Mahrez : «Je ne vois pas plus haut que Man City»

Dans une longue interview accordée à Qui Hustle YouToube, Ryad Mahrez a fait plusieurs révélations sur sa carrière de footballeur, de ses débuts jusqu’à aujourd’hui.

Généralement, il est rare de voir les footballeurs concilier études et carrière sportive. Petit, Ryad Mahrez était prédestiné à une carrière de footballeur. « Disons que c’était pénible. En classe, j’étais vu pour le clown, ça m’a souvent porté préjudice d’ailleurs. » Et d’expliquer que dès le départ, il avait l’ambition de jouer au football plutôt que de faire autre chose. « Mon père, Allah yarahmou, m’a inscrit alors que je n’avais que 5 ans à l’ASS Sarcelles. D’ailleurs, sa mort a constitué un déclic pour moi. Réussir à devenir pro était une obligation pour moi afin d’aider ma maman et toute la famille.’’ Considérant qu’il n’était pas le meilleur joueur de l’équipe à l’époque, « car, estime-t-il, à Sarcelles, il y avait beaucoup de super-joueurs. Certes, au niveau talent, je n’avais rien à leur envier, mais j’accusais un déficit au niveau athlétique. Raison pour laquelle on était réticent pour me recruter aux centres de formation. Après, j’ai commencé à grandir, je suis devenu un peu plus costaud et plus rapide. A partir de là, on commençait à apprécier mon talent. Ensuite, après un coup de fil d’un de mes anciens éducateurs à Sarcelles, le club de Quimper, qui évoluait en CFA, m’a pris.’’ A propos d’un passage en pro au Havre : «Dans cette équipe, j’ai croisé de super-joueurs à l’image de Walid Mesloub, Rivière ou Benjamin Mendy. Cela m’a permis de progresser et d’accomplir de grands matches. Malheureusement en France, on ne voulait pas de moi », se souvient-il.

 

«Avant de signer à Leicester, j’ai accompli la prière de consultation et je n’ai vu que des signes positifs»

Repéré par les scouts de Leicester City, le club anglais ne tardera pas à prendre attache avec son agent, sauf que pour Ryad Mahrez, il n’était pas chaud de rejoindre ce club : «Franchement, je ne voulais pas y aller. Devant l’insistance de Leicester, j’ai été contraint d’éteindre mon téléphone afin de passer mes vacances tranquillement à Sarcelles. Avec les potes, on jouait chaque jour des matches de foot, mais Leicester n’a jamais abdiqué. Un jour, j’ai ouvert mon ordinateur pour regarder les statistiques, le stade, etc.  J’ai constaté que Leicester était 1er en Championship. Sur demande de ma mère, j’ai accompli une prière de consultation (salat el istikhara) et je n’ai vu que des signes positifs. Avec le temps, je reconnais que j’ai fait le meilleur choix, car Leicester City m’a propulsé vers le haut », avoue Ryad Mahrez qui ajoutera : « A Leicester City, la 2e année, Claudio Ranieri arrive ; il me donne les clés du club, beaucoup de responsabilités et sa confiance. Après, le succès est arrivé.’’ Souvent la gloire engendre une hypermédiatisation, mais cela ne semble pas le déranger : « Je reconnais que je ne suis pas trop sociable quand je ne connais pas la personne. C’est vrai, c’est dur à gérer, quand j’ai rejoint la sélection de mon pays pour le Mondial 2014, mon image a changé, même si cela me dérange. Mais après, je me dis que tous ces gens sont fiers de ta réussite. » Malgré tout le succès, Ryad arrive à bien gérer cette notoriété. « Parce que tout simplement, explique-t-il, j’ai toujours gardé les mêmes amis autour de moi. Succès ou pas, je suis resté dans ma bulle.»

 

«Avec l’Algérie, je suis arrivé sur la pointe des pieds»

Tout juste avant le début de la Coupe du monde 2014 du Brésil, Ryad Mahrez est convoqué pour la 1re fois en équipe d’Algérie par Vahid Halilhodzic. « Jouer pour le bled, c’est super. Quand j’ai été appelé pour la première fois, je suis arrivé sur la pointe des pieds au Mondial du Brésil ; ça ne s’est pas bien passé pour moi, j’étais dans le truc de l’adaptation. Une fois cette étape franchie, on est devenu champions d’Afrique.’’ Selon Mahrez toujours, les sélections africaines, en faisant confiance aux coaches locaux, le savent : « En Afrique, il faut toujours quelqu’un qui connaît bien ce qui se passe là-bas. Jouer au Malawi sur un terrain en synthétique à 14h, il faudrait qu’il soit passé par là. Pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions, Djamel Belmadi, ou Aliou Cissé avec le Sénégal, savent bien le faire.» Qui dit Afrique dit racisme. Mahrez se joint à l’appel de Samuel Etoo pour réclamer plus de sévérité dans les sanctions à l’encontre des fautifs. « La FIFA doit opter pour des mesures radicales. Il y a toujours 2 ou 3 idiots qui vont faire les cons. Je trouve que Samuel Etoo a parfaitement raison, car il y a des personnes qui souffrent beaucoup du racisme dans les stades », soutient-il.

 

«Guardiola ? Quand il te veut, c’est flatteur»

Et de réitérer son souhait de rester en Angleterre : «  Je ne me vois pas  ailleurs qu’à Manchester City. Si je peux aller plus haut ? Je ne vois pas ce qui est plus haut ; j’aime vraiment le football anglais, j’ai des objectifs personnels. Non, je n’ai pas envie de quitter l’Angleterre », assure-t-il. Pour ce qui est de sa relation avec Pep Guardiola, le capitaine de l’EN dira : «Pep, c’est les années Barça ; c’était là où, quand on était jeune, on kiffait vraiment le Barça. C’était le Barça de Pep. T’as envie de jouer pour lui, tu vois ! » Et de revenir sur ses débuts compliqués à Manchester City : « Ce n’était pas facile au début  à Manchester. T’arrives, il y a des stars, c’est un vestiaire de grands joueurs, donc pour s’adapter, c’est pas facile. J’ai eu ce temps d’adaptation avant de faire de bonnes  choses. » Quant à sa relation avec Pep Guardiola, il estimera : « Elle est normale, coach-joueurs,  c’est un coach de très grande envergure, de très, très haut niveau, que tout le monde connaît.’’

 

«La religion est primordiale pour moi»

Abordant le sujet de la religion, Ryad Mahrez dira « Pour moi, elle est primordiale ; la religion fait partie de ma vie. Mon père m’a poussé à apprendre les sourates (versets coraniques), on est des musulmans, sans ça, on n’y arrive pas », admet Ryad Mahrez.

Synthèse M. STITOU

 

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