- Vous êtes en demi-finale de la CAN, comment vivez-vous ces moments ?
- Comme une belle aventure qui, j’espère, va continuer jusqu’au 10 février prochain. A l’instar de tous mes coéquipiers, les différents staffs et les dirigeants, je suis très content qu’on ait réussi à atteindre notre objectif initial, qui est la demi-finale. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter-là. Il faut continuer. On est à 90 mn de la finale, peut-être 120, on ne sait pas. On doit s’accrocher et jouer nos chances à fond pour réaliser le rêve de tous les Maliens qui nous suivent, je le sais, avec beaucoup d’attention.
- Vous allez affronter le Nigeria demain. Comment voyez-vous cette rencontre ?
- Ce sera un match très difficile entre deux équipes qui se connaissent très bien. On a vu un grand Nigeria face à la Côte d’Ivoire, demain ils seront, je suis sûr, encore plus forts. Je ne pense pas que le score sera fleuve. Ça va se jouer sur des petits détails.
- Croyez-vous en vos chances de passer en finale ?
- Bien sûr. On a une bonne équipe, un bon staff. L’ambiance est, comme vous le voyez, parfaite, et je peux vous dire que la détermination n’est pas ce qui manque dans cette équipe. Vous connaissez la situation au Mali. On a vécu des moments difficiles. On a cette chance de pouvoir donner du sourire à notre peuple, à nous de faire en sorte de ne pas la rater.
- Etes-vous heureux d’avoir évité les Eléphants ?
- Non, on ne pense pas comme ça nous. On a affronté le pays hôte et on a réussi à nous qualifier au bout de 120 mn de combat et de souffrance. On n’a peur de personne. On ne s’occupe que de nous-mêmes. Aujourd’hui, et à ce stade de la compétition, toutes les équipes se valent. Et puis, le Nigeria n’est pas n’importe quelle équipe. C’est vrai que leur équipe a été remaniée, mais ça reste une grande nation de football. S’ils ont battu la Côte d’Ivoire c’est qu’ils peuvent battre n’importe quelle autre équipe dans ce tournoi.
- Vous êtes l’une des stars de cette équipe. Sur le plan personnel, comment jugiez-vous votre prestation ?
- Pour être franc avec vous, je n’aime pas parler de mes prestations individuelles. Je préfère laisser les autres le faire. On est une équipe, si l’équipe gagne, c’est qu’on a bien joué, sinon, on assume tous l’échec. C’est comme ça que ça se passe chez nous.
- Vous avez parlé du Mali. Comment vivez-vous, les joueurs cette situation ? Vous parlez de la guerre…
(Il nous coupe). Non, il n’y a pas de guerre au Mali. C’est juste une crise qui va passer. On est en contact permanent avec nos familles et amis au pays. Ils nous disent que la situation s’est beaucoup améliorée et cela nous aide à nous surmonter et à donner encore plus lors de ce tournoi.
- Parlons maintenant de l’Algérie.
Comment avez-vous trouvé le parcours de cette équipe lors de ce tournoi ?
- Je suis un peu surpris, comme tous les autres joueurs d’ailleurs, de voir l’Algérie sortir du tournoi au premier tour. C’est vraiment une bonne équipe avec d’excellents joueurs. Je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé réellement, mais je trouve cette sortie précipitée vraiment surprenante.
- Vous avez suivi les matchs de l’Algérie ?
- Oui, c’est normal. Après tout, on aurait pu tomber sur vous lors de cette demi-finale. Pour tout vous dire, je l’ai trouvée vraiment bonne. Je pense que vous avez bien joué face à la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire. Vous avez manqué de chance, c’est tout.
- Votre ami Boudebbouz n’a pas beaucoup joué. Pourquoi, selon vous ?
- Ah ça je ne sais pas. Demandez-le à votre coach, il saura vous répondre mieux que moi… Ce que je peux vous dire par contre, c’est que Ryad est un excellent joueur. Moi qui le connais très bien et qui connaît ses qualités, je trouve anormal, inexplicable même, sa mise sur la touche. Je pense, et c’est mon avis, qu’il aurait pu, avec son talent, aider votre équipe dans ce tournoi. Le voir sur le banc est nouveau pour moi. La place de Ryad est sur le terrain, non pas ailleurs.
A. B.