Comme tout le monde le sait, la formation de Troyes était très intéressée par le transfert du fer de lance de la formation de Laâqiba. Ça faisait un bon moment que cette équipe suivait les performances de Slimani surtout depuis sa convocation en équipe nationale. L’intérêt est devenu ardent pour l’ancien buteur de Chéraga qui a fait forte impression auprès des dirigeants troyens. Ces derniers se sont manifestés de manière officielle et ne cachaient plus leur admiration pour le pensionnaire de Belouizdad. Ils décident alors d’envoyer un émissaire le superviser durant la CAN dans le but de le voir encore à l’œuvre. Malgré le fait qu’il n’ait pu trouver le chemin des filets, il a tout de même convaincu la formation française de passer à l’acte. Dans ce sens, le DTS de l’ESTAC a pris l’avion en direction l’Afsud pour entamer les négociations avec le président Gana pour le transfert de l’attaquant des Verts. Alors qu’on croyait que les pourparlers allaient passer comme une lettre à la poste, le transfert est tout simplement tombé à l’eau. Plusieurs hypothèses ont été avancées, notamment celle qui mène droit au président du CRB, qui aurait eu des exigences financières dissuasives. D’ailleurs, le manager du joueur est monté au créneau pour confirmer cela en annonçant que la direction belouizdadie avait eu des prétentions exagérées. Il est allé même plus loin en déclarant que c’est les responsables du Chabab qui ont beaucoup fait traîner les choses.
Gana : «C’est Troyes qui a fait marche arrière»
Pour en avoir le cœur net, nous avons décidé de tirer les choses au clair en prenant attache avec le président des Rouge et Blanc. Lorsqu’on lui a posé la question, il s’est montré surpris : «Je ne vois pas du tout pourquoi cette affaire a fait tant de bruit, je crois que les choses sont claires. Comme vous le savez, j’ai eu des discussions avec le DTS de Troyes qui s’est personnellement déplacé en Afrique du Sud pour superviser Slimani. J’ai des témoins moi qui étaient présents durant les négociations. Même le papa de Slimani était présent. Ce responsable de l’équipe de Troyes m’a parlé à propos de Slimani, il l’a vu face à la Tunisie, puis face au Togo. Islam était affecté par les deux défaites, mais le responsable de l’ESTAC m’a demandé une fourchette de la somme que nous souhaitions pour libérer Slimani. Je la lui ai donnée, il m’a rétorqué que c’était impossible pour son club de payer une telle somme. Alors je lui ai demandé de me faire une offre, il a mis l’offre du club français sur une feuille de papier et me l’a remise. J’ai pris la feuille, je l’ai mise dans ma poche. Je la garde toujours chez moi. Après, je lui ai dit OK. L’offre était la suivante : 200 000 euros à la signature, le même montant en juin et 25% en cas de transfert vers une autre écurie. J’ai accepté l’offre et j’en ai informé mon homologue troyen qui s’est empressé de téléphoner à son président pour lui annoncer que la transaction était conclue. Je dois avouer que cette offre est loin, très loin de représenter la valeur réelle du joueur, mais j’ai tout de même accepté. Après, le DTS est revenu en ruminant et en faisant la tête des mauvais jours, j’ai compris qu’il y avait un hic. C’est ainsi qu’il m’annonce que le transfert ne pouvait se faire. Alors, qu’on arrête de m’accuser, ce n’est pas ma faute si Islam n’a pas rejoint Troyes, c’est eux qui ont fait marche arrière.» Voilà qui est on ne peut plus clair.
I. Z.
Gana : «L’équipe se porte bien»
En marge de l’éclaircissement sur les dessous du transfert avorté de son attaquant vedette, Slimani, le président nous a aussi dressé un état des lieux du Chabab.
Le CRB est l’équipe à suivre en ce début de phase retour du championnat. Enchaînant les victoires et les bons résultats, les coéquipiers d’Ammar Ammour marchent sur l’eau en ce moment. Une situation qui enchante le boss Azzedine Gana : «Dieu merci, nous avons jusqu’ici réalisé un parcours des plus satisfaisants. L’équipe tourne bien, elle enchaîne les bonnes performances. J’espère qu’on pourra rester sur cette excellente dynamique. Vous savez, ça n’a pas été facile, mais le grand travail effectué commence à porter ses fruits et je suis entièrement satisfait de nos résultats. Les joueurs sont à remercier pour leur dévouement au club. Nous avons un bon groupe constitué de joueurs chevronnés et de jeunes, donc j’espère qu’on va continuer sur cette voie.»
«Malgré le départ de certains éléments, on a pu se relever»
Le CRB a perdu gros lors du mercato hivernal. En effet, trois joueurs et non des moindres ont quitté le navire du Chabab : Maâmeri a rejoint Sétif, Aksas le MCA et Meguehout a quitté le club sans donner de nouvelles. Pour le président Gana, il était difficile d’avaler ces départs, mais le temps semble lui avoir donné raison : «Quand des joueurs cadres de l’équipe partent, on peut craindre pour la suite du parcours, mais, aujourd’hui, quand je vois où on est, je me dis que c’est un mal pour un bien. Les joueurs qui sont partis l’ont fait en restant en bons termes, ni embrouilles, ni litiges, et je me réjouis de ce qu’apportent les éléments qui les ont remplacés et qui n’étaient pas forcément des titulaires. On a fait confiance aux joueurs qu’on avait sous la main et ils nous l’ont bien rendu.»
«On a contacté Meguehout deux fois, en vain»
Le cas Meguehout au CRB est comme une épine au pied. Le milieu de terrain des Rouge et Blanc a quitté le club sans crier gare et n’a plus donné signe de vie. Gana explique : «Je vous assure que nous avons fait le premier pas concernant Meguehout, nous l’avons contacté officiellement deux fois afin qu’il vienne pour essayer de trouver une solution. Grande fut notre surprise quand il nous a dit qu’il avait raccroché les crampons et qu’il était bien dans sa tête avec sa femme et ses enfants. Je trouve qu’on a fait ce qu’il fallait, la balle était dans son camp et il a refusé la main qu’on lui a tendue.»
«Je rends un grand hommage à Bouali»
Ce n’est un secret pour personne, l’entraîneur en chef du CRB, Fouad Bouali, a une grande part dans l’amélioration des résultats du Chabab. Le président ne l’oublie pas : «Je tiens personnellement à rendre un grand hommage au travail réalisé par notre coach ; il a réalisé un excellent travail depuis sa prise de fonction. C’est un fin technicien et un bon pédagogue. Il a réussi à rendre une âme à l’équipe ; le grand travail qu’il a fait commence à donner des résultats, c’est pour ça qu’il est à féliciter. Ce fut un bon choix de le recruter.»
«Notre objectif reste le maintien»
La formation de Laâqiba se rapproche du podium, mais, pour le président, pas question de s’enflammer : «Il faut garder les pieds sur terre. Certes, nous sommes sur une belle dynamique, mais il ne faut pas se voir trop beaux. Notre principal objectif demeure le maintien, nous allons gérer match par match», conclura notre interlocuteur.
I. Z.