EN : La grosse bourde de la FAF

Cette CAN a été riche en enseignements. En plus des imperfections ayant un rapport direct avec le travail du coach, plusieurs autres choses n’ont pas tourné rond. La FAF est encore une fois été montrée du doigt.

Ces choses dont nous allons parler ont un rapport direct avec la gestion du groupe et du personnel ainsi que le fonctionnement de la sélection nationale en général. Mohamed Raouraoua a déjà entamé une discussion à propos de ces défaillances avec Vahid Halilhodzic à l’aéroport. Ils ont évoqué plusieurs sujets importants, dont la fameuse bagarre à l’aéroport entre joueurs et supporters. Une autre est prévue entre les deux hommes en ce mois de février, celle-ci sera décisive et très importante pour l’avenir de cette équipe. Mais en attendant que cela arrive et que des décisions tombent, on devrait parler d\'un fait important, la grosse erreur que la FAF a commise et qui pourrait avoir des conséquences irréparables à l\'avenir.

 

Les joueurs protégés des journalistes…

Dans le but de veiller sur les joueurs, la FAF a engagé un service de sécurité impressionnant. Des agents, bien entraînés et minutieusement briefés, ont accompagné les joueurs durant tout leur séjour en Afrique du Sud. Seulement, et c’est ce qui n’est pas normal du tout, les consignes qu\'ils ont reçues étaient d’empêcher les journalistes et photographes d’approcher les joueurs. Le moins qu’on puisse dire est que ces agents ont sacrément bien fait leur travail. Ils ont appliqué à la lettre les consignes puisqu’aucun journaliste (sauf Compétition lors de leur premier jour à Rustenburg) n\'a pu déjouer la sécurité. La question qu\'on se pose maintenant, c\'est qu\'au-delà d\'empêcher des journalistes accrédités pour cette CAN de faire leur travail convenablement, cet isolement des joueurs n\'est-il pas une des raisons de l\'échec de notre équipe lors de ce tournoi ? Parce que la majorité des joueurs sont inexpérimentés et jouaient leur première CAN, un peu de contact avec les médias et le monde extérieur n\'aurait-il pas pu leur permettre de respirer ne serait-ce qu\'un petit peu ? La question mérite d\'être posée.

 

…Livrés aux supporters

Il n\'y a pas de mal à avoir peur pour ses joueurs dans un pays qui a le plus  grand taux de criminalité au monde. On aurait certainement rien dit, ni écrit si cela a été le cas jusqu\'à leur arrivée sains et saufs dans leurs clubs. Mais quand on voit que cette sécurité était là exclusivement et seulement pour les journalistes… on a le droit de s’interroger sur l’utilité de la présence de ces agents en Afrique du Sud. En effet, la FAF a autorisé, avec la bénédiction de Vahid Halilhodzic, les joueurs évoluant en Europe à partir 24 heures avant les autres à bord d\'un vol commercial sans la moindre protection. On était présents à l\'aéroport et on n\'a vu aucun des agents de sécurité accompagner les joueurs. Il y avait seulement un chauffeur qui les a abandonnés à l\'aéroport au milieu des supporters algériens déçus et furieux après avoir dépensé plus de 30 millions chacun pour voir leur équipe chérie se faire éliminer au premier tour.

 

La FAF savait qu\'il y aurait des supporters dans ce vol…

Les responsables de la fédération algérienne, à leur tête Mohamed Raouraoua, savaient pertinemment qu\'à bord de cet avion il y aura des supporters algériens. Comment n\'a-t-elle pas pensé que certains d\'entre eux pouvaient s\'en prendre aux joueurs ? Après le match du Togo, plusieurs fans ont jeté des projectiles sur les joueurs. Vahid était même sorti sous escorte, c’était prévisible, inévitable même. S\'il y a bien un responsable de cette mascarade, c\'est bien la FAF. Qui a autorisé les joueurs à partir tous seuls alors que l’Etat algérien a mis à la disposition de l’équipe un avion spécial de la compagnie Air Algérie ? La FAF. Qui  n\'a pas pensé à envoyer avec eux leurs fameux agents chargés de la sécurité au cas où quelqu’un tenterait de s’en prendre à eux ? C’est aussi la FAF.

