EN : Vahid accepte de poursuivre sa mission

La sélection algérienne a donc terminé sa CAN à la modeste 13e position et elle est rentrée à la maison avec un petit point arraché difficilement face à une équipe ivoirienne pourtant remaniée et très prenable.

A la fin de cette rencontre face aux Eléphants, l’heure était aux bilans. Les joueurs ont défilé devant les journalistes et chacun expliquait la débâcle à sa façon. Certains positivaient par rapport à ce dernier match face à la Côte d’Ivoire ou même par rapport aux prestations jugées par certains satisfaisantes. Le coach, pour sa part, et même s’il ne s’est pas montré trop bavard lors de la conférence de presse, s’est quand même autorisé de déclarer au micro de RFI qu’il n’avait pas encore décidé de rester. Autrement dit, il a laissé planer le doute jusqu’au bout.

La rencontre avec Raouraoua à l’aéroport fut décisive

A cause de ses engagements et son travail à la CAF, El-Hadj Raouraoua n’a pas eu le temps à la fin du dernier match pour discuter avec Vahid. Une réunion s’imposait après cet échec, et celle-ci n’a finalement eu lieu que deux jours plus tard, c’est-à-dire vendredi à quelques minutes du retour de la sélection à Alger. Le président de la Fédération a longuement discuté, mais surtout écouté le Bosnien parler. Ce dernier avait visiblement gros sur le cœur et a lâché ses maux à son supérieur. Il lui a cité une par une les imperfections qu’il a notées depuis le début du stage jusqu’au dernier match et le nul face aux Eléphants. Des anomalies techniques et tactiques, mais aussi d’ordre organisationnel qui, selon le coach, pouvaient être évitées avec plus de sérieux de la part des gens concernés.

La tentation de partir était grande

L’envie de quitter le navire s’était donc installée dans l’esprit du Bosnien. Il s’est senti comme lâché par certains joueurs et même des personnes qui l’ont accompagné durant le séjour sud-africain, mais comme l’élimination est tombée comme un coup de massue sur sa tête, il a eu du mal à réagir, voire de prendre une décision. Il était sonné par les deux premiers échecs qui auront été fatals pour son groupe et son moral. D’ailleurs, c’est avec beaucoup de difficultés qu’il a trouvé la force pour préparer le troisième match, au moment où l’idée de tout abandonner occupait sérieusement son esprit.

A vrai dire, il était entre deux feux. Il voulait quitter l’EN, mais cela impliquait une démolition totale de son chantier déjà mis en place sur des bases solides, alors il a réfléchi, mais la tentation de tout laisser tomber était si grande qu’il a préféré attendre la rencontre avec Raouraoua, car visiblement, il y avait des choses à lui dire.  

D’accord pour rester, mais des têtes vont tomber   

Au lendemain du match face au Togo, Raouraoua a pris les devants en annonçant via un communiqué publié sur le site de sa Fédération qu’il renouvelait sa confiance à Halilhodzic. Une décision attendue au vu des assurances données par Raouraoua à la veille de la CAN, quand il déclarait que le Bosnien allait continuer sa mission ‘’quoi qu’il arrive’’, mais malgré ça, Vahid a voulu en finir, car durant cette CAN et même lors du stage de préparation, il a vu beaucoup de choses qui ne lui ont pas forcément plu, que ce soit au sein de son groupe, c\'est-à-dire dans les rangs des joueurs, ou même au sein du grand staff dont dispose la sélection. La discussion qui a eu lieu donc à l’aéroport de Johannesburg a été donc l’occasion pour Vahid de crever l’abcès. Cela prouve qu’au sein de l’EN, tout n’était pas rose. Il y avait certaines choses qui n’avaient pas marché, et au bout d’un quart d’heure de discussion, le Bosnien a décidé de rester. Il sera là face au Bénin le mois prochain, mais sans doute pas avec le groupe qui a fait la CAN en Afrique du Sud, puisque il y aura des têtes qui vont tomber.

Des joueurs et même des membres du staff risquent de sauter

Vahid a donc décidé de rester, il a même arrêté le programme de préparation pour le match du Bénin avec son staff. Une envie de continuer l’aventure que le Bosnien a eu du mal à retrouver, mais qu’il a quand même admise. Malgré les résultats qui lui sont défavorables, il a pu ‘’négocier’’ en position de force, cela est la preuve qu’il y a eu des satisfactions et que la FAF a même approuvé le travail effectué. Cela a poussé le coach à se plaindre à son supérieur de certains joueurs. Comme on vous le relatait dans notre édition d’hier, des ‘’rebelles’’ sur la pelouse il y en a eu donc, et cela a causé, d’après Vahid, un dysfonctionnement de son dispositif. Cela le poussera à se débarrasser de certains éléments dès le prochain stage. Les joueurs ne seront pas les seuls, puisque des membres du staff n’auraient pas fait l’unanimité. Ils auraient failli dans leur mission en Afrique du Sud, notamment dans le domaine de l’organisation.

Dans une rencontre 100% vérités, Raouraoua a aussi donné son avis et a sorti son veto pour contester le travail de certaines personnes, dont la présence n’était pas forcément fructueuse au sein du staff élargi de l’EN.

Une prolongation du contrat aurait été évoquée

Signataire avec la FAF d’un contrat qui court jusqu’en 2014, Vahid Halilhodzic ne peut donc pas s’en aller quand il veut, il doit toujours passer par la FAF qui doit entériner sa décision, c’est pourquoi il a à chaque fois attendu Raouraoua pour discuter et chercher des raisons de rester après des défaites amères, comme celles des deux premiers matches de la CAN.

Après la fin de cette coupe d’Afrique, Vahid n’aura pas assez de temps pour faire le bilan, puisqu’il doit déjà penser au match du mois prochain face au Benin, dans une rencontre décisive, puisqu’en cas de contre-performance c’est un autre objectif, le plus important, qui s’évaporera. Aller au Mondial et essayer de passer le premier tour, c’est ce que la FAF a arrêté comme objectif à Vahid. Celui-ci doit emmener l’équipe au Brésil, après quoi, il sera libre de tout engagement.

Certes, on n’en est pas encore là, et la route semble encore longue, mais ce qui est sûr, c’est que le jeu développé par l’EN malgré les défaites a été apprécié par les connaisseurs et les spécialistes, même Raouraoua en a fait le constat. C’est pour ça qu’il aurait même abordé le sujet de la prolongation du contrat avec son coach, ce n’était pas vraiment le moment de le faire après un échec, mais c’était une preuve de soutien de la part du président de la Fédération à son entraîneur pour lui renouveler sa confiance et lui transmettre celle du public algérien qui attend déjà le rachat de ce groupe qui est en train de gagner de l’expérience. Vahid n’a pas voulu brûler les étapes et la prolongation du contrat est restée au stade de la proposition seulement. Pour le moment, le Bosnien ne prendra aucun risque, gagner face au Bénin est plus important que tout, il aura ensuite tout le temps d’évoquer son avenir avec les Verts, ou peut-être même sous d’autres cieux.

S. M. A.

 

 

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