Annoncé tantôt comme une finale avant la lettre par certains, comme choc de l’Afrique de l’Ouest par d’autres ou encore comme duel entre francophones et anglophones par une autre tendance, le moins que l’on puisse dire est que ce Côte d’Ivoire – Nigeria a tenu toutes ses promesses. En fait, ce fut surtout le match de la fougue, de la cool attitude et de la jeunesse, face à l’expérience, la pression populaire et l’enfermement ivoirien. Et comme lors du match Togo- Algérie, la «cool» attitude l’a emporté.

L’histoire retiendra que les cinq premières minutes de ce match ont été dominées par la Côte d’Ivoire. Une domination qui ne durera que 5 minutes et aboutira à un coup franc bien placé dans les 18 mètres tiré par Siaka Tiene et qui ne donnera rien à la 4’. Une occasion qui va réveiller le Nigéria qui entrera vraiment dans le match à ce moment-là avec des stars qui ont répondu présent. Un Emenike, un Moses et un Obi Mikel très remuants. 8’ minute de jeu, sur un coup franc en forme de corner ouvert, Ideye a failli d’une tête, ouvrir la marque pour les Super Eagles.

Moses, Emenike et Obi Mikel acculent les Eléphants

S’ensuivit une superbe frappe des 20 mètres de Moses détournée in extremis par le gardien ivoirien sinon c’était but. Le Nigeria fait mieux que se défendre dans ce match et domine cette première mi-temps. Les Ivoiriens ne sont pas dans un grand jour, et balbutient leur football, sous les coups de boutoir de Moses qui les harcèle, hormis à la 14’, où Bamba reprend un corner de Romaric et manque le cadre. Après la énième occasion d’Ideye sur corner, à la 17’. Les Ivoiriens, qui lors de leurs maigres attaques, péchent dans la dernière passe, où tirent de trop loin, sont tellement acculés que leur objectif numéro un était en cette fin de première mi-temps, de casser le rythme infernal nigérian. Emenike ratant un but tout fait à la 27’ en levant trop son tir alors qu’un plat du pied aurait suffi.

43’ minute, le Nigeria trouve la faille

 Le Nigéria va tellement vite qu’il confond souvent, lors de cette première mi-temps, vitesse et précipitation, et cela a produit beaucoup de déchets. La Côte d’Ivoire se contentant d’obtenir des coups francs grâce à Drogba ou Gervinho et de les exploiter, comme à la 33’ et à la 40’, mais la défense et le gardien des Super Eagles veille au grain. Il y aura bien un tir de Drogba à la 34,’ mais l’arbitre indiquera une faute de la main du capitaine ivoirien. 43’, les efforts et la domination nigériane sont récompensés, puisque sur un coup franc des 25 mètres, concédé par Romaric, les Super Eagles ouvraient le score. Un coup franc joué en deux temps, une poussette d’Obi Mikel pour Emeniké qui place une mine que Barry ne put stopper. Mi-temps, Nigéria 1, Côte d’Ivoire 0.

Deuxième mi temps, l’Eléphant se rebiffe

Lamouchi a dû souffler dans les bronches de ses joueurs dans le vestiaire, puisque c’est eux qui se procurent la première occasion par Salomon Kalou, mais le Nigéria entame la seconde période comme il a fini la première, tambour battant. On se rend coup pour coup.

50’ Egalisation ivoirienne

Et c’est à la suite d’un coup franc en forme de corner ouvert tiré par Drogba, que Cheik Tiotte d’une tête égalise à la 50’. Côte d’Ivoire 1, Nigéria 1 tout est à refaire, un deuxième match commence. Comme à chaque égalisation, l’équipe qui revient au score se remet à dominer outrageusement le match, les Nigérians étant assommés.

Festival d’occasions ratées ivoiriennes

En 4 minutes, les Ivoiriens ont eu 4 occasions de but, face à des Super Eagles qui essayent de sortir la tête de l’eau. A l’heure de jeu, nous n’assistons plus au même match, la Côte d’Ivoire domine outrageusement la rencontre, Drogba, Eboué et Gervinho retrouvent des couleurs. Le Nigéria tente bien quelques actions, mais hélas pour eux en abusant de ballons aériens fuyants et imprécis. Mais les défenseurs, Ambrose et Victor Moses, tiennent la maison verte.

65’ – 66’ ça sent le KO des deux côtés

A la 65’ minute, sur un corner bien botté par Moses, est repris par une tête Smashée d’Ideye qui bute sur le gardien ivoirien, tout content de la détourner. Si ce but était entré, vu la domination ivoirienne ça aurait été le hold-up du siècle. D’autant plus qu’à l’action suivante, le gardien Enyaema faisait deux parades coup sur coup après des tirs de Yaya et de Gervinho.

78’ MBA rappelle que dominer n’est pas gagner

Alors que la Côte d’Ivoire avait le match en main et manquait occasion sur occasion voilà que sur un exploit individuel, une succession de dribbles et une frappe canon, que le Nigérian Sunday Mba, est venu rappeler aux Ivoiriens que dominer n’est pas gagner. Nigéria 2, Côte d’Ivoire 1.

La Côte d’Ivoire s’est battue mais le Nigeria tient bon

En incorporant Lacina Traoré à la place de Romaric, Lamouchi tente le tout pour le tout. Son équipe s’est battue et a tout fait pour égaliser, mais le Nigéria et son gardien ont été héroïques. Même Joseph Yobo, est entré à la place de Moses à la 90’ pour être de la fête. 2- 1 score final, les Super Eagles sont en demi-finales.

