EN. Peu importe où ils jouent. D’ailleurs, Bedrane est là. Il y a des joueurs qui sont issus du championnat. Abdellaoui était dans cette liste. J’ai envie de dire que je ne voulais pas que ce soit un sujet à polémique. Il faut arrêter l’hypocrisie. Ça fait trois semaines que je suis là. J’ai été dans les stades et j’ai vu. Vous savez que dans ce championnat là qu’il y a des problèmes. Prenez tout l’ensemble. Quand il s’agit de l’EN, on ramène ce discours populiste. Tout le monde se pose la question mais la réponse est là. J’espère trouver un joueur car je sais que l’Algérien est un bon joueur au-dessus de la moyenne. Des joueurs qui sont algériens qu’on est bons. Maintenant, il y a un championnat qui n’est pas le meilleur. Donc, je le dis, on va aller dans les stades et chercher les joueurs. Ce n’est pas les noms qui sont cités. J’ai peut-être une autre vision. Il me faut du temps et j’essaie d’aller au plus rapide. Aujourd’hui, les choses sont comme ça.»

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Ligue 1 Mobilis : 

«MCA-ESS ne m’a pas donné l’impression qu’une qualification en LDC était en jeu»

 

Présent à trois reprises pour assister à des rencontres de championnat mais aussi pour voir le match de Ligue des champions africaine entre le MCA et l’ESS, Belmadi n’a pas été convaincu et c’est pour ça qu’il a dit :«Aujourd’hui ce n’est pas ma faute. Certains doivent arrêter d’avoir ce discours populiste. Quand on dit championnat faible, on cible des clubs et on utilise les supporters pour dire que cette équipe est faible. Tout le monde est prêt à dire que le spectacle est pauvre et qu’on attend autre chose. Je suis allé voir MCA-ESS et je n’ai pas eu l’impression qu’une qualification en quart de finale pour la LDC se jouait. Il n’y avait pas d’intensité et des choses que j’estime moi en tant que technicien insuffisantes. Je fais un constat et je fais une liste de joueurs. Maintenant, je ne vais pas m’arrêter là. Je vais faire des propositions et peut-être faire en sorte de regrouper les entraîneurs et essayer d’améliorer les choses. Des conférences avec les préparateurs et les entraîneurs des gardiens. Discuter et partager leurs visions du boulot. Alexandre Dallal et Bouras ont de l’expérience et je pense que partager cela est une bonne chose. Peut-être qu’on peut faire progresser nos gardiens de but qui n’ont pas beaucoup d’expérience. On a les compétences ici et il faut la prendre.»  

  1. Z.

 

Défense des Verts :

«C’est le travail de tout le monde»

 

L’un des plus gros chantiers du coach, ce sera sans aucun doute de trouver la meilleure formule pour redonner une solidité défensive à son équipe. D’ailleurs, il a une petite idée pour y parvenir : «On va faire en sorte qu’on soit plus performants défensivement. C’est le travail de tout un groupe. Une manière collective d’appréhender ce genre de situation. Les premiers défenseurs, ce sont les attaquants pour être un peu plus solides. Ils doivent presser, défendre et acculer l’adversaire. Après, pour la sentinelle, je ne vais rien dire. Maintenant, comment je vais faire mais j’ai du mal à donner les ingrédients et dire exactement ce que je vais faire. Ça va être au quotidien. J’ai ma manière de faire et c’est comme ça que j’ai fait en sorte d’avoir un groupe. Mesakni par exemple, il est offensif et quasiment uniquement sur l’attaque. On a bossé avec lui la saison dernière et il a fait une saison exemplaire. On a pu faire en sorte qu’il change et ait une palette plus large. Il fournissait aussi un gros travail défensif. Ça, j’ai la recette mais je ne peux la donner. Je vais voir avec mon groupe. On va devoir travailler et je pense qu’ils le savent. C’est une partie de la réunion qu’on a eu. On les attend dans le secteur où ils sont choisis. Le foot c’est deux situations avec et sans ballon.»

