- L’Algérie éliminée de la CAN après seulement deux rencontres, vos impressions ?
- Vous voulez la vérité, je suis déçu par le jeu de l’Algérie. Il n’y a pas autre chose que je pourrais dire à part ça…
- Comment l’avez-vous trouvé lors des deux matches disputés jusqu’ici ?
- Je les sentais au début enthousiastes, et puis, cet enthousiasme s’est envolé depuis la seconde mi-temps contre la Tunisie. J’ai plus l’impression que, finalement, l’Algérie n’était pas correctement préparée.
- Qu’est-ce qui a manqué exactement à cette équipe, selon vous ?
- Il n’y a aucun doute, il y a une mauvaise préparation. C’est incroyable de voir autant d’occasions gâchées, autant d’imprécisions, c’est le genre de choses qu’on travaille dans une préparation. Je me demande bien ce que votre sélection faisait depuis qu’elle a attaqué cette préparation.
- D’autant qu’elle est arrivée en Afsud le 4 janvier et s’est préparée dans la même ville qui accueille ses matches…
- Vous voyez, tout était réuni pour être dans les meilleures conditions possibles, mais le résultat, au final, une amère élimination dès le second match du premier tour.
- Maintenant que l’Algérie est éliminée et que la Côte d’Ivoire est qualifiée, ça va être dur entre le Togo et la Tunisie. Vous voyez comment la dernière journée ?
- Oui, ça va être dur de les départager, le seul point commun entre la Tunisie et le Togo, c’est qu’ils ont eu leurs points face à l’Algérie, donc ils auront 90 minutes pour se départager. Ce qui est sûr, c’est que la sélection qui accompagnera la Côte d’Ivoire ne sera pas l’une des équipes qui jouera le titre.
- Revenons à l’Algérie, de grands moyens ont été mis à la disposition de Vahid et des joueurs évoluant dans de grands clubs ont été appelés en renfort, mais le résultat final, c’est une élimination ; certaines fédérations n’hésitent pas à limoger le coach, comme Vahid lui même a pu le vérifier à ses dépens avec les Éléphants, qu’en pensez-vous ?
- (Il rit.) Allez demander ça à Raouraoua, lui seul pourra vous répondre.
- Quel est votre favori pour cette compétition, maintenant que vous avez sans doute vu à l’œuvre plusieurs équipes ?
- Aujourd’hui, après ce que la Côte d’Ivoire a montré, je ne vois pas un concurrent pour cette équipe. On savait qu’ils avaient beaucoup de joueurs et, aujourd’hui, ils se sont bien appliqués. Ils ont même mieux joué qu’au premier match, ce qui nous laisse supposer qu’elle va avancer en s’améliorant. Donc, je pense que cette équipe ivoirienne est faite pour jouer le titre, quoique ce soit le sentiment qu’on avait à chacune de leur participation aux dernières éditions de cette CAN.
- Vous qui êtes gardien, comment avez-vous trouvé la prestation du portier algérien Mbolhi, est-ce qu’on peut lui reprocher de n’avoir arrêté aucun des deux face-à-face qui ont amené les buts ?
- Oh non, les face-à-face, si vous les perdez, on ne vous reproche rien, si vous les gagnez, vous êtes extraordinaire. Donc, on ne peut pas lui reprocher de ne pas être extraordinaire.
- Qu’est-ce qui vous a choqué le plus dans cette équipe algérienne ?
- On a parlé du manque terrible d’imagination, mais il y a un autre point très important qui a attiré mon attention.
- Lequel ?
- C’est de voir votre entraîneur, Halilhodzic, s’énerver plus que les joueurs, alors que le match n’est pas perdu, alors qu’il faut plutôt du calme, pour que les joueurs puissent mettre le jeu, car souvent l’entraîneur inculque son caractère à ses joueurs. Voir son coach aussi perturbé et stressé, ce n’est pas forcement ce qu’il faut pour une équipe qui veut aller loin dans une telle compétition. C’est ça qui m’a le plus choqué.
- Cette équipe algérienne renferme quelques jeunes talents, dont certains évoluent dans de grands clubs en Europe, pourtant on n’a pas vu ça sur le terrain, c’est dû à quoi à votre avis ?
- Je ne sais pas, quand ça va mal, ça va mal pour tout le monde, et les conditions en club et en sélection sont différentes. J’insiste sur la préparation de cette CAN, elle serait derrière ce malaise.
- Une telle élimination ne risque-t-elle pas de provoquer une cassure dans une équipe en pleine reconstruction, surtout qu’un Mondial se profile à l’horizon et que les éliminatoires sont toujours en cours ?
- C’est le genre de choses à craindre après des mauvais résultats. C’est pour ça qu’il faut faire un bilan, voir ce qui n’a pas marché et tenter de corriger tout en effectuant un travail psychologique sur le groupe dans le but de le remotiver.
S. M. A.