 

 

 

 

Feuille de match

Royal Bafokeng Stadium, Rustenburg (RSA), 17h00

Temps frais, Orageux 27°, 40% d’humidité

Affluence : Très moyenne

Arbitres : Haimoudi Djamel (Algérie), assisté de messieurs Achik Redouane (Maroc) et Dos Santos Jerson (Angola). Le quatrième arbitre étant M. Al Ahrach Bouchaïb du Maroc.

Côte d’Ivoire : Barry Boubacar, Zokora Didier, N’dri Koffi Romaric (Lacina Traore 83’), Kalou Salomon (Max Gradel 69’), Tiote Cheik, Yao Kouassi «Gervinho», Drogba Didier ©, Tiene Siaka, Toure Yaya, Eboue Emmanuel, Bamba Souleman. Entraineur : Sabri Lamouchi.

Nigéria : Enyeama Vincent ©, Echiejile Elderson, Ambrose Eric, Ideye Brown, Emenike Emmanuel, Obi Mikel John, Moses Victor( Yobo Joseph 90’), Oboadona Godfrey, Onazi Eddy, Mba Sunday, Omeruo Kenneth.

Entraineur : Stephen Keshi

Buts : Emenike (43’)

Carton Onazi (29’) pour le Nigeria et Slomon Kalou (47’) pour la Côte d’Ivoire

 

Les adieux de Rustenburg à la CAN

Ce match Côte d’ivoire – Nigéria était le dernier match de cette CAN 2013, qui allait se jouer au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg et il flottait une ambiance amer de fin d’aventure. On sentait que les officiels et les volontaires, qui n’avaient pas ménagés leurs efforts depuis plus de deux semaines, avaient le cœur gros. Un autre signe qui traduisait bien l’ambiance, la photo groupée de tous les officiers CAF présent à Rustenburg, deux heures avant le début du match, sur le rond central, s’est eternisée, comme si les acteurs de cette photo souvenir, ne voulaient pas qu’elle se termine.

15h00, Les deux équipes arrivent

Les deux équipes sont arrivés aux alentours de quinze heure, et paraissaient très détendu, avec les traditionnels énormes écouteurs pour s’isoler en écoutant de la musique.

15h30 La Côte d’Ivoire foule la pelouse en 1^er

Il était 15h30, lorsque les joueurs ivoiriens ont foulés la pelouse du stade principal de Rustenburg pour la traditionnelle prise de température d’avant match. Les Super Eagles, eux, n’ont pas failli à leur réputation de retardataire, puisqu’ils n’ont même pas foulé la pelouse du Royal Bafokeng Stadium et se sont présenté directement pour l’échauffement..

Un arbitre algérien pour ce choc ouest africain

C’est l’arbitre algérien, monsieur Haimoudi, qui a été choisi, pour officier  ce match entre deux grandes nations du football ouest-africain, l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Monsieur Haimoudi était assisté d’un Marocain et d’un Angolais.

16h55 l’orage et la pluie menacent

Cinq minutes avant le match, le maigre public présent voyant le temps se couvrir et un orage avec des nuages gorgés d’eau arriver, s’est massé «comme un seul homme» vers les endroits abrités des tribunes du Royal Bafokeng Stadium qui est à 80% découvert. Et ils ont eu le nez creux car quelques instants plus tard il pleuviotait.

Lamouchi en costume, Keshi en jogging

Un symbole fort qui montre la différence de style entre les deux équipes. Sabri Lamouchi portait sur le banc un costume sombre et serré alors que Keshi, lui portait un survêtement. Cela veut tout dire.

Mohamed Bouguerra²

 

Sabri Lamouchi : «On n\'avait qu\'un objectif, c\'était gagner cette CAN»

«Pour certains d\'entre nous, c\'était peut-être une dernière chance. Me concernant, c\'était ma première CAN et j\'avais le même objectif. A-t-on tout fait pour atteindre cet objectif ? Je pense que oui. On n\'y est pas parvenus, c\'est forcément une déception, vous imaginez dans quel état peuvent être les joueurs. Pour moi, c\'est une grande tristesse, j\'ai vu les joueurs travailler pendant un mois, faire les efforts, je pensais qu\'on était sur le bon chemin, en train de faire du bon travail, mais ça n\'a pas suffi, malheureusement. On n\'a pas connu le résultat que nous souhaitions, mais perdre fait partie du métier. Concernant une démission, je n\'y pense même pas, il est hors de question que je me résigne après six mois, sachant le travail fait qui, certes, n\'a pas été suffisant pour gagner cette CAN.»

 

Stephan Keshi (Nigeria) : «Je savais qu’on allait faire quelque chose»

«Nos joueurs ont fait preuve de discipline. Personne ne donnait cher de notre peau, mais on a montré du caractère. Quand j\'ai pris cette équipe, je savais qu\'on allait devoir se battre. On a bien commencé le match, on était disciplinés dans notre tactique et notre placement. On a essayé de calmer les joueurs pour ne pas qu\'ils se jettent vers l\'avant et essaient de faire la différence seuls. On est venus avec la détermination, beaucoup de mental, de respect pour les Ivoiriens, mais on s\'est bien battus.»