Le lendemain, ils ont déclenché un mouvement de grève contre ce qu’ils appellent le non-paiement de leurs arriérés de deux mois et un autre de congé pour la majorité d’entre eux, exceptés, comme on l’a déjà signalé, Akrour Djebar et Baâouali Sofiane, qui avaient des contrats jusqu’au 30 juin passé.
En effet, les joueurs sont entrés en grève depuis mercredi passé et ils sont déjà à sept, voire huit séances d’entraînement ratées. Ce qui n’arrange pas les affaires du club le plus populaire de la vallée de la Soummam, surtout en ce moment crucial de la saison sportive 2013/2014 où l’équipe devait préparer de la meilleure façon possible l’entame du championnat afin de réussir sa première saison en L1, ou au moins son apprentissage dans un palier que le club côtoie pour la première fois de sa longue histoire. Ainsi, pour les joueurs, la meilleure solution de faire valoir leurs droits est de déclencher la grève comme l’a si bien déclaré l’un des porte-parole des joueurs dans ces mêmes colonnes, Nassim Dehouche en l’occurrence, qui a déclaré que la patience a des limites et que sans le paiement de leurs arriérés, ils maintiendront leur mouvement de grève. Cela inquiète plus d’un et il n’y a qu’à voir les interventions et les déclarations des uns et des autres parmi les supporters.
Lors du point de presse organisé par Akik Hamid, soit le futur président de la SSPA/MOB, en réponse aux déclarations de Bouchebah à son sujet, il a dit que les joueurs vont reprendre ce soir. Mais, d’après l’un des joueurs qui a préféré garder l’anonymat, aucune rencontre n’a eu lieu et les joueurs n’attendent qu’un signe fort de celui qui pourra débloquer la situation, surtout celui qui pourra régulariser leur arriérés, eux qui attendaient depuis un bon bout de temps.
En tout cas, c’est une première depuis quatre années et, pour beaucoup, la faute incomberait à la précédente direction et même à la commission de gestion (provisoire du club), qui n’a rien fait n jusqu’à ce que les joueurs déclarent grève pour essayer de réagir. Certains sont allés même jusqu’à dire que le futur président n’a rien à voir dans tout ça, car ce sont ceux qui ont géré le club lors de la dernière saison qui devaient trouver l’argent pour payer les joueurs.
R. M.
Akrour : «On espère que la situation se débloquera»
Tout comme son coéquipier Dehouche, qui est sorti de sa réserve pour déclarer que la patience a des limites, Akrour, que nous avons accosté à Amizour, sa ville natale, nous dira que les joueurs n’avaient pas le choix, car ils ne voyaient rien venir.
- Les joueurs ont décidé de faire grève pour protester contre le non-paiement de leurs arriérés…
- En effet, certains attendent toujours les deux mois de salaires impayés et le mois de congé que la direction avait promis de régulariser dans les plus brefs délais. Mais la patience a ses limites et les joueurs ne peuvent pas supporter plus.
- Surtout que c’est l’Aïd qui approche à grands pas…
- Oui, l’Aïd sera pour ce jeudi ou vendredi, et les joueurs ont besoin d’argent pour subvenir à leurs besoins durant cette fête. Il ne faut pas oublier que certains sont des pères de famille.
- Ce mouvement de grève risque de durer…
- La majorité des joueurs ont trop supporté avec deux mois de salaires de la saison passée impayés. Maintenant que le mouvement de grève est déclenché, il vaut mieux qu’il continue. On ne peut pas le casser et les joueurs ne veulent que leur dû, ni plus, ni moins. Est-ce trop demander ?
- Mais cette grève risque de faire fléchir les joueurs sur le plan physique…
- Je ne pense pas. Vous croyez que les joueurs vont rester ainsi sans courir ou s’entraîner en solo. Je ne le pense pas et les joueurs n’attendent qu’un signal fort de la direction pour mettre fin à cette grève enclenchée, comme vous le savez, jeudi passé. On espère tous que la situation va se débloquer dans les plus brefs délais.
- Une dernière question, pensez-vous que le maintien est possible pour une aussi jeune équipe que le MOB ?
- Certes, le MOB jouera pour la première fois en L1, et comme je l’ai déclaré dans les colonnes de votre journal, lorsque nous étions en stage, nous avons une équipe composée de joueurs d’expérience et d’autres qui sont jeunes, des joueurs qui ont connu aussi d’autres sensations avec d’autres clubs. Ce qui fait dire qu’aujourd’hui, l’équipe, qui a été remaniée à plus de 40%, a une ossature capable de relever le défi durant le prochain exercice. Nous n’avons pas fait accéder le club pour la 1re fois en L1, après 59 ans d’existence pour revenir. Je dirais que nous ferons de notre mieux et tout ce qui est dans nos possibilités pour maintenir le club en L1 professionnelle.
R. M.