L’entraîneur national a promis à ses joueurs l’enfer, en les mettant au parfum dès le début du travail. Il a pris le soin de discuter avec eux pour leur faire savoir qu’il allait élever le rythme jusqu’à ce qu’ils souffrent. Il faut dire que le Bosnien, en plus du fait qu’il soit un maître tacticien, est connu aussi pour ses exigences en ce qui concerne le physique. Il axe souvent son boulot sur ce point, surtout que certains des éléments convoqués ne sont pas vraiment au top sur ce plan là.
On se souvient tous l’été dernier quand l’EN s’apprêtait à attaquer un virage important dans le cadre des éliminatoires du Mondial et aussi celles de cette CAN. L’ancien coach du PSG avait programmé un stage à Bouchaoui, mais avant, et en étudiant les situations de ses joueurs cas par cas, il s’était rendu compte que le duo «anglais» de l’EN, à savoir Guedioura et Bouazza, tous les deux évoluant en Championship, avaient déjà terminé leur saison avant même le mois de mai. Cela l’a poussé à improviser un stage de 6 jours pour eux à Lisses, où il les avait soumis à un travail intense.
Même début, même rythme, mais avec moins d’oxygène
En effet, à Lisses, Vahid avait entamé son travail le 7 mai dernier, et on se souvient bien qu’il n’avait pas perdu son temps. Le biquotidien a été instauré dès le début du stage. Le duo Bouazza-Guedioura a dû supporter une charge de travail conséquente, et exceptionnellement, à cette période là, la chaleur s’était même invitée dans la région parisienne, alors qu’à Alger, il faisait encore frais. C’est dire que la ressemblance est frappante et les deux joueurs semblent actuellement les mieux informés de la masse du boulot qui les attend, car à Lisses, les deux Parisiens avaient souffert le martyre et montré leurs limites. C’est ce qu’il faut attendre des joueurs actuellement, surtout ceux qui sont toujours handicapés par leur manque terrible de compétition, à l’image de Lacen, Halliche, Mesbah, ainsi que les éléments qu’il vient juste de récupérer suite à des blessures, dont Cadamuro est le meilleur exemple. Ce dernier devrait bénéficier d’un programme sur mesure, et là aussi, Vahid fera appel à son système d’entraînement à la carte, auquel il a souvent eu recours, consistant à ne pas soumettre la totalité des joueurs au même rythme, notamment au début, afin d’éviter de compromettre les chances de ses poulains à quelques heures de l’envoi de la liste officielle à la CAF.
Ceci dit, même si les choses devraient entrer dans l’ordre avec le temps, le manque d’oxygène va rendre le boulot encore plus pénible. La faute est imputée aux 1500 mètres d’altitude qui rendent l’effort physique telle une corvée.
Plus de technico-tactique
A Lisses, le travail physique a pris le dessus sur tous les autres aspects, et le résultat ne s’est pas fait attendre, notamment pour Guedioura qui, depuis, a enchaîné de belles prestations que ce soit avec l’EN ou même en club. Bouazza, pour sa part, n’a fait que renforcer un physique qui reste son point fort et qui pousse Vahid à lui renouveler à chaque fois sa confiance. Mais pendant les stages qu’organise le Bosnien, il ne néglige pas l’aspect psychologique avec les nombreuses fois où il s’adresse à ses poulains, que ce soit autour d’un déjeuner, d’un dîner et parfois même en tête à tête. Il parle beaucoup et surtout il écoute ses poulains pour pouvoir ensuite adapter ses plans selon les besoins.
Et s’il y a quelque chose qui va changer par rapport au stage de Lisses, c’est bien le travail technico-tactique qui va être plus important en raison de la présence de tout le groupe. C’est d’ailleurs le cheval de bataille du sélectionneur avant l’entame de la compétition. Il doit désormais stabiliser le jeu de son team et les joueurs devront cravacher dur pour pouvoir travailler le matin, puis le soir et récupérer pour faire de même le lendemain, et ce, jusqu’au 16 janvier, date de la fin du stage du Royal Marang Hotel.
S. M. A.
Hier matin
Tous les joueurs présents à l’entraînement
La sélection algérienne de football a effectué dimanche matin sa troisième séance d‘entraînement au Bafokeng Sport Campus de Rustenburg en vue de sa préparation pour la Coupe d‘Afrique des nations CAN-2013 en Afrique du Sud (19 janvier-10 février).