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Caractère des joueurs : 

«Je ne peux pas imaginer un joueur jeter le maillot de l’EN»

 

En 2001 alors qu’il était encore joueur avec les Verts, Belmadi avait été remplacé et avait jeté son maillot. Interrogé sur sa réaction si un de ses joueurs faisait la même chose, il a répondu : «C’est malin, malin et demi même. Je ne peux pas imaginer un joueur jeter le maillot. Il y aura un fonctionnement que je sais que les luttes d’égo sont présentes en équipe nationale. Certains postes étaient acquis peu importe si le mérite était là ou pas. J’ai pu voir qu’il y a eu des mouvements d’humeur et ça s’est dégradé. Je sais qu’il y a cette situation chaotique. Pas de résultats, mauvais résultats, des coachs défilent, pas de trame de travail. Je suis là pour ça afin de régler tout ça avec l’aval des joueurs. Je prendrai les décisions qu’il faut. Je ne suis pas un flic, je suis un entraîneur avec des caractéristiques et j’ai donné l’exemple de Mesakni.»

 

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Gambie : 

«On a des informations sur cette équipe»

 

Samedi prochain, les Fennecs reprennent les éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations avec un déplacement en Gambie. Sur la difficulté du match, l’entraîneur des Verts, assure : «Evidemment, j’ai des informations mais ce qu’il faut savoir, c’est que les images arrivent difficilement de ces pays à savoir la Gambie et le Bénin. On a ce qu’on a pu avoir et on va s’en servir. Les listes ne sont pas claires mais on a quand même des éléments qui font qu’on peut préparer pas du mieux que je souhaiterai mais suffisamment pour avoir une idée de cette équipe et de la manière de jouer. Les joueurs sont plus au moins les mêmes. On a une idée et on aurait pu faire mieux en termes de préparation mais on n’a pas  suffisamment de temps pour jouer ce match. C’est un match de qualification en coupe d’Afrique. Je me mets au second plan car ce qui m’intéresse, c’est l’équipe et ses réactions sur le terrain. Chaque séance d’entraînement a son importance. On a peu de temps et il ne faut pas en perdre. Moi, je n’ai aucune appréhension particulière et je n’ai que l’envie de faire un très bon résultat en gagnant le match et montrer qu’en peu de temps, on peut gagner en solidarité et en organisation. Est-ce que ça suffira ? J’espère. Avoir une attitude différente et une organisation plus claire sont les axes de mon travail. Les joueurs savent qu’on doit gagner.»

 

Présence  de leaders : 

«C’est important d’avoir Halliche, Mbolhi et Guedioura»

 

Avec le retour de Halliche, Mbolhi, Feghouli et Adlène Guedioura, le groupe retrouve des joueurs importants que ce soit sur le terrain ou dans le vestiaire et cela réjouit Belmadi : «C’est vrai que des joueurs comme Halliche ou Mbolhi ont de l’expérience et ont vécu des moments en sélection. Il y aussi Guedioura qui fait du bien au groupe. Il est important d’avoir ce genre de joueurs qui sont respectés. Ils peuvent avoir un discours rassembleur. Je vais essayer de voir le plus possible. Des joueurs qui font un rappel à l’ordre, c’est important. Ce à quoi j’aspire, c’est que les joueurs prennent leurs responsabilités. Aujourd’hui, un joueur comme Medjani n’est pas là car des joueurs doivent prendre le relais. C’est normal que des joueurs de 21 ans fassent des erreurs. Cependant, des joueurs de 25 ans doivent se prendre en main car ils sont aguerris en sélection. Toutefois, ce n’est pas 3 ou 4 leaders et des joueurs. Tout le monde doit comprendre que la sélection est sacrée. La plupart des joueurs ont montré de bonnes choses et ils sont capables de se prendre en main. Mon travail ce sera de les guider, les entourer et je suis certain qu’ils sont animés d’une bonne volonté et avec l’apport des joueurs expérimentés.»

  1. Z.

 

Vivre le match : 

«De l’émotion, mais je rentre vite dans mon match»

 

On imagine que le nouveau sélectionneur va vivre un moment chargé d’émotion. D’ailleurs, il l’assure mais ne va pas rester dans ce sentiment puisqu’il a un match à gagner : «Avoir revêtu l’habit de sélectionneur et de regrouper les joueurs comme ça, j’avais déjà beaucoup d’émotions car je n’ai pas voulu beaucoup parler. Le président nous a introduits. J’avais beaucoup d’émotion et j’ai vécu le truc personnellement. Au moment de l’hymne national, on va l’apprécier. Après, on va très vite entrer dans le match et être concentrés.»

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