Luis Fernandez : «One, two, three, viva l’Algérie !»

C’est un Luis Fernandez qui venait d’honorer sa première sélection en équipe d’Algérie, lors du match de gala opposant l’équipe nationale des années 80/90 qui a accepté de répondre à nos questions, malgré son emploi du temps très chargé, en marge de cette manifestation. L’ancienne star de l’équipe de France et du Paris Saint Germain des années 80, reconverti avec succès comme entraîneur puis animateur radio sur RMC, nous a donné une analyse très pertinente concernant le football africain en général et le parcours de l’équipe nationale en particulier, lors de l’année qui vient de s’écouler.

- Luis Fernandez, pour commencer, un mot sur votre très belle prestation aujourd’hui avec l’équipe d’Algérie.

Cela faisait longtemps que je devais venir jouer avec cette équipe nationale algérienne des années 1980, d’autant plus que je connais la plupart des joueurs, soit personnellement, soit de réputation. Comme cette fois-ci, la cause, celle des enfants, me tenait vraiment à cœur, j’ai couché la date sur mon agenda et, aujourd’hui, je suis là. J’espère que nous avons régalé ce formidable public. One, two, three, viva l’Algérie !

- Vous animez chaque jour entre 16h et 18h l’émission «Luis Attaque» sur RMC. L’une des seules émissions qui parlent de football africain en France. Ce football semble vous intéresser ?

- Oui, dans l’émission que j’anime, nous aimons le beau football sans restriction géographique. Qu’il s’agisse de moi ou de mes compagnons Grégory Coupet, Olivier Dacourt ou Ali Benarbia, dès que ça joue bien au football quelque part, nous en parlons. Le football africain est d’un bon niveau, enthousiaste et haut en couleur. Il correspond à ce que recherchent les auditeurs de l’émission. 

- Comment faites-vous pour amener le sujet du football africain chez un auditoire qui attend surtout de l’info Ligue 1 ?

- Justement, le football africain est bien présent en Ligue 1. Donc, je profite toujours lorsque j’interview un joueur du championnat de France ou d’un championnat européen international africain pour y glisser une question relative à sa sélection. Et bien sûr lorsqu’il y a une CAN ou les éliminatoires de Coupe du monde comme ça a été le cas ces dernières semaines, on en parle. C’est normal.

- Puisque nous parlons des éliminatoires de la Coupe du monde zone Afrique, que pensez-vous de la qualification de l’Algérie à une journée de la fin de la poule et avec deux belles victoires à l’extérieur ?

L’équipe d’Algérie a su relever la tête après une CAN ratée. Elle a su faire preuve de caractère en se reprenant immédiatement, stoppant cette spirale négative, ce qui n’est jamais facile. Elle vient d’enchaîner trois victoires en matchs officiels qui lui ont permis de se qualifier pour le prochain tour.

- A quoi est-ce dû, selon vous ?

Au travail tout simplement, il n’y a pas de secret. Il ya beaucoup de travail qui a été fait en amont. Du bon travail qui a permis aux nombreux talents dont dispose cette équipe de s’exprimer.

- Comment voyez-vous la suite pour cette équipe ?

Vous savez, il est difficile de faire le moindre pronostic. L’une des choses qui font que ce football africain soit intéressant, c’est son côté aléatoire. Les conditions de jeu, la météo et la forme du moment des équipes varient quasiment d’un match à un autre. C’est pour ça qu’il ya des surprises. Je vais vous dire que rien n’est encore fait pour l’Algérie. Il va falloir attendre le tirage et se préparer en fonction de l’adversaire qui sera tiré. Quel que soit l’adversaire, il faudra être costaud sur le terrain et dans sa tête pour passer, car il n’y a plus de petites équipes.

- Donc, rien n’est encore fait ?

Tout dépendra, comme à chaque fois en Afrique, de la capacité à enchaîner. Car si les matchs avaient eu lieu l’un derrière l’autre comme les deux dernières journées, j’aurais pu me prononcer, mais là les deux matchs de barrage sont en fin d’année et, d’ici là, il peut se passer beaucoup de choses. Mais bon, l’équipe d’Algérie a du potentiel et de la qualité. C’est une équipe solide qui a le talent pour se qualifier et aller au Brésil.

- En plus du talent, il y a aussi le travail de Vahid Halilhodzic. Qu’en pensez-vous ?

Au vu des résultats, je dirais que ça va. Il travaille et il a un groupe de joueurs qui adhèrent à son travail et à sa méthode et c’est ça le plus important.

M. B.

 

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