La CAN 2013 a été riche en enseignements pour le staff technique des Verts, à sa tête le Bosnien Vahid Halilhodzic.

Alors qu’il croyait que son équipe était proche de la perfection, grâce notamment à des résultats positifs et surtout un jeu fluide développé lors des éliminatoires, il a fallu que son team se frotte au haut niveau et à la pression d’une grande compétition pour que les défauts se déclarent et que les failles soient devenues tout à coup visibles pour tout le monde.

Les techniciens étaient partagés dans leurs analyses : certains ont trouvé que l’EN a tout simplement raté sa préparation pour cette CAN, à l’image de Bell l’ancien gardien camerounais, tandis que d’autres ont noté des carences au niveau de la composante.

Pourtant Vahid craignait l’autre couloir !

Ayant développé un jeu plaisant durant le tournoi, les observateurs ont adopté un discours plein d’optimisme en évoquant l’EN, certains, à l’image de Vahid, ont préféré donner plus d’importance à l’absence d’un tueur capable de faire la différence, d’exploiter une demi-occasion pour la mettre au fond des filets, mais au fond le coach sait pertinemment, que le mutisme de son attaque est la résultante d’un disfonctionnement beaucoup plus sérieux que les gens le croient, l’absence d’un jeu équilibré autour des attaquants et le jeu plus porté sur le flanc gauche est la preuve qu’il y avait bel et bien un manque de soutien offensif sur le flanc droit qui a privé, entre autres, Feghouli de jouer plus proche que Slimani et donc le plus proche possible de la cage adverse.

Déjà avant l’entame de la CAN, le coach n’était pas satisfait

Avec Mostefa et Cadamuro comme solutions à ce poste, l’EN a attaqué les préparatifs de la CAN avec aucun joueur évoluant comme arrière droit comme poste de prédilection, Vahid le savait, mais comme il a toujours eu recours à ces solutions de «dépannage» dans ce registre il croyait que ça allait donner un résultat, aidé il faut le dire par une tactique ultra défensive avec 4 défenseurs et 3 milieux défensifs, de quoi fermer les espaces et donc étouffer le danger, mais Vahid a senti petit à petit que son équipe manquait de soutien offensif, celui qu’offre habituellement un latéral droit, et ce, bien avant la fin du stage du Bafokeng Sport Campus, il avait essayé Mostefa et Cadamuro à tour de rôle, mais ni l’un ni l’autre ne l’ont convaincu.

Alors qu’il s’attendait à des difficultés sur le flanc gauche, c’est finalement à droite que Vahid en a eu droit, même si dans le jeu, on a n’a pas senti défensivement ce manque vu la bonne couverture et les efforts fournis par Guedioura  et parfois même par Mostefa quand ce dernier a évolué au milieu du terrain.

Tous les chemins mènent à Mandi

Avant Vahid, l’EN a toujours souffert de ce poste de latéral droit, l’irrégularité de Meftah, de Hachoud et des autres latéraux droits du championnat n’a pas permis à Saâdane ou à ses successeurs de stabiliser ce poste, le Cheikh était même dans l’obligation d’utiliser Kadir dans un rôle défensif au Mondial, ou même parfois de faire appel à Antar pour dépanner, c’est dire que ce problème ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier.

Avant cette CAN, on croyait que Vahid allait finalement trouver la solution qu’il espérait, avec l’apparition du Brestois, Aïssa Mandi, Korichi est même allé le voir et a donné de bons échos sur lui au coach, mais finalement ce dernier a préféré temporiser et il semble maintenant plus que jamais décidé à faire appel à lui pour les échéances à venir, on peut même dire que tous les chemins mènent à lui, étant donné qu’il n’ y a pas d’autres solutions, il se pourrait donc qu’il soit l’un des renforts attendus pour les prochaines aventures, à commencer par le Mondial et ses éliminatoires.

Vahid promet de faire des changements dans la composante de son équipe et les nombreux éléments sacrifiés laisseront des places, la venue d’Aïssa Mandi permettra même à Vahid d’utiliser enfin Mostefa dans le poste où il s’exprime le mieux c\'est-à-dire dans la récupération, surtout lorsqu’on sait qu’il y a assez de vide à combler dans cette partie du terrain.

S. M. A.