Bougherra «Ma présence en AFS ? Je suis confiant»

- Vous avez entamé une course contre la montre dans le but d’être opérationnel dans les délais et  prendre part à la CAN 2013 avec l’Algérie. Où en êtes-vous exactement ?

- Pour le moment, tout va comme je le souhaite et le souhaitent mes médecins. Je vais mieux. On a entamé la troisième phase de la rééducation. Je travaille très dur pour retrouver ma forme optimale dans les plus brefs délais. Je m’arme de patience et de courage afin de dépasser cette période difficile pour tous les athlètes.

 - Expliquez-nous un peu le travail auquel vous êtes astreint chaque jour…

- Eh bien, je fais du biquotidien depuis un moment déjà. Comme je vous l’ai dit, je suis sur le point de terminer la troisième phase. Il y en a quatre. Mon objectif immédiat est de bien renforcer le muscle de l’adducteur tout en gagnant physiquement parce que je fais aussi de la course et du foncier. J’ai la chance d’avoir un bon préparateur physique et aussi un kiné qui court avec moi tous les joueurs.

 - On imagine que c’est fatigant…

 - Oui, très même. D’ailleurs en ce moment j’ai un coup de fatigue et c’est normal. Je travaille très dur depuis un moment déjà, mais Dieu merci, j’ai assez d’énergie et de détermination pour dépasser cette mauvaise passe incha Allah.

 - Il vous restera donc une dernière étape, la 4e. Qu’allez-vous faire durant cette étape ?

- J’entamerai incha Allah cette dernière étape à la mi-novembre. Je reprendrai avec le groupe et je commencerai à taper dans le ballon et à suivre un travail spécifique. Je dois retrouver mes sensations sur le terrain, mes reflexes et mon rythme pour incha Allah pouvoir rejouer dès début décembre comme prévu initialement.  

- Pensez-vous pouvoir être prêt pour la CAN ?

- Oui et non. Ça sera comme un début de saison pour moi. Ça fait quand même longtemps que je n’ai pas joué et on est jamais au top en début de saison. Il est clair que je ne serai pas à 100% de mes moyens, mais j’ai assez d’énergie et d’expérience pour me surpasser.

 - Est-ce que vous avez commencé à vous préparer à ne pas être dans la liste de Vahid pour la CAN… ?

- Je sais que c’est difficile pour moi d’être dans cette liste, mais je suis confiant. Je sais ce qui m’attend et je sais ce que j’ai à faire. J’essayerai déjà de rejouer avec mon club Lekhwiya dans les délais et après on verra. Si je ne suis pas dans la liste, il n’y aura aucun souci pour moi, mais je reste confiant. 

- Halilhodzic est à chaque fois déçu quand il parle de vous et de votre blessure. On voit qu’il tient beaucoup à vous…

- C’est très gentil de sa part… Mais après, je le comprends un peu. Coach Vahid est franc et direct dans son discours. Il nous donne des directives à suivre, il nous conseille et il ne ferme jamais les portes devant quelqu’un qui se donne à fond. Personnellement, ces déclarations me motivent à travailler plus dur. - Vahid n’a pas de chance la veille de cette CAN, vous ne pensez pas ?- Oui, c’est la vérité. Depuis qu’il est là, il n’a jamais eu un groupe au complet. Il y a tout le temps des blessés. Néanmoins, il a toujours réussi à trouver des solutions, et je pense que dans ce cas il saura quoi faire pour pallier les absences et gagner des matchs. 

- Mai quand même, plusieurs cadres de l’équipe ont quitté le navire ou ont été poussés à le faire, pensez-vous pouvoir atteindre vos objectifs à la CAN sans ces joueurs-là ?

- Vous avez parfaitement raison de dire cela. Prenez par exemple le match de la Côte d’Ivoire, c’est pratiquement une nouvelle équipe qui va affronter les Eléphants. Qui reste de 2010 ? Il y a moi... (Il cherche…) et c’est tout. (NDLR : il a oublié Hameur Bouazza et Rafik Halliche s’il est rétabli pour la CAN). 

- Ce qui vous rend important, voire même indispensable…

- Non, je n’irai pas jusqu’à dire que je suis indispensable, mais la tâche du coach est vraiment compliquée. Cadamuro et Halliche sont blessés, tout comme moi. Antar Yahia a pris sa retraite. Bouzid, même s’il a réussi à signer à l’USMA, s’est blessé juste après. On a la chance d’avoir Carl (Medjani) au top et Essaïd (Belkalem) qui commence à gagner en expérience, mais il faut des doublures à chaque poste, surtout dans l’axe… La défense centrale sera un casse-tête pour Vahid.

 - Parlons maintenant du Groupe «de la mort», comment vous le trouvez ?

- Il ne faut pas se mentir, la Côte d’Ivoire avec ses stars est le favori du groupe. Ils jouent ensemble depuis maintenant 10 ans et jamais ils n’ont gagné un titre. Cette génération de super joueurs est en phase finale, c’est peut-être leur dernière CAN ensemble et ils voudront donc la gagner. Ils seront motivés comme jamais ils ne l’étaient avant. Après il y a la Tunisie qui est une belle équipe qui pratique un beau football, comme nous à peu près. Et après il y a le Togo qu’il ne faudra pas sous-estimer. Ils sont costauds et très durs. Après la fusillade de Cabinda en 2010 et leur retrait forcé de la CAN, ils voudront prendre leur revanche. Ils sont à prendre très, mais très au sérieux. Nous, l’Algérie, on est dans le Top 3 de l’Afrique et le top 20 dans le monde. Quand on voit la France 18e et la l’Algérie 19e, on se doit de réussir un bon parcours durant cette CAN. Le football algérien s’est stabilisé. On a pas mal avancé, on doit continuer parce que le plus dur reste à faire. 

- Quel est le meilleur scénario lors du premier tour ?

- Je pense que le premier match face à la Tunisie est le plus important de tous. Je suis convaincu que celui qui remportera cette rencontre aura fait 50% du chemin. Après, il faudra prendre match par match et jouer cette rencontre comme une finale. Cela dit, si on passe le premier tour, il y a beaucoup de chances à ce qu’on parte très loin dans cette compétition. 

- La cascade de blessures a poussé certains observateurs, certainement par nostalgie, à souhaiter le retour des anciens encore compétitifs, comme Matmour, Ziani, Antar…

- Ça serait bien de revoir Antar, Karim (Matmour), Belhadj et même Ziani et Mourad (Meghni) avec nous, mais il faut respecter la décision de certains d’eux qui ont pris leur retraite. Les autres, il y a un coach en place et lui seul peut décider de leur sort. Mais ça aurait été bien pour l’EN de les avoir dans le groupe. Ils ont beaucoup d’expérience, et dans une CAN, l’expérience fait dans certains cas la différence. - Dans quelques jours, vos camarades en sélection affronteront la Bosnie. Seriez-vous présent dans les gradins ?- J’aurais aimé être à Alger mercredi prochain pour fêter avec les Algériens le 50e anniversaire de l’indépendance et de la création de la FAF, mais hélas je ne peux pas. Pour venir, il faudra faire 14 heures de vol en aller-retour pour seulement 48 heures, c’est trop pour moi. Je suis en phase où la récupération et le repos sont très importants dans ma remise en forme. Je préfère me concentrer sur ma convalescence.                      A. B.

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