La défaite sur le fil, face aux Aigles carthaginois de Tunisie, étant digérée, programme de la CAN oblige, les poulains de Vahid Halilhodzic, comme ils l’ont dit eux-mêmes avant-hier, en zone mixte, après leur défaite, se reconcentrent sur la compétition et comptent tout faire pour battre les Eperviers du Togo. Mais au vu de la belle prestation des Togolais, avant-hier après-midi, face aux Eléphants de Côte d’Ivoire, battre ces Eperviers ne sera pas chose facile. Après avoir vu les Eperviers à l’entraînement et avoir décortiqué leur premier match, nous vous proposons un petit focus, un décryptage de ces Eperviers du Togo.
Un football tout en puissance
Comme beaucoup de footballeurs d’Afrique de l’Ouest, les footballeurs togolais sont grands, forts et surtout puissants physiquement. Ce morphotype extraordinaire que leur a donné mère nature, a influé sur leur façon de jouer au football. Leur football est tout en puissance. Ils vont souvent au contact avec leurs adversaires à la fois dans le jeu au pied et dans les duels aériens et sont souvent très rapides au démarrage grâce à un bon coup de rein. Les Verts sont prévenus, ils devront aller au charbon et accepter le défi physique pour espérer l’emporter.
Le Togo écarte beaucoup sur les ailes
Depuis leur arrivée en Afrique du Sud, Didier Six, le sélectionneur des Eperviers du Togo n’a cessé lors des séances d’entraînement qu’il a dirigées, de travailler le jeu en écartant sur les ailes. Tous les petits matchs d’application et exercices tactiques qu’il a organisés, avaient pour but d’écarter en passant par les côtés, et on peut dire que face à la Côte d’Ivoire, même si la victoire n’était pas au bout, au vu de la belle prestation des Eperviers, on peut dire que cela a porté ses fruits. Les Togolais ont souvent passé la muraille orange ivoirienne, en passant par les côtés, créant le danger systématiquement, soit en montant et en entrant à l’intérieur du terrain au milieu de la surface, soit en allant jusqu’au bout et en centrant soit pour Ayité ou Adebayor, soit en obtenant un corner. Un corner qui a amené l’unique but togolais.
Ils ont une grosse frappe de balle
En plus des exercices tactiques et autres ateliers, ayant pour but de renforcer la cohésion et surtout de faire que les joueurs passent par les ailes, Didier Six, le head coach du togo, qui connaît bien les forces et les faiblesses de son équipe, a toujours terminé ses séances par vingt minutes de tirs de loin et de coups de pied arrétés. Des séances où nous avons pu nous apercevoir que les joueurs du Togo, avaient quasiment tous une très grosse frappe de balle. Les Togolais savent non seulement décocher des mines, mais ils ont aussi la précision de tir. Les Verts sont donc prévenus. Samedi prochain, il ne faudra pas laisser les Eperviers se mettre en position de tir, même de loin. Sous peine de le payer cash.
Attention aux coups de pied arrêtés
Et dans la suite logique et la droite ligne de ce que nous vous disons depuis les premières lignes de cet article, Qui dit grands gabarits, précision de tir et frappes lourdes, puissance et promptitude, dit danger sur les coups de pied arrêtés. Un secteur où 80% des buts dans le football moderne sont marqués. La meilleur preuve est l’égalisation hier sur corner du Togo par Jonathan Ayite sur un superbe corner tiré par Serge Gakpe à la 46e minute. Pourtant, du côté ivoirien, il y avait du gabarit. Vahid Halilhodzic devra bien préciser à ses joueurs d’essayer de commettre le moins de fautes possible près des buts de Raïs Mbolhi ou de la surface de réparation sous peine de le payer cash. Les défenseurs algériens devront essayer, en plus de défendre propre, de donner le moins de corner possible.
Ayité, Gakpé et Agassa, leurs trois joueurs en forme
Même si nous avons eu la chance de suivre les Eperviers du Togo à l’entraînement, il n’ya pas mieux qu’un match de haut niveau pour jauger la valeur d’une équipe et des joueurs qui la compose. Et face à la terrible Côte d’Ivoire, trois joueurs sont sorti du lot et se sont distingués côté togolais. Le premier n’est pas une surprise. Il s’agit du gardien de but Agassa Kossi qui n’est plus à présenter. Le goalkeeper du Togo est une valeur sûre à son poste. Il est capable d’arrêts réflexes phénoménaux et s’il est dans un grand jour, peut poser de gros problèmes aux attaquants algériens. Le deuxième homme en forme est le milieu de terrain, Serge Gakpé, qui a été tout simplement impressionnant hier face à la Côte d’Ivoire. Le milieu gauche du FC Nantes, a montré hier qu’il avait les deux pieds, permutant côté droit comme bon lui sembalt. Serge Gakpé avait mangé du lion face aux Ivoiriens. Il a débordé, défendu, apporté le surnombre, bref il a tout essayé et a été récompensé à la 46e minute où son corner s’est transformé en passe décisive, après que Jonathan Ayité l’ai repris victorieusement. Ayité, l’ancien coéquipier de Mehdi Mostefa et Abdelraouf Zarabi au Nîmes Olympique, a été l’homme du match hier côté Eperviers. Jonathan Ayité n’a cessé d’attaquer du début à la fin, sans jamais rendre les armes, jusqu’à ce que sa débauche d’effort soit récompensées par un but. Ayité a une puissance et une débauche d’énergie qui n’est pas commune. Il a, lors de ce Côte d’Ivoire – Togo, chipé la vedette à Emmanuel Adébayor.
Adebayor, un plus comme un moins ?
Ce monsieur est une grande énigme pour l’ensemble de ses compatriotes. Alors qu’il a un talent immense et fait partie de ceux qui peuvent faire la différence à tout moment. Il semble être venu à cette CAN sans en avoir eu vraiment envie, après un spectacle médiatico tragicomique qui n’honore pas le football africain, et cela se ressent sur son rendement. Avant-hier, face aux Ivoiriens, il a marché sur la pelouse, il était nonchalant, était toujours en train de râler sur ses coéquipiers et n’était vraiment pas concentré sur son match. Le meilleur exemple est ce but tout fait qu’il manque à la deuxième minute de jeu. Il ya deux Emmanuel Adebayor, celui qui est sur la reserve, et toujours en conflit avec sa fédération et celui qui peut changer le cours d’un match à lui tout seul grâce à un éclair de génie dont seul lui a le secret. Souhaitons que face à l’Algérie, nous n’ayons pas l’Adebayor en forme, mais plutôt celui de la Côte d’Ivoire.
Un gros manque physique, surtout en fin de match
Les médias togolais avaient déjà tiré la sonnette d’alarme et s’étaient inquiétés quant au bien-fondé de faire le stage de préparation des Eperviers à Accra où la température est bien plus clémente qu’en Afrique du Sud et sur les négligences sur le travail physique du sélectionneur Didier Six. Avant-hier, les Togolais étaient carbonisés physiquement, dès la 75e minute de jeu.
M. B.