Cette séance a enregistré la présence de l’ensemble des joueurs retenus, y compris le milieu offensif du FC Valence, Sofiane Feghouli, qui a repris l’entraînement collectif après s’être contenté d’une séance en solo samedi. Au cours de ce galop qui a duré deux heures, loin des regards des journalistes, huis clos oblige, le coach national a concocté un programme basé sur des exercices physiques et un travail tactique, selon une source proche de la sélection. Les joueurs ont eu droit ensuite à plusieurs ateliers physiques avec des exercices de vitesse, notamment, sous la houlette du préparateur physique de l’équipe nationale.
Répartis en deux groupes, les joueurs ont également travaillé des combinaisons tactiques.
La séance d’hier après-midi
Un entraînement sans Kadir grippé et Guedioura ménagé
Comme nous l’écrivions dans notre édition d’hier, Vahid Halilhodzic n’a pas encore travaillé avec un groupe au complet.
Pour la deuxième séance d’entraînement d’hier, Kadir Foued qui souffre d’une angine, et Adlène Guedioura, fatigué suite au grand nombre de matchs qu’il a disputés lors du mois de décembre (sept au total), ont été tous les deux ménagés. Le milieu de terrain de Nottingham Forest a effectué quelques tours de piste en compagnie du préparateur physique, Gianni Bischotti, avant d’aller prendre sa douche. A son arrivée à Alger, il a été décidé que ce joueur bénéficie de quatre jours de repos, avant de pouvoir travailler normalement. Vahid Halilhodzic ne veut surtout pas provoquer une blessure chez ce joueur très important à cause de la charge de travail. Il devrait entrer dans le groupe à partir de demain. Feghouli et Tedjar, ménagés durant la journée d’hier, ont intégré le groupe et se sont entraînés le plus normalement du monde.
Maîtrise technique et efficacité devant les buts au menu
Si la séance matinale était réservée au travail physique, celle du soir a concerné le technico-tactique. Les camarades de Sofiane Feghouli ont travaillé avec le ballon, et ce, depuis l’échauffement. Dans un premier temps, Khaled Lemouchia et ses camarades courraient le ballon au pied. Ils accéléraient à chaque fois que Noureddine Kourichi donnait le signal. Voyant que certains joueurs avaient les jambes lourdes, le sélectionneur national intervient pour demander à tout le monde d’augmenter le rythme, ce que firent ses éléments. Lors de l’exercice qui s’en est suivi, le coach a partagé ses joueurs en six groupes de trois. Le Bosnien leur a demandé de faire des passes à deux à l’approche des petits bois qu’il a placés dans tous les coins. L’un d’eux effectue un contrôle orienté et centre dans la surface. Il leur a demandé de viser les têtes des receveurs. Cet exercice a duré 20 minutes.
Halliche a eu droit à beaucoup de consignes
Comme à chaque entraînement de ce genre, Vahid Halilhodzic a programmé un match d’application. Ce qui a attiré notre attention lors de cette opposition était les nombreuses consignes que donnait Vahid Halilhodzic à Rafik Halliche. Pour les autres joueurs, l’ancien coach de la Côte Ivoire a exigé de tous de jouer à une touche de balle. Rafik Halliche, jadis cadre incontesté et patron de la défense des Verts, n’a pas rejoué en sélection depuis le fameux match face aux Etats-Unis d’Amérique en Coupe du monde 2010 sur ce même sol sud-africain. Il pourrait faire son retour à l’occasion de cette CAN si Vahid juge qu’il est prêt et surtout meilleur que Belkalem. La concurrence battra son plein et on est sûrs que quel que soit son choix, la paire centrale algérienne sera composée de deux grands défenseurs.
A. H. A.
Vahid fait peur même aux Sud-Africains
A la tombée de la nuit, Vahid Halilhodzic a exigé que les projecteurs soient allumés tout de suite, parce que le terrain sur lequel s’entraînaient les Verts était équipé d’un système d’éclairage sophistiqué (les projecteurs sont programmés de façon à ce qu’ils s’allument automatiquement). Les responsables de ce centre et les agents déployés pour mettre les Algériens dans de bonnes conditions ont paniqué pour la simple raison qu’ils ne savaient pas comment allumer les projecteurs manuellement. Ils n’ont jamais eu à le faire, parce que ça se fait automatiquement. Finalement, ils ont réussi à le faire, mais ça a été fait après qu’ils aient fait l’objet d’une grande pression de la part du sélectionneur national.