Fawzi Benzarti est un technicien tunisien qui a une grande expérience dans le football national et international. Il a entraîné plusieurs équipes tunisiennes avant de prendre les rênes de la sélection libyenne pour deux saisons. Il a drivé la sélection tunisienne lors de la CAN 2010 et, récemment, la formation émiratie d’Al-Sharjah avant de la quitter, préférant retourner en Tunisie et attendre une offre d’un club tunisien. A quelques jours du derby attendu entre l’Algérie et la Tunisie, prévu le 22 janvier à Rustenburg, nous avons jugé utile de contacter l’entraîneur Benzarti pour nous parler de cette chaude confrontation.

- Comment s’annonce le derby Tunisie-Algérie prévu le 22 janvier à Rustenburg ?

- C’est un match qui s’annonce passionnant et indécis entre deux équipes qui se connaissent bien. Le caractère derby va lui donner encore du piment.

- Comment voyez-vous l’issue de cette rencontre ?

- Ce sera très serrée, chaque équipe visera la victoire. Je pense que ça va se jouer sur un petit détail, car, dans un derby, ce n’est pas l’équipe qui jouera mieux qui automatiquement l’emportera. Dans les derbys, il y a toujours le facteur chance qui pèse.

- Comment voyez-vous la bataille tactique entre les deux équipes ?

- Les deux équipes jouent pratiquement avec le même dispositif tactique (en 4-5-1). J’imagine que la bataille sera forte au milieu du terrain entre les deux sélections. A mon avis, l’entraîneur qui osera l’emportera.

- Est-ce que vous êtes de l’avis de ceux qui disent que le premier match est important ?

- Oui, je partage cet avis, car c’est très important de bien entamer une compétition comme la CAN. L’équipe qui décrochera les 3 points dans le premier match aura fait un grand pas vers la qualification. C’est pour ces raisons que je dis que le derby Algérie -Tunisie du 22 janvier sera serré et l’équipe qui gagnera le match sera bien placée pour décrocher sa qualification pour le second tour.

- Vous avez entraîné la sélection tunisienne avec laquelle vous avez participé à la CAN 2010. Parlez-nous de cette aventure en Angola ?

- Franchement, on a été malchanceux, car nous avons réalisé 3 nuls, mais nous avons été éliminés du premier tour. Avec un peu de réussite, on aurait pu aller loin dans cette CAN.

- Que pensez-vous de la sélection tunisienne actuelle drivée par Sami Trabelsi ?

- C’est une sélection expérimentée qui renferme en son sein des joueurs talentueux, à l’image de Msakni et Darragi, mais elle manque de constance dans son jeu. Dans un bon jour, la Tunisie peut battre n’importe quelle équipe, comme elle peut passer à côté dans un mauvais jour.

- Quel est votre avis sur la sélection algérienne ?

- L’Algérie a toujours eu de bons joueurs, c’est une équipe qui a des traditions dans le football. Pour revenir à la sélection actuelle, je pense qu’elle est sur une courbe ascendante,  puisque j’ai eu l’occasion de voir les deux matches disputés contre la Libye pour le compte du dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013.

- Que pensez-vous du travail effectué jusque-là par Halilhodzic ?

- Je n’aime pas parler des entraîneurs étrangers, car je suis favorable aux techniciens locaux.

- Les spécialistes donnent la Côte d’Ivoire grand favori du groupe D. Etes-vous de cet avis ?

- Je ne suis pas d’accord, même si sur le papier, la Côte d’Ivoire est considérée comme l’épouvantail du groupe. Les sélections africaines  jouent à 60% de leurs moyens dans la CAN, car la plupart de leurs joueurs évoluant en Europe préfèrent se donner à fond avec leurs équipes respectives au détriment de leurs sélections où ils sont moins performants. La Côte d’Ivoire renferme en son sein des joueurs de dimension mondiale, mais qui passent à côté dans les rendez-vous importants. Je pense que l’Algérie et la Tunisie peuvent passer si elles arrivent à bien gérer leurs matches.

- Que pensez-vous du Togo ?

- C’est une équipe imprévisible qui n’est pas constante dans ses performances. Il faudra quand même se méfier de cette sélection qui vient à la CAN pour créer la sensation.

K.  H.