EN : Révélations sur l’échec du transfert de Slimani

Yousfi Choukri (agent du joueur) : «Il n’y a jamais eu d’arnaque» «Les discussions ont commencé un mois avant la CAN»

Islam Slimani aurait pu finir la saison à l’ESTAC après la coupe d’Afrique des nations qu’il vient de disputer avec les Verts en Afrique du Sud. Troyes, un club de première division française, que beaucoup d’Algériens connaissent, puisqu’un avant-centre de l’EN a joué au sein de cette équipe, Farid Ghazi en l’occurrence. Ce dernier jouait à l’époque à la JSK et a été recruté par Alain Perrin qui tenait absolument à l’avoir. Malheureusement pour l’attaquant du CRB, le transfert n’a pas eu lieu, puisque les négociations entre les deux parties n’ont pas pu aboutir avant le 31 janvier minuit, dernier délai du mercato hivernal. Pour rappel, Slimani est lié par un contrat de deux ans avec le Chabab qu’il a signé au mois d’août dernier. Le lendemain de la non-signature de Slimani à l’ESTAC, nous avons eu le son de cloche des dirigeants du Chabab qui ont évoqué une arnaque de la part des dirigeants troyens dans ce transfert, expliquant ainsi le fait qu’ils aient refusé de laisser partir leur joueur. Mais afin d’être encore plus complet sur ce dossier, nous avons décidé de prendre attache avec l’agent du joueur, Yousfi Choukri. Ce dernier a signé un contrat avec le joueur récemment, et c’est donc lui qui s’occupe des dossiers de Slimani, après que le joueur du Chabab ait décidé de ne pas renouveler son contrat de deux mois qu’il avait signé avec Karim au mois de juin dernier.

«C’était vraiment du sérieux, car c’est le directeur sportif en personne qui s’est déplacé en AFS pour discuter avec Gana»

«Je ne comprends pas pourquoi on dit que Slimani a deux agents et qu’il risque d’avoir des problèmes à ce sujet. C’est vraiment archi faux. Son contrat avec Aklil n’a pas été renouvelé, et c’est moi à présent qui s’occupe de ses affaires. D’ailleurs, c’est bel et bien mon contrat qui est déposé au niveau de la Fédération algérienne. Je représente donc ses intérêts et il n’y a absolument aucune ambigüité par rapport à cela», nous dira l’agent du joueur.

Il faut dire aussi que l’intérêt de l’ESTAC pour Islam Slimani ne date pas d’aujourd’hui, puisque cela fait près d’un an, avant même que le joueur ne soit convoqué en équipe nationale, que les dirigeants troyens le suivent : «Il faut savoir que les dirigeants de l’ESTAC suivent Slimani depuis un an. Ils n’ont pas attendu qu’il fasse la Coupe d’Afrique des nations pour le découvrir. Dans un premier temps, ils étaient intéressés par un prêt avec option d’achat. D’ailleurs, des contacts ont été entrepris entre les dirigeants des deux clubs un mois avant le début de la Coupe d’Afrique des nations. Mais ensuite, du fait que Troyes avait un besoin pressant d’un attaquant, ils ont décidé d’opter pour un transfert définitif», nous a affirmé le manager du joueur.

«Troyes n’avait pas les moyens de mettre 1 million cash, mais ils ont compensé par un gros pourcentage en cas de revente»

Du coup, c’est vendredi 25 janvier que le directeur sportif du club, Frédéric Adam, est arrivé en Afrique du Sud en compagnie de l’agent du joueur pour négocier le transfert de Slimani. Les négociations ont débuté le samedi, avant le match de notre équipe nationale face au Togo. La proposition des dirigeants français étaient la suivante : un contrat de trois ans et demi pour un montant de 500 000 euros, plus un gros pourcentage dès que le joueur sera transféré vers un autre club en cas de revente. Mais les responsables du Chabab ont émis un niet catégorique en exigeant un million d’euro cash : «Vous savez, tout le monde sait que Troyes a le budget le plus petit de la Ligue 1 en France. Ils n’avaient donc pas les moyens de mettre une grosse somme cash sur la table. Mais ils ont voulu compenser cela par le fait que le CRB empocherait un gros pourcentage sur la revente du joueur dans le cas où Slimani serait transféré dans le futur. Le discours des Troyens était clair et net et il n’y avait aucune arnaque là-dessus. Bien au contraire, le discours était franc et ils allaient mettre tout ça sur papier», précise Yousfi Choukri.

«Le CRB a trop fait trainer les choses, ils ont voulu se rattraper le 31, mais c’était trop tard»

Il faut dire que jusqu’à la dernière minute, le joueur espérait que ses responsables allaient trouver un compromis : «Pour l’instant, ce n’est pas encore réglé, mais il y aura du nouveau dans les 24 heures», nous avait déclaré Slimani après le dernier match contre le Côte d’Ivoire (le 30 janvier dernier). Mais finalement, il n’en fut rien, puisque les deux parties n’ont finalement pas réussi à trouver un accord : «Les dirigeants du CRB ont beaucoup fait trainer les choses pendant quatre jours. Je ne sais pas ce qu’ils espéraient, peut-être qu’Islam marque un but face à la Côte d’Ivoire. Mais en tous cas, le fait qu’ils aient pris un peu trop leur temps n’a pas trop été du goût des dirigeants de l’ESTAC qui étaient pourtant disponibles pendant quatre jours et n’ont cessé d’insister pour essayer de trouver un accord. Malheureusement, ce n’est que dans la journée du 31 janvier que les Belouizdadis ont voulu donner suite, mais malheureusement, ce fut trop tard. D’abord, parce qu’ils étaient sur d’autres joueurs, mais aussi ils devaient rentrer en France et ils ne pouvaient donc pas mener des discussions et conclure en quelques minutes», affirma l’agent de Slimani.

«L’ESTAC avait proposé un contrat 3 ans et demi»

Ainsi, sous contrat avec le Chabab pour encore un an et demi, Slimani devra patienter jusqu’à l’été prochain pour espérer embrasser une carrière professionnelle : «Vous savez, Islam qui était concentré sur sa CAN est resté en dehors de toutes ces discussions, puisqu’il ne s’est pas mêlé de ça. Troyes voulait l’avoir dans le but de l’inscrire dans son  projet à moyen terme. Ils savaient parfaitement qu’il lui aurait fallu un peu de temps d’adaptation et ils comptaient sur lui cette saison, mais surtout la saison prochaine. Maintenant, Islam est un garçon intelligent qui sait ce qui veut. Il a conscience qu’il devra continuer à travailler et j’espère que d’ici l’été prochain, il y aura d’autres équipes qui s’intéresseront à lui», conclut Yousfi.

Islam Slimani, qui était abattu après que les discussions n’aient pas abouti, devra donc vite se ressaisir, continuer surtout à briller avec son club et avec l’équipe nationale, s’il veut voir son rêve de jouer en Europe devenir enfin une réalité.  

Asma H. A.

 

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