En plus des allocations restantes pour 2019 et 2020, la FAF a vu son compte bancaire renfloué par la coquette  somme de 500.000 dollars représentant une partie de l’aide financière de la FIFA aux associations membres pour faire face aux difficultés engendrées par la pandémie du Covid-19. 

La CAF, à son tour, a annoncé avant-hier une aide de 200.000 dollars pour chaque fédération africaine avec comme objectif de «soutenir la gestion locale du football frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19». La CAF évalue également  l’opportunité d’un soutien financier supplémentaire aux associations membres pour la reprise et l’organisation de leurs compétitions nationales.

La FAF n’a pas le droit…

Pour des raisons qu’on ignore, la FAF n’a jusque-là rien communiqué à propos de «comment et quand» compte-t-elle utiliser cet argent. Cependant, c’est la FIFA et la CAF qui l’exigent ; ces milliards sont destinés exclusivement à couvrir les frais de relance des compétitions. Sinon, en cas d’impossibilité de reprendre ou de décision injonctive des politiques, les partager équitablement sur les clubs professionnels dans les plus brefs délais, comme l’ont  fait plusieurs fédérations, dont celles de la Tunisie et du Cameroun. Tout ça pour dire que ce soutien financier doit être dépensé exclusivement dans le but d’atténuer l’impact financier du Covid-19 sur le football au sein des associations membres. La FAF ainsi que toutes les autres fédérations n’auront aucune gloire à garder cet argent longtemps, ou, pire, l’utiliser pour autre chose sans rapport avec le Covid-19, comme dans notre cas construire des centres de formation ou payer les salaires des employés de la FAF, dont le staff de l’équipe nationale.

1re option : utiliser cet argent pour couvrir les frais d’une reprise souhaitée

Ainsi, Zetchi et son Bureau fédéral sont devant deux choix possible. Le premier est simple et même évident : se servir de cette aide pour couvrir tous les frais relatifs au protocole sanitaire, dont on ne sait rien, puisqu’il n’a pas été encore établi, sinon pas communiqué (tests de dépistage, produits désinfectants…). Aussi, vu l’importance de la somme dont dispose la FAF, cette dernière peut aussi payer, sinon couvrir une partie des frais d’hébergement des clubs en déplacement et même leur transport par vols spéciaux. Il peut aussi servir à désinfecter les stades. La Fédération royale marocaine, par exemple, a décidé de prendre en charge les frais de déplacement et d'hébergement des clubs pour encourager les responsables du pays, ainsi que les clubs à soutenir une reprise en juillet dans des stades désinfectés dans des villes situées dans un rayon de 100 km. Une annonce de la FAF allant dans ce sens pourrait pousser nos clubs à se réjouir de terminer la saison, eux qui souffrent terriblement sur le plan financier de cet arrêt brusque et brutal des activités.

2^e option : annoncer l’arrêt définitif et distribuer l’argent aux clubs

La deuxième option, même si elle n’est souhaitée que par le CRB et les relégables ; est de trancher pour un arrêt total de la saison et distribuer cet argent pour les clubs professionnels. La Fédération tunisienne, qui ne cesse de nous donner des leçons en matière de gestion, a versé à l’ensemble de ses clubs la somme de 1 million de dinars tunisiens avant même que la FIFA et la CAF n’annoncent cette aide, tout en maintenant la poursuite du championnat. Le Cameroun en a fait de même et a versé tout l’argent dans les comptes des clubs. Beaucoup d’autres fédérations, qui ont annoncé l’arrêt définitif des compétitions, ont fait la même chose. De ce fait, on est dans l’obligation de se demander pourquoi notre Fédération n’a fait ni l’un ni l’autre. Pourquoi Zetchi et son Bureau fédéral n’ont annoncé ni date de reprise officielle, ni de date souhaitée, ni un protocole sanitaire clair, donc un plan élaboré, et surtout pourquoi elle garde le silence quant à ses intentions d’utiliser ces aides de la FIFA et de la CAF au moment où nos clubs vivent l’asphyxie. 

1. B.