Après l’échec en Coupe d’Afrique, spécialistes, observateurs et simples supporters étaient d’accord sur trois points essentiels ; le premier est que l’EN a proposé un bon football, le second est que l’équipe a manqué d’expérience, de leaders et des fois de courage et d’engagement. Le dernier point est que Vahid Halilhodzic a pris quelques mauvaises décisions qui ont coûté très cher à la sélection nationale. L’expérience se gagne avec le temps, les erreurs se rectifient, les leaders par contre se trouvent ou se forment et sur ce dernier point, le problème ne se pose plus, parce qu’on a Bougherra, Djebbour, Mesbah et autres Feghouli.
Bougherra : une valeur inestimable
Vahid Halilhodzic a fait le choix de changer presque toute la composante de l’équipe. Il s’est «débarrassé» de quelques cadres et a fait en sorte de pousser d’autres à tirer leurs révérences. Si Ghezzal, Belhadj, Ziani, Abdoun, Antar Yahia, Matmour et Lemouchia ont soit sauté ou pris leur retraite internationale, d’autres qui sont de moindre influence sur le groupe ont été heureusement gardés. Mesbah, Lacen, Mbolhi, Kadir, Medjani et Djebbour sont en effet toujours là. Mais des joueurs chevronnés, qui ont pris part aux éliminatoires de la Coupe du monde 2010, qui ont connu l’enfer du Caire, vécu l’euphorie d’Oumdurman, il n’en reste qu’un seul. Il s’agit de Madjid Bougherra. C’est pour dire que la valeur inestimable de ce joueur fait de lui un élément exceptionnel. Son aura, sa sagesse, sa personnalité, son expérience et aussi, et on l’a tous constaté, sa forme actuelle et sa condition physique irréprochable font de lui l’homme de la situation, la pièce qui manquait au puzzle, la carte maîtresse que Vahid n’avait pas lors de la CAN. On pourrait être d’accord pour dire que l’EN avec Bougherra ou sans lui n’est pas la même.
Avec Lacen, Mesbah, Madjid, Feghouli, Guedioura, Djebbour… Le courage ne manquera pas…
Lors de sa conférence de presse d’après-match, Vahid Halilhodzic a mis le doigt sur un point sensible. «Il faut être plus courageux que ça si on veut faire quelque chose au Bénin », disait-il. On ne sait pas s’il a visé un ou plusieurs joueurs par cette déclaration, mais il est clair que le coach pense que le match du Bénin ne peut-être gagné que si l’équipe est solidaire et que l’esprit du groupe est irréprochable. Parce que ces qualités ne sont pas le point fort de notre sélection, il est impératif à ce que le coach s’appuie sur un noyau de joueurs capables de booster le reste de l’équipe, montrer l’exemple et aller de l’avant. Aujourd’hui, Vahid a tous les joueurs à sa disposition, ce qui n’est pas arrivé depuis qu’il est à la tête de la sélection. En effet, et c’est une exception, tous les joueurs convoqués pour le match du Bénin sont en forme. Vahid a l’embarras du choix. Avec le capitaine Bougherra, Lacen son premier lieutenant et Mesbah le second, Medjani et Guedioura qui ont déjà porté de brassard, Feghouli qui malgré son jeune âge s’est imposé grâce à son caractère et sa personnalité comme un leader et Djebbour qui n’est plus à présenter on peut dire que Vahid a une main de maître, des atouts majeurs, des leaders sur lesquels il peut compter et surtout un esprit de groupe qui est en train de se former et de grandir grâce à M. Madjid Bougherra.
A. B.