MCO-Slimani : «Pourquoi ne pas jouer à Wembley»

Au lendemain de la précieuse victoire aux dépens de l’USMH, le driver oranais nous a accordé une interview, répondant sans détours à nos questions, notamment sur l’affaire de la domiciliation de la demi- finale qui défraye la chronique ces jours-ci.

- On imagine que vous êtes un entraîneur comblé après avoir gagné un match qualifié de tournant pour le maintien ?

- Et comment ! C’est surtout le fait de rendre heureux nos fidèles supporters. On est fiers d’avoir donné du plaisir à nos fans, lesquels contribuent à nos belles performances. Lorsque notre équipe traverse une période difficile dans un match, nos supporters savent comment la pousser à réagir. Un jour, alors que j’entraînais l’ASMO (ndlr, en 2006), un dirigeant bien connu dans ce club m’a dit : «Tu sais, le MCO, lorsqu’il est dans le gouffre, les gens unissent tous leurs efforts pour le sortir de la crise, c’est la véritable force de ce club.» Et bien, croyez-moi, je suis en train de le constater. Franchement, cette mobilisation de toute la famille mouloudéenne est l’élément déclencheur de nos bons résultats.

- Pour assurer le maintien, que faut- faire désormais ?

- Dieu merci, on est toujours qualifiés en coupe, cette épreuve motive nos joueurs, qui n’ont qu’une envie : jouer en finale et pour éventuellement gagner une place si jamais par bonheur on est en finale. Les joueurs vont se transcender pour les matches qui restent en championnat, alors que nos rivaux pour le maintien subissent des échecs. Si on est en finale, je pense que notre équipe sortira le grand jeu lors du périlleux déplacement chez le CAB prévu la prochaine journée.

- Etes-vous satisfait du rendement de l’équipe ?

- Dès ma prise de fonction, je me suis attelé à dégager une ossature. On progresse au fil des matches dans notre jeu, néanmoins, il y a encore des imperfections, notamment dans le secteur défensif. Lorsque les attaquants adverses pressent un peu, nos défenseurs paniquent un peu, c’est le constat que j’ai fait.

- Avez-vous des solutions en tête afin de rendre votre défense plus solide ?

- Pour l’heure, non. Notre leader en défense, à savoir Zoubir Ouasti, n’est pas au top de sa forme, je dois faire quelque chose avec mon staff pour améliorer l’état physique de cet élément qui peut nous apporter beaucoup de par son expérience. Ouasti n’est pas le seul qui n’est pas au diapason de ses coéquipiers sur le plan physique, il y a aussi Hichem Chérif, Aouedj et Bourzama. Ces éléments ne travaillent pas assez à l’entraînement.

- Justement, samedi on a vu des supporters réclamer l’incorporation de Bourzama…

- Je viens de le dire, Bourzama ne bosse pas assez à l’entraînement. A la fin de chaque séance, les quatre joueurs que je viens de citer sont soumis à des exercices supplémentaires, malheureusement, je ne sens pas chez eux une volonté de progresser sur le plan physique. Moi, je compose avec les joueurs qui peuvent tenir le coup pendant 90 minutes. Un gars comme Bentaleb, qui est un bon remplaçant, se bat pour arracher une place, tandis que d’autres… somnolent.

- Ouasti vous a demandé des explications la veille du match face à l’USMH sur sa mise à l’écart, quels étaient vos arguments ?

- Effectivement, Ouasti est venu me voir à l’hôtel, il cherchait à savoir pourquoi il n’a pas été convoqué. Je lui ai dit ce que je pensais de lui, à savoir un élément qui me paraît paresseux à l’entraînement. Or, moi je veux des joueurs au top de leur forme physique. A la fin il était convaincu par mon choix.

- Le sujet brûlant ces derniers temps qui fait l’actualité du club est la domiciliation de la demi-finale MCO-USMA. Perturbe-t-il les joueurs ?

