Infantino :«Moins de compétitions, mais plus intéressantes, parlons-en »

Dans un entretien accordé à La Gazzetta dello Sport, le président de la FIFA Gianni Infantino a fait un large tour d'horizon de l'actualité d'un football mondial actuellement à l'arrêt.

L'Italo-Suisse évoque notamment les répercussions de la crise liée a la  pandémie du Covid-19 sur la gestion du football mondial. C’est le jour de ses 50 ans que l’Italo-Suisse a choisi de répondre aux questions du journal italien, il évoque les possibilités de la reprise des entraînements et des compétitions, toutefois il écarte une reprise dans les tout prochains jours, pire encore, il se dit réaliste en lançant un appel aux dirigeants : «La santé passe avant tout. Ensuite, il y a tout le reste. Et dans le reste, les dirigeants doivent se préparer au meilleur mais aussi au pire. Il ne faut pas paniquer, mais il faut le dire clairement : nous recommencerons à jouer quand nous ne mettrons pas en danger la santé de personne. Les Fédérations et les Ligues doivent suivre les recommandations des gouvernements et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)", a expliqué le président de la FIFA, remerciant au passage "ceux qui risquent leur vie" pour en sauver d'autres.

 

«On doit tous faire des sacrifices»

Alors, quel rôle peut jouer l'instance dans cette crise ? "On va maintenant penser au calendrier des sélections. Puis ensuite aux modifications et dispenses temporaires des règlements sur le statut des footballeurs et des transferts (...) Il faut des mesures plus dures. Il n'y a pas d'autres choix. On doit tous faire des sacrifices", répond-il. Gianni Infantino évoque également un don de 10 millions de dollars de la FIFA à l'OMS.

 

«Le foot risque la récession»

Toujours concernant la pandémie du Covid-19, Infantino ne cache pas l'énorme enjeu économique pour le monde du foot, actuellement à l'arrêt total, le patron du football mondial va très loin, il compte profiter de cet arrêt forcé pour réussir une reforme, elle consiste à diminuer le nombre d’équipes et de matches, tout en gardant le niveau élevé : «La récession ? C'est un risque, il faut une vision globale de l'impact économique (...) On ne sait pas quand on va revenir à la normalité. Mais regardons l'opportunité : on peut réformer le football mondial en faisant un pas en arrière. Moins de compétitions, mais plus intéressantes. Peut-être moins d'équipes, mais plus équilibrées. Moins de matches pour protéger la santé des joueurs, mais plus combattus. Ce n'est pas de la science-fiction, parlons-en»

 

«Sauvons le foot d’une crise qui risque d’être irréversible»

Les pertes seront grandes après le retour de l’activité, Infantino est conscient, il se prépare déjà à une réaction : «Pour le patron de l'instance mondiale, il va falloir "quantifier" les pertes, voir comment "les couvrir" et "faire des sacrifices". "Les équipes bien gérées seront avantagées. On ne repartira pas de zéro car on est des privilégiés. Mais sauvons tous ensemble le football d'une crise qui risque d'être irréversible", conclut-il.

 

« Le Mondial des clubs ? On décidera bientôt»

Avec le report de l'Euro en 2021, Gianni Infantino s'est vu contraint de décaler "son" projet, le Mondial des clubs, prévu pour l'année prochaine, l’UEFA contrairement à la CAF a pris ses devants en annonçant  le report de son EURO d’une année, la FIFA va devoir faire un nouveau calendrier. «Ce n'est pas mon rêve, mais un tournoi de la FIFA pour développer le football des clubs au niveau mondial…Tout le monde en tirera des bénéfices. On décidera bientôt si la première édition aura lieu en 2021, 2022 ou au maximum 2023. Il précise que "reporter le Mondial des clubs cause une perte de plusieurs centaines de milliers d'euros à la FIFA et aux fédérations", et assure qu'il sera discuté avec tous les acteurs du monde du football : "Les fédérations, les ligues, les clubs, les joueurs.... Tout le monde sera prêt à faire un pas en arrière comme nous, j'en suis certain."

 

«Objectif : une VAR plus légère, économique et fonctionnelle»

Infantino évoque la très controversée VAR, le patron de la FIFA pense qu’elle est "indispensable" au football. "Si elle est utilisée comme il se doit, les critiques s'arrêteront. Elle peut être encore améliorée, mais certains pays ne respectent pas le protocole de l'International Board (IFAB). C'est important que la vidéo aide l'arbitre, et pas quelqu'un d'autre qui prenne la décision», explique Infantino, visiblement mécontent de ce qu'il voit dans certains championnats, il faut dire que le dernier Euro a confirmé les limites de la technologie, les deux dernières finales de la CL africaine aussi, c’est pourquoi le boss de la FIFA veut investir encore plus et ce dans le but de faciliter son utilisation et la rendre accessible à un maximum de gens. «On investira plus selon ma vision pour 2020-2023, pour faire une VAR plus légère, économique et fonctionnelle. En résumé, plus globale", annonce le patron de la FIFA, qui rappelle que personne n'est "obligé" de l'utiliser.

S.M.A

 

 

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