Ce qui a changé avec Belmadi

 « Je ferai en sorte que la Fédération algérienne de football n’aura pas à regretter d’avoir opté pour le plan B, C ou même Z», a fait savoir Djamel Belmadi lors de sa première conférence de presse animée le 18 août dernier.

Il est vrai que le coach national espérait et voulait absolument gagner cette rencontre face à la Gambie. D’ailleurs, il n’avait nullement caché ses intentions avant le match, mais au final, les Verts terminent la rencontre sur le score d’un but partout. Sur le plan résultat, ce match nul fut plus qu’une déception pour l’entraîneur national, mais Belmadi pourra toujours s’en contenter en se disant que c’est le premier entraîneur sous l’ère du nouveau président Kheireddine Zetchi à avoir réussi à revenir avec un point de l’extérieur. En effet, ni Lucas Alcaraz, encore moins Rabah Madjer n’ont réussi à ramener un nul ou à gagner à l’extérieur. L’entraîneur espagnol a concédé deux défaites face à deux grosses cylindrées, la Zambie et le Cameroun,  alors que Rabah Madjer avait, lui, perdu toutes les rencontres amicales qu’il a eu à disputer hors de l’Algérie.

 

Quelque soit le statut du joueur…

Pour l’instant, notre équipe nationale n’est pas encore qualifiée pour la CAN, mais elle est très bien partie dans ces éliminatoires, car avec 4 points au compteur, et sachant que deux équipes du groupe se qualifieront, Brahimi et ses coéquipiers sont sur la bonne voie d’autant plus que les Verts auront à recevoir, lors du prochain match au stade Mustapha-Tchaker de Blida, l’équipe du Bénin. On pourrait dire qu’un résultat nul lors de cette rencontre, au vu de l’adversaire, n’est pas très positif pour une équipe comme l’Algérie qui renferme dans ses rangs de grands talents. Mais au vu des conditions dans lesquelles s’est jouée la rencontre, la satisfaction est là surtout après les échecs de ces derniers mois.

Un nul est bon pour le moral, car il faut rappeler que le 2 juin 2016 et le match des Seychelles, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017, l’Algérie a perdu toutes ses rencontres.

Mais pourquoi donc avec presque les mêmes joueurs, alors que Belmadi n’a bénéficié que de deux entraînements pleins pour travailler avec son team, cette équipe, à quelques exceptions près, a décidé d’agir autrement en se battant sur le terrain. Et bien tout simplement parce que Djamel Belmadi, qui connaît tout ce qui se passe au sein et autour de l’équipe nationale au cours de ces dernières années, a fixé ses propres règles dans le groupe des Verts, et cela même avant l’arrivée des joueurs au Centre technique national de Sidi Moussa. Beaucoup ont évoqué l’aspect disciplinaire et qu’il fallait être strict avec le groupe, surtout quand il s’agit de retard ou d’absence injustifiée.

 

Direct avec ses joueurs, il n’hésite pas à les recadrer quand c’est nécessaire

 Belmadi a été très clair ; même si certains ont tenté le coup d’arriver un peu plus tard que le reste du groupe, et bien nada, le coach des Verts n’a rien voulu savoir ; il a précisé que tout le monde devait être présent à la première séance d’entraînement à 17h au CTN. Et ce fut le cas puisque tous les joueurs s’y sont exécutés. Aussi, si quelques éléments étaient habitués à ne regagner leur chambre que tard dans la nuit, ce n’est plus le cas à présent puisqu’à 23h, tout le monde est censé dormir ou être dans sa chambre pour se reposer. Le coach national n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure quand cette règle n’est pas respectée. Mais ce que les joueurs ont beaucoup apprécié, c’est le fait que leur coach a tenu à redistribuer les cartes en décidant de n’avoir aucun a priori sur personne.

 

Abeid, Benzia, Boudebouz dans les tribunes

La concurrence, ça promet !

Plus aucun joueur banni, tout le monde aura sa chance. Cela a pu d’ailleurs être vérifié contre les Gambiens en titularisant Saphir Taider écarté de l’EN sous l’ère Madjer, ou même Mbolhi. Feghouli est, quant à lui, rentré en cours de jeu ; une entrée qui a fait, soulignons-le, fait beaucoup de bien à notre attaque.  Néanmoins, l’entraîneur de l’EN a tenu à être très franc en précisant que personne ne devra venir désormais en sélection avec la certitude de jouer comme titulaire : « Pour moi, les meilleurs joueront, nul n’est un titulaire indiscutable. Celui qui mérite de jouer jouera », leur a-t-il lancé. Belamdi tient donc à relancer la concurrence pour stimuler et motiver ses joueurs. Quand on voit des joueurs comme Boudebouz, Benzia et Abeid, dont les noms n’étaient même pas mentionnés sur la liste des 18, on pourrait presque penser qu’être sur le banc sera désormais un luxe. 

Les joueurs ont donc eu droit à un nouveau discours ; le moins qu’on puisse dire, c’est que cette façon de faire leur a plu, à en croire certains avec lesquels nous avons discuté. Reste à présent à Belmadi de trouver des solutions sur le terrain afin de sortir les Verts du trou dans lequel on les a engouffrés. 

Asma H. A.

Taïder : «Retenir le bon état d’esprit»

«C’est de bon augure pour la suite»

De retour en équipe nationale après avoir été écarté par Rabah Madjer, Saphor Taïder a retrouvé les Verts par la grande porte puisque Djamel Belmadi a décidé de le titulariser face à la Gambie. A la fin du match, Taïder a bien voulu nous donner ses impressions sur la rencontre : «Je pense que dans le contexte dans lequel s’est jouée cette rencontre, à savoir commencer le match 1h30 après son heure initiale, une pelouse très haute car on ne pouvait pas faire deux trois passes ou même enchaîner balle au pied. Donc, ça reste un bon résultat car tout le monde s’est donné à fond et c’est de bon augure pour la suite », nous a-t-il affirmé.

Interrogé sur le but encaissé 30’ seulement après l’ouverture du score de Bounedjah, Taïder dira : « Ce n’est jamais le bon moment pour encaisser un but. On verra après les images pour voir ce qui s’est passé, mais ce qu’il faudra retenir, c’est surtout l’état d’esprit car ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu cela », a-t-il conclu.

  1. H. A.

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