«Je l\'avais dit, après notre qualification face à l\'Afrique du Sud, que quel que soit notre adversaire, il sera plus fort que nous. Maintenant, on le sait, sur un match, tout est possible. La Zambie l\'a prouvé l\'année dernière. Même face à une équipe qui nous est supérieure, si on est capables de bien récupérer physiquement, de faire un match historique, pourquoi pas tenter un miracle et aller chercher cette finale que tout le Mali attend depuis 1972», lancera le coach des Aigles.
«Le sourire des Maliens devra durer le plus longtemps possible»
A propos de l\'aspect psychologique par rapport à ce qui se passe au Mali actuellement, Patrice Carteron dira : «Le peuple malien a beaucoup souffert durant ces deniers mois, mais les nouvelles sont bonnes et les joueurs sont plus que jamais motivés et déterminés à faire durer ce sourire sur les visages des Maliens le plus longtemps possible. Ce match face au Nigeria sera suivi par tout le pays. Tous les regards seront braqués sur nous, ils sont une grande confiance en cette équipe et j\'estime que ça ne sera qu\'une motivation supplémentaire pour mes joueurs.»
«Aujourd\'hui, Tombouctou peut nous regarder…»
Certaines régions du Mali sont restées coupées du monde extérieur pendant plusieurs semaines à cause de la guerre. Carteron ne les a pas oubliées. «Vous savez, au premier tour, plusieurs régions du Mali ne pouvaient pas nous voir jouer à la télé. Cela a beaucoup affecté les joueurs. Pour le match face à l\'Afrique du Sud et celui de ce soir face au Nigeria, des régions comme Gao ou Tombouctou ont pu nous suivre à la télé et cela me fait énormément plaisir et enchante au plus grand point mes joueurs. On est fiers d\'avoir pu donner un peu de joie aux Maliens», ajoutera-t-il.
«Oui, la pression est là, mais elle est positive»
Interrogé sur la raison que peut avoir un jeune entraîneur comme lui, inexpérimenté et sans vécu en Afrique, l\'ex-entraîneur de Dijon dira : «Oui, mais cette pression est positive. Comme je l\'avais dit à l\'issue de notre match face au Congo, la pression était surtout de sortir au premier tour. Ça aurait été dommage pour le peuple malien qui, durant ce temps, souffrait le martyre. On voulait absolument lui donner une bouffée d\'oxygène, et si on n\'avait pas réussi, ça aurait été catastrophique pour les joueurs. Mais là, ce n\'est que du bonheur. On est motivés, on est en demi-finale et on n\'a pas peur de jouer ce match.»
«On a nos atouts à faire valoir»
Certes, Carteron a dit que le Nigeria est plus fort que l\'équipe qu\'il dirige, mais il estime que le Mali peut éventuellement réaliser l\'exploit et passer en finale. «On sait que le Nigeria nous est supérieur, mais ce n\'est pas pour autant qu\'on doit avoir peur de les jouer. On a, nous aussi, nos atouts à faire valoir et on essayera de compenser cette différence de niveau par une bonne préparation à tous les niveaux, une concentration maximale et une détermination digne de la grandeur de ce rendez-vous», a-t-il dit.
«Il n\'y a plus de calculs à faire»
Carteron ne compte pas faire de calculs pour ce match. «Je suis heureux d\'avoir conduit le Mali pour la deuxième fois consécutive en demi-finale de la CAN. Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer si on était tombés sur le Nigeria, le Ghana ou la Côte d\'Ivoire, mais je m\'estime heureux d\'être tombé sur l\'Afrique du Sud qui est à un niveau inférieur à ces trois équipes-là. Comme je l\'ai toujours dit, à partir des quarts de finale, il n\'y a plus de calculs à faire. Maintenant, on est là, ça va se jouer à peu de choses. On a su aller au bout de nous-mêmes pour nous qualifier, maintenant, il faudra continuer», a estimé le coach français.
«Les Nigérians sont comme les Allemands»
«L\'équipe du Nigeria a été remaniée, mais Stephen Keshi connaît très bien les joueurs qu\'il a fait venir. Comme le Ghana, ils ont cette capacité de renouveler systématiquement les générations. Ce sont les deux pays, je pense, les mieux organisés au niveau du football et, surtout, de la formation. J\'ai dit il y a quelques semaines que le Ghana était comme l\'Allemagne en Europe. Ils sont toujours présents dans les grands rendez-vous. Et bien, les statistiques démontrent que le Nigeria est dans le même cas», dira le sélectionneur des Aigles.