Raouraoua met les points sur les i

La veille de l’entame du troisième championnat professionnel en Algérie, le président de la FAF a été l’invité de la radio nationale. Mohamed Raouraoua, après avoir souhaité que cette saison soit meilleure que les deux premières, a épluché avec détail les  «Je tiens tout d’abord à me montrer optimiste à la veille du début du championnat professionnel de L1.  C’est déjà la troisième année. Je souhaite de tout cœur à ce que la violence disparaisse de nos terrains. Que le fair-play règne dans tous les stades et que la fête soit à chaque journée du championnat », dira Raouraoua dans son introduction. «J’ai dit qu’on sera prêts dans 4 à 5 ans et j’avais raison ; c’est vrai qu’on est loin de la France, l’Espagne et l’Angleterre qui ont 50 à 60 années d’expérience, mais on n’a pas mal avancé. Les gens commencent à penser et à agir en professionnels, certains clubs  avancent dans le bons sens et le niveau de notre championnat a nettement progressé.  Cela dit, il y a un léger retard de l’administration surtout dans l’exécution des instructions de son excellence le président de la République. Les présidents de clubs ont raison d’afficher leur ras-le-bol, notamment concernant les assiettes de terrain destinées à la construction de centres de formation. Les autorités concernées n’ont pas tenu leurs engagements envers ces clubs et leurs cris de détresse sont complètement justifiés », ajoutera Raouraoua. 
«On ne peut demander à un amateur de se comporter en professionnel» 
Pour le président de la FAF, le problème vient aussi de certains présidents de club, à leur encontre il lancera : «Certains clubs n’arrivent pas à suivre. On ne peut en aucun cas faire marcher un club professionnel  avec les mêmes compétences qu’au temps de l’amateurisme. Il faut un DTN, un spécialiste en comptabilité, un autre en marketing,  un autre administratif, un DG, un PDG…Mais la plupart de nos clubs malheureusement n’arrivent pas ou ne veulent pas comprendre. » Et d’ajouter : «Il y a plusieurs sources légales de financement des clubs ; les droits télé pour commencer. Rien qu’avant-hier on s’est réunis avec Toufik Kheladi le patron de l’ENTV pour réviser le contrat d’exclusivité de la retransmission du championnat national de manière à ce que les clubs soient bénéficiaires. Pour ce qui est de la publicité,  comme vous le savez, il y a un réel problème entre les clubs et les gérants des stades où ils sont domiciliés, on tâchera de trouver une solution à ça dans les jours à venir. Et il y a enfin l’autofinancement qui vient de la vente des joueurs formés dans les centres de formation qui jusque-là n’existent pas et là, j’ouvre une parenthèse : les présidents de clubs ont proposé à ce que l’Etat construise ces centres et les cède ensuite sous forme de concession aux clubs et je suis tout à fait d’accord avec eux. On ne peut pas demander à quelqu’un qui n’a jamais construit une maisonnette de construire un centre de formation ! C’est donc à l’Etat de le faire. Je reviens à notre sujet et je dirais que l’argent personnel des actionnaires de ces dits clubs est aussi une source tout à fait légale de financement des clubs professionnels…»

«L’argent du contribuable ne doit pas être utilisé par les SSPA. Les joueurs qui ne payeront pas l’IRG et la SS seront exclus»
Mohamed Raouraoua a tenu lors de son intervention à avertir les présidents de clubs et aussi les responsables locaux quant à un sujet qui a fait débat la saison passée. «Je ne comprends pas comment l’argent du contribuable peut être utilisé pour le payement des salaires des joueurs ! Si un président veut donner 100M/Mois à un joueur, il n’a qu’à le faire de sa poche. Il n’a pas le droit de puiser dans les subventions de l’Etat pour le faire. Aujourd’hui, on voit des walis, des P/APC verser de l’argent aux clubs sans contrôler leur utilisation et ça, c’est inadmissible. L’argent de l’Etat doit servir la promotion du football, la formation et la construction d’infrastructures et non les intérêts des présidents de clubs »,  précise Raouraoua.  Par ailleurs, Mohamed Raouraoua a tenu à ce que les joueurs professionnels qui touchent des milliards régularisent leurs situations vis-à-vis des impôts. «Dorénavant, les joueurs qui ne payent pas l’IRG et la sécurité sociale seront arrêtés. Et c’est aux clubs de les signaler», souligne-t-il. 

«Sonatrach a tout à fait le droit de prendre le MCA. C’est incontestable !»
Le président de la fédération ne comprend pas la réaction de certains présidents de clubs qui contestent le désir de Sonatrach de racheter le Mouloudia d’Alger. A ce sujet, il dira : «Que Sonatrach ait décidé de reprendre le Mouloudia d’Alger est tout à fait normal. Elle a dirigé ce club pendant 35 ans et personne n’a dit un mot. Si Sonatrach le veut, elle le fera. Cela nous fera tous plaisir de voir une si grande société diriger un club comme le MCA. Maintenant, ce qu’on ne pourra pas accepter c’est qu’elle dirige deux clubs à la fois. Cela toucherait à l’intégrité de notre championnat. Pour ce qui est de la volonté de Naftal et de Tassili Airlines de racheter le MCO ou un autre club, on ne pourra pas s’opposer du moment qu’elles sont filières du groupe Sonatrach mais elles sont autonomes. » Pour ce qui est de la reprise de des autres  sociétés nationales d’autres clubs algériens, Mohamed Raouraoua dira : «cette question, il faudra la poser aux autorités compétentes. Je ne suis pas habilité à répondre à cette question. L’USMA est gérée par le groupe Haddad qui est une entreprise privée. Je salue ce qu’ils font et je souhaiterais que les autres clubs trouvent des investisseurs comme l’ETRHB.»   

«Tous les clubs sont en faillite et Sonatrach a le droit d’investir, mais pas de sponsoriser» 
Pour clore la discussion sur le professionnalisme, Mohamed Raouraoua a tenu à préciser une chose qu’il a jugée importante et elle est relative à Sonatrach. «Je tiens à dire que Sonatrach a tout à fait le droit de racheter le Mouloudia, mais en aucun cas sponsoriser des clubs au détriment des autres. Les sociétés nationales peuvent investir dans un club, mais ne jamais verser de l’argent à des équipes et non à d’autres car leur argent appartient à tout le monde. Maintenant, si une entreprise veut aider les clubs par le biais d’un sponsoring, il y a une caisse spéciale à notre niveau pour justement la promotion du professionnalisme. Qu’elles les versent et nous à la FAF on tâchera de les distribuer équitablement sur les clubs. Aussi, je tiens à vous informer qu’on a trouvé un accord avec un sponsor pour le payement des frais de voyages ainsi qu’une nuitée d’hôtel aux clubs professionnels. Ils n’auront donc dorénavant plus rien à payer lors de leurs déplacements. Tous les clubs sont en faillite. Le commissaire aux compte pourra bien informer le procureur de la République de leur situation et les SSPA seront toutes fermées et liquidées dans les quatre mois qui suivront.» 
A. B.

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