 

Ça aurait pu être plus grave

Qu’arriverait-il si Mbolhi était incapable de se défende ou si Kadir avait répondu à la provocation du fan de Djabou ? Le supporter aurait pu grièvement blesser un joueur. Ses amis, qui étaient nombreux, auraient pu se joindre à la bagarre et tabasser tous les joueurs algériens présents à bord de cet avion. Et si le chef d\'escale n\'avait pas débarqué les deux supporters impliqués dans la bagarre, une autre aurait certainement éclaté à leur arrivée à Paris ou même dans l\'avion pendant le vol… Comment une instance comme la FAF n’a-t-elle pas pensé à ça ? Quoi qu\'il en soit, Mohamed Raouraoua peut s\'estimer heureux, très heureux même, qu’il n\'y ait eu aucun blessé. Elle se doit de remercier Mesbah et Lacen qui ont fait le travail des agents restés avec l’EN pour surveiller les journalistes et photographes encore présents dans les parages. Ils ont su gérer cette situation avec beaucoup de sagesse et de diplomatie, ils ont sauvé la FAF et leurs coéquipiers avec.

 

Ils sont partis tous ensemble, ils devaient rentrer tous ensemble…

La participation des Verts à la CAN n’était pas bonne. Se faire éliminer dès le premier tour après deux défaites face à la Tunisie et au Togo était la dernière chose à laquelle s’attendaient les amoureux de l’équipe nationale. Les supporters, qui se sont déplacés jusqu’en Afrique du Sud, étaient en colère. Ceux qui étaient restés à Alger aussi. Parce que Vahid a insisté sur le fait que tous les joueurs soient à bord de l\'avion spécial (Feghouli, Kadir et Cadamuro ont été autorisés à cause de leurs obligations en club) à l’aller, il était logique, voire indispensable que tous rentrent ensemble au retour. Cette décision de laisser une partie des joueurs prendre un avion commercial était une grave erreur, d\'abord parce que les joueurs n\'étaient pas en sécurité, mais aussi parce que ce n\'est pas juste de laisser les joueurs locaux, les différents staffs ainsi que Lemmouchia, Halliche et Soudani faire face aux supporters algériens à leur arrivée à Alger, alors que les autres étaient partis la veille en Europe. C\'était un échec collectif et, ensemble, ils devaient l\'assumer.

 

Ce n\'en est pas une première, il y avait aussi Marrakech

Ce n\'est pas la première fois que la FAF commet une telle erreur. Après le fameux match Maroc-Algérie à Marrakech, qui a vu les nôtres tomber lourdement quatre buts à zéro et se faire éliminer de la CAN 2012, les joueurs évoluant en Europe ont été autorisés à rejoindre leurs clubs respectifs directement à bord d\'avions commerciaux vers diverses destinations en Europe. Benchikha Abdelhak, alors sélectionneur de l\'Algérie, a évité de rentrer en Algérie lui aussi, de peur des représailles et est allé à Paris pour y passer quelques jours. Le lendemain, les locaux sont rentrés à Alger et ont fait face aux quelques supporters présents à l\'aéroport d\'Alger. La même chose est arrivée après le match face à la Libye,  seulement dans ce cas, les joueurs devaient rejoindre leur club le plutôt possible. Au final, on dira que La FAF a gaffé. Elle doit revoir certaines choses relatives au fonctionnement de l\'équipe nationale avant qu’il ne soit trop tard. Raouraoua a juré que ce genre de choses n\'arrivera plus, on attend à ce que ces nouvelles décisions soient appliquées sur le terrain.

A. B.

 

 

 

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