- Oui, pourquoi le cacher ? Psychologiquement, j’ai remarqué avant le match d’El-Harrach que les joueurs étaient perturbés par cette affaire de domiciliation. Le fait que le suspense plane toujours sur le stade qui abritera cette demi-finale ne joue pas en notre faveur, c’est certain. Déjà, on ne sait pas où on va s’entraîner cette semaine, néanmoins, si elle est maintenue au stade Ahmed Zabana, j’ai le pressentiment que, samedi, il y’aura un effet Oumdourman, car les Oranais n’accepteront jamais la hogra. Si je fais la parallèle avec la victoire de l’Algérie au Soudan, c’est parce que, si les Egyptiens n’avaient pas caillassé notre bus, il n’y aurait peut-être jamais eu cette révolte des Algériens. Les Oranais, qui sont privés de finale depuis plus de dix ans (la dernière remonte à 2002 face au WAT à Annaba), on veut les priver de ce rêve. En tous cas, l’USMA aura moins de pression à Bouakeul et peut même remporter le match, mais à Zabana, le contexte sera exceptionnel.

- Alors que la menace de boycott persiste toujours, comment allez-vous faire pour mobiliser vos joueurs ?

- (Il répond ironiquement !) Je me prépare à 90% pour jouer à Habib Bouakeul, 8% à Zabana, après, il reste 2% de chances de jouer à Bologhine ou à … Wembley ! Notre sélection nationale, qui est dans le top 30 au classement FIFA, reçoit, pour des considérations précises, au stade Mustapha Tchaker de Blida, nous on cherche à nous priver de jouer sur notre terrain fétiche qui est Habib Bouakeul, où nos joueurs ont leurs repères et sont bien à l’aise. Pourquoi veut-on nous priver de ce seul atout ?

M. S.

    

Entraînement au stade Keloua

Pour la séance de la reprise, l’équipe devait s’entraîner hier après-midi au stade Chahid Keloua. A noter que cette séance devait être très courte. En effet, une séance de sauna est prévue aussitôt après. En cette fin de saison, le staff technique opte beaucoup plus pour des séances de récupération.

 

Les supporters en haleine

A l’instar des joueurs et leurs entraîneurs, les supporters du club sont à l’affût de la moindre information concernant la domiciliation du match MCO-USMA de ce samedi, alors que la FAF n’a pas répliqué à la menace de boycott des dirigeants oranais, si le match était maintenu au stade Ahmed Zabana. Il est temps de clarifier cette affaire une fois pour toutes, espèrent les supporters.

 

Le coach compte se réunir avec le président

Une réunion entre le président Larbi Abdelilah et l’entraîneur Slimani devrait se tenir incessamment à demande de ce dernier, qui veut être fixé sur la décision que compte prendre la direction dans cette affaire de domiciliation.

 

Les Usmistes auront 10 000 tickets si…

Si la domiciliation de la demi-finale MCO-USMA est maintenue au stade Ahmed Zabana, les Algérois auront droit à un quota de 10 000 tickets. Reste à savoir si la revendication des Oranais, qui réclament la délocalisation du match à Habib Bouakeul, sera satisfaite, sachant que ce stade dispose d’une capacité d’accueil de 15 000 places. Ce quota sera-t-il revu à la baisse ?

 

Que signifie le silence des autorités ?

Alors que la menace de boycotter la demi-finale persiste toujours, curieusement les autorités de la ville demeurent indifférentes. En fin de semaine dernière, le président Larbi Abdelilah avait déclaré : «On attend un coup de pouce des responsables de la ville afin de faire revenir la FAF sur sa décision de domicilier le match à Zabana.» Depuis, il n’y a aucune réaction de la part des autorités. Ce silence est étrange !

 

Un salaire avant la demi-finale

La direction compte virer un salaire aux joueurs cette semaine, d’après un proche de la direction. Cette opération sera effectuée avant la demi-finale de samedi (MCO-USMA).

 

 

 

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