Lounici : «L’EN doit atteindre les demi-finales»

L’ancien meneur de jeu de l’équipe nationale dans les années 90 revient avec nous sur le parcours de l’EN lors de la CAN-1996. Il nous relate la préparation du groupe à l’époque et parle de l’édition à venir. Pour lui, les Verts doivent effectuer un bon parcours au vu des moyens dont ils disposent. Il se montre, par ailleurs, optimiste quant aux chances des capés de Vahid lors de ce tournoi.

Khaled Lounici, voilà un nom que beaucoup de défenseurs craignaient. L’ancien numéro dix de l’Algérie a laissé un beau souvenir de son passage sous le maillot des Fennecs, notamment lors de la compétition africaine qui s’est déroulée au pays de Nelson Mandela lors de l’hiver 1996. Pour Compétition, l’intéressé a bien voulu revenir sur les principales étapes des siens à l’heure de préparer la plus prestigieuse des compétitions du continent africain. Lounici se remémore : «Je me souviens de cette époque comme si c’était hier. Je me souviens que pour préparer cette compétition, nous étions allés jouer un tournoi de préparation dans lequel cinq équipes étaient engagées. Le sélectionneur de l’époque, Ali Fergani, avait décidé de donner la chance à tout le monde lors de ce tournoi afin de pouvoir dégager la liste finale des joueurs appelés à défendre le drapeau algérien. Nous étions 27 éléments à prendre part au tournoi et tout le groupe a disputé des matchs. A la fin, l’entraîneur national a fait son choix.»

«On s’était bien préparés»

Pour rappel, les Verts avaient fait un beau parcours lors de cette édition. Ils sont tombés dans le groupe B qui les mettait aux prises face à la Zambie, le Burkina Faso et la Sierra Leone. Notre interlocuteur assure dans ce sens : «Nous nous étions préparés bien comme il faut, l’objectif pour nous était d’atteindre les quarts de finale. Lorsque la compétition a débuté, nous avons fait match nul face à la Zambie, puis avions réussi à battre et le Burkina Faso et la Sierra Leone, chose qui nous a permis de passer en quarts. Après, nous étions tombés sur l’Afrique du Sud, pays organisateur qui bénéficiait de son public. On avait sorti une prestation de tout premier ordre.» Lounici va plus loin : «Nous avions un grand handicap, ce jour là, il pleuvait des cordes, le terrain était gorgé d’eau, et nous n’avions même pas de crampons à vice», déplore l’ancien international.

«Nous n’avions pas de grands moyens»

En 1996, l’EN ne disposait pas de grands moyens. Les responsables de la FAF n’avaient pas de sponsors, Khaled Lounici raconte : «Si ce n’était Fergani et Mourad Abdelouahab, paix à son âme, nous ne serions jamais allés en Afrique du Sud. Je me souviens qu’ils courraient dans tous les sens afin de trouver des sponsors capables de nous conduire là-bas.» 

«Vahid est maître de ses choix»

En abordant l’actualité des Fennecs, nous avons voulu connaître les impressions de Lounici concernant le groupe choisi par l’entraîneur national. Il dira : «Le coach est mieux placé que moi pour faire ses choix. Parmi le groupe, il y a des joueurs qui méritent d’être là. D’autres sont moins préparés, ils manquent de compétition. Pour ma part, je ne suis ni pour ni contre. S’il gagne, tout le monde applaudira, s’il perd, il devra assumer.»

«Avec les moyens actuels, la demi- finale devrait être l’objectif»

Qu’on se le dise, les responsables actuels de la plus haute instance footballistique du pays ont mis de gros moyens à la disposition d’Halilhodzic, chose qu’assure notre interlocuteur : «Franchement, y a pas photo, je vous ai dit quels étaient nos moyens en 1996. Là, le groupe actuel dispose de moyens colossaux à travers lesquels ils peuvent assurer une très bonne préparation, mais aussi une belle participation. Je pense en toute sincérité que l’objectif minimum au vu de tous ces moyens devrait être la demi-finale ou bien carrément la finale. Je ne suis pas d’accord avec le sélectionneur quand il dit que si on est éliminés, ce ne serait pas une surprise. On doit assurer une compétition honorable.»

«Battre la Tunisie pour mieux gérer la suite»

Le premier match de nos capés les mettra aux prises face aux voisins tunisiens, un derby maghrébin pour ouvrir le bal. L’ancien Harrachi prévient : «Je pense que ce premier match revêt une grande importance, outre le fait que ça sera un derby. Le fait d’engranger les trois points lors de cette rencontre permettra à nos joueurs de mieux gérer la suite du parcours. Les clefs lors de ce match seront les suivantes : se donner à fond sans calculs et savoir se montrer agressifs dans le bon sens du terme. La Tunisie a des problèmes, son championnat est à l’arrêt, ils sont rusés, ils essayeront de jouer sur le mental de nos éléments. Ils savent que le joueur algérien a du mal à garder son calme. Il faudra s’en méfier. J’espère en tout cas qu’on pourra les battre afin d’être dans les meilleures conditions possibles pour les deux autres matchs du groupe.»

«Optimiste pour un bon parcours»

Comme tous les Algériens, Khaled Lounici n’échappe pas à la règle, il affiche un certain optimisme quant aux chances des Verts lors de ce tournoi : «Franchement, j’ai toujours été quelqu’un d’optimiste, alors oui, je crois en nos chances pendant la CAN, nous avons un bon groupe. Quand je vois ce qu’a fait la Zambie lors de la dernière édition, je me dis qu’on peut en faire autant. Avec à sa tête Hervé Renard qui entraînait l’USMA, ils ont fait des miracles. Alors, oui, je suis optimiste.»

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