Tahmi : «Certains clubs pros doivent redevenir amateurs»

En quête du redressement de la situation du sport national et du football en particulier, Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, invité du Forum du journal Echourouk a tracé les grandes lignes de sa démarche.

Quelques semaines après sa nomination, l’ancien chef de service cardiologie au CHU Mohamed Idir de Tizi Ouzou a fait le tour de la question et passé au crible toutes les affaires faisant débat en ce moment. Très pointu dans son analyse, le MSJ, d’un ton menaçant, pense que le moment est venu pour déterminer la responsabilité de chacun dans ce qui est devenu le sport en Algérie.

Le football, sport roi dans le monde et en Algérie, a été le sujet principal du débat. La nécessité de prendre des décisions politiques pour relancer les projets et accompagner leurs acteurs vers des jours meilleurs est indispensable. Il affirme, d’ailleurs, qu’il s’engagera en sa qualité de premier responsable du sport en Algérie à faire le nécessaire pour sauver ce qu’il reste à sauver, mais avant, Mohamed Tahmi a tenu à mettre les points sur les i concernant certains dossiers.

 

«Les présidents de clubs sont les responsables de l’échec du professionnalisme »

Qualifiant le projet du professionnalisme d’échec, le ministre de la Jeunesse et des Sports a endossé en premier lieu la responsabilité aux clubs. Avec virulence, il s’attaque aux présidents des clubs professionnels de football. «Les clubs professionnels sont responsables de l’échec du professionnalisme. Jusqu’à ce jour, aucun club n’a ouvert son capital pour les investisseurs et les hommes d’affaires voulant se lancer dans ce projet, et cela est inadmissible. Le comble, c’est que ces présidents demandent l’aide de l’Etat ! C’est n’est pas logique ! Le ministère est prêt à aider les clubs, mais seulement en respectant la loi. Je refuse qu’on verse dans l’anarchie. Actuellement, on est en train d’attendre le rapport établi par la commission désignée par le Forum des présidents des clubs professionnels pour étudier son contenu et voir les doléances et les propositions des clubs. On est là pour trouver des solutions définitives à ce problème qui perdure depuis le lancement de ce projet», explique le MJS.

 

«Démarrer avec 32 clubs professionnels fut une grande erreur, on se doit de réduire le nombre»

Toujours en ce qui concerne le dossier du professionnalisme, Mohamed Tahmi pense que démarrer avec 32 clubs était une erreur fatale. Selon lui, on aurait dû commencer avec les clubs qui sont capables de répondre au cahier des charges initialement établi. «On a démarré le projet avec 32 clubs professionnels, et cela est, selon moi, trop exagéré. C’est la plus grosse bourde que j’ai constatée dans ce projet», avant d’ajouter : «D’ailleurs, on réfléchit à réduire considérablement le nombre et se limiter seulement aux clubs qui ont de l’avance et qui sont bien préparés pour être professionnels. Certains clubs de L1 et L2 devront revenir à leur ancien statut, celui d’amateur, afin de sauver le professionnalisme.»  

 

«Sonatrach ne peut pas racheter 100% des actions du MCA»

«L’Etat a versé la somme de 1,2 milliard de centimes aux clubs pour l’octroi d’un bus. Malheureusement, certains présidents de clubs ont utilisé cet argent pour autre chose (payer les salaires des joueurs et des entraîneurs). Ils se doivent de justifier la moindre dépense. Je n’accepterai jamais à ce que l’argent de l’Etat, destiné à des choses bien précises, soit jeté de la sorte. Les présidents des clubs vont devoir rendre des comptes», lancera le ministre de la Jeunesse et des Sports. Aussi, toujours sur le professionnalisme, Mohamed Tahmi a tenu à apporter une précision qui devra mettre un terme aux spéculations et aux mensonges. «La loi algérienne interdit à toute entreprise publique de s’acquérir de 100% des actions d’un club professionnel. La loi du professionnalisme exige à ce que le club amateur (CSA) soit partie prenante dans le projet. Ainsi, Sonatrach qui projette de racheter l’intégralité des actions du Mouloudia d’Alger ne peut pas le faire. La loi le lui interdit», avertit-il, avant de poursuivre : «Il n’existe jusque-là aucune décision officielle qui obligerait les entreprises publiques à investir dans les clubs. Tout ce qui se dit à ce propos n’est que mensonge.»

A. B.  

 

«Le rapport sur le stade du 5-Juillet est au niveau de l’IGF»
A propos du scandale du stade 5-Juillet, le ministre de la Jeunesse et des Sports a tenu à préciser que le désormais ex-directeur du stade a été limogé bien avant la tenue du fameux match Algérie-Bosnie. Pour ce qui est du traitement de ce dossier, le Dr Mohamed Tahmi dira : «Le rapport sur ce stade est désormais au niveau de l’Inspection générale des finances (IGF). Cette instance est la seule susceptible d’étudier le dossier et d’enquêter sur le financement du projet de la réfection de la pelouse qui a débuté en 2008. De par cette enquête, on pourra connaître les vrais responsables de ce scandale», dira le MJS. 
«La FAF projette d’organiser 3 vols pour les fans en Afrique du Sud»
Plusieurs supporters algériens voulant partir en Afrique du Sud sont à l’attente d’un signe de la FAF ou du MJS. La question a été posée au ministre. Ce dernier dira : «La FAF projette d’organiser le voyage des supporters des Verts en Afrique du Sud. Au moins trois vols sont prévus. Je suis en contact permanent avec Mohamed Raouraoua justement pour discuter de la meilleure formule possible. Le MJS fera en sorte d’aider les fans pour aller en Afrique du Sud.» 
A. B